Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Éric Zemmour « dresse un constat que partagent beaucoup de Français », estime Éric Ciotti
Par Public Sénat
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Il avait déjà indiqué, dans un exercice de politique-fiction début septembre sur RTL, qu’il voterait Éric Zemmour, si ce dernier était l’adversaire d’Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle en 2022. « Je ne sais pas s’il peut apporter quelque chose de bon, mais dans un choix face à Emmanuel Macron, qui, lui, a fait beaucoup de mal au pays, je n’hésite pas », a réitéré Éric Ciotti ce 27 septembre. Invité d’Audition publique (sur Public Sénat, LCP, en partenariat avec Le Figaro Live), le député LR des Alpes-Maritimes, l’un des cinq candidats qui rêvent de recueillir le soutien exclusif du parti pour 2022, fait toutefois une « distinction très forte entre Éric Zemmour et Marine Le Pen ». Celle-ci étant disqualifiée par les racines de sa formation politique antigaulliste, selon lui.
Le député note d’ailleurs que le polémiste constitue avant tout un « problème pour Marine Le Pen ». « Il déstabilise beaucoup le Rassemblement national, plus que les Républicains. » A l’instar du président des Républicains, Éric Ciotti ne pense pas que le journaliste médiatique puisse être qualifié de raciste. « Non pas du tout », assure-t-il, quand bien même Éric Zemmour a été condamné définitivement pour provocation à la haine raciale. Sur son discours, il reconnaît que l’essayiste « dresse un constat que partagent beaucoup de Français », sur l’immigration « trop massive » ou encore la « montée du communautarisme ».
« Je refuse l’ostracisme, la caricature »
« Je refuse l’ostracisme, la caricature. Elle a souvent l’effet inverse devant l’électorat », explique l’ancien président du département des Alpes-Maritimes. Avant de préciser qu’il « ne partage pas tout », et de donner en exemple les propos polémiques sur la place de la femme ou encore le choix des prénoms donnés aux enfants. Idem pour le maréchal Pétain qui aurait, affirme Éric Zemmour, « sauvé » des juifs français. « Il a des propos qui dérivent », concède Éric Ciotti.
Alors qu’une clause dans les nouveaux statuts prévoit un mécanisme qui pourrait empêcher le journaliste de se présenter au congrès de LR, Éric Ciotti a fait savoir qu’il ne craignait pas le scénario de sa participation à l’évènement. « Sur la forme et sur le fond, je n’y crois pas. »