Plusieurs responsables politiques ont réclamé l'annulation lundi soir du match France-Turquie qualificatif à l'Euro-2020 après le salut militaire des joueurs turcs lors d'un précédent match, alors qu'Ankara mène une offensive contre des positions kurdes dans le nord-est de la Syrie.
A l'image du patron du Parti socialiste, Olivier Faure, plusieurs élus évoquent "à la fois une question de décence, de solidarité et de bon sens pour garantir l'ordre public" dans un contexte diplomatique tendu qui a conduit le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian à annuler sa présence au Stade de France.
Au sein de la Fédération française de football, on laisse toutefois entendre qu'il n'a jamais été question d'annuler ce match et que la décision relève de l'UEFA, l'instance dirigeante du football en Europe. Les autorités françaises peuvent cependant faire la demande d'une annulation ou d'un report du match si elles estiment que le risque de trouble à l'ordre public est trop important.
De nombreuses personnalités politiques, de tous bords politiques, plaident depuis dimanche pour un tel scénario sous le hashtag #AnnulationMatchFranceTurquie, devenu l'un des sujets les plus populaires sur Twitter. Plusieurs d'entre elles dénoncent le "massacre de nos alliés kurdes" par l'armée turque et pointent du doigt le salut militaire effectué vendredi par les joueurs turcs pour fêter le but de leur victoire contre l'Albanie en éliminatoires pour l'Euro-2020.
"Si les footballeurs turcs font des saluts militaires, ils doivent s'attendre à être traités comme les militaires d'une armée ennemie. On ne joue donc pas au foot contre eux. La base de l'esprit sportif n'est plus là!", estime Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise.
- "Impensable" -
Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, est aussi favorable à une annulation: "En servant de relai à la propagande d’Erdogan, dont les actions en Syrie préoccupent la communauté internationale, l’équipe de football turque a bafoué les valeurs du sport. Il est temps que l’UEFA sanctionne cette dérive politique de la fédération de football turque!".
Le président de l'UDI et du groupe d'études sur les Kurdes à l'Assemblée nationale Jean-Christophe Lagarde (ici le 7 octobre 2019) s'est rapidement opposé à ce que "ceux qui saluent le massacre de nos alliés Kurdes" soient accueillis au Stade de France.
AFP/Archives
"Impensable que des joueurs turcs fassent le salut militaire sur notre sol, ou que la Marseillaise soit encore sifflée ce soir", insiste l'eurodéputé et vice-président du RN Jordan Bardella, alors que des supporters turcs l'avaient pour partie sifflée en juin à Konya lors du match aller.
Le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde, par ailleurs président du groupe d’études sur les Kurdes à l'Assemblée nationale, s'était opposé dès dimanche soir à ce que "ceux qui saluent le massacre de nos alliés Kurdes" soient accueillis au Stade de France.
Chez Les Républicains, le député Eric Ciotti a appelé sur LCI le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner à "suspendre" ce match, "pour des raisons de sécurité", alors que de nombreux supporters turcs sont attendus au Stade de France.
"Kurdes tués, djihadistes évadés. Si la France avait été à la hauteur en prenant une initiative forte pour contraindre Erdogan à retirer ses troupes de Syrie, alors c'est la Turquie qui aurait demandé l'annulation du match", commente de son côté le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel.
Les ministres turcs des Sports et de la Justice, ainsi que l'ambassadeur à Paris, devraient, eux, assister au match, selon une source diplomatique turque.
Philip Townsend, chef de presse de l'UEFA, a fait savoir dimanche que la confédération européenne de football allait "examiner" le salut militaire des joueurs turcs, en rappelant que le règlement "interdit les références à la politique et à la religion".
Le déclenchement mercredi par le président turc Recep Tayyip Erdogan d'une opération militaire dans le nord de la Syrie contre des forces kurdes, qualifiées de terroristes par Ankara mais partenaires de longue date des Occidentaux dans la lutte contre les jihadistes du groupe État islamique (EI), a déclenché un tollé international.
La séance de questions au gouvernement a commencé par un moment de recueillement pour Mehdi Kessaci assassiné, jeudi 13 novembre. Le président du Sénat appelle le gouvernement à fournir des "résultats" dans la lutte contre la criminalité.
Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci militant écologiste dont le deuxième frère a été assassiné la semaine dernière par des narcotrafiquants, a interpellé le gouvernement aux questions d’actualité. « Le volet prévention et social a été oublié dans la loi contre le narcotrafic », a-t-il estimé.
Présent au congrès de l’Association des maires de France, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann propose de « lancer une grande convention de la décentralisation citoyenne où on discute partout ». Pour les municipales, le coprésident de Place Publique défend « une ligne de clarté, c’est-à-dire sans alliance avec LFI ». A Paris, il s’oppose ainsi à toute alliance avec Sophia Chikirou.
Lors du conseil des Ministres de ce mercredi 19 novembre, le chef de l’État a rappelé le combat contre le narcotrafic « entamé depuis plusieurs années » par le gouvernement.
Le
Le direct
Congrès des maires : insécurité et narcotrafic dans les Outre-mer
Congrès des maires : insécurité et narcotrafic dans les Outre-mer