Europe : « Marine Le Pen a découpé son Frexit en petits bouts », tacle Clément Beaune

Europe : « Marine Le Pen a découpé son Frexit en petits bouts », tacle Clément Beaune

Au micro de Public Sénat, le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes a voulu pointer les incohérences du programme européen de Marine Le Pen. Il estime que la candidate à l’élection présidentielle porte toujours un projet de sortie de l’UE.
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Démontrer que rien n’a changé. Le président sortant et ses soutiens ont fait de la politique européenne de Marine Le Pen l’un de leurs principaux angles d’attaque dans cette campagne de l’entre-deux-tours. Alors que le Rassemblement national a officiellement renoncé à son projet de sortie de l’Union européenne après la dernière présidentielle, l’actuelle majorité essaye de démontrer que « l’alliance des nations européennes », défendue par la fille de Jean-Marie Le Pen dans son programme, équivaut à une sortie déguisée. « Sur la question européenne, on a bien vu que Marine Le Pen n’avait toujours pas de projet et qu’elle avait découpé son Frexit en petits bouts », a ainsi dénoncé Clément Beaune, le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, qui était, jeudi matin, invité de la matinale de Public Sénat au lendemain du débat de l’entre-deux-tours.

Quitter le marché de l’énergie, « cela fait partie des éléments de sortie de l’Union européenne »

Ce responsable gouvernemental a notamment ciblé l’intention de Marine Le Pen de quitter le marché européen de l’énergie, espérant ainsi enrayer les hausses qui frappent depuis plusieurs mois les consommateurs français. Mais les conséquences d’une telle décision restent difficiles à estimer en raison de son caractère inédit et de l’interconnexion des marchés. « Le marché européen de l’électricité a plein de défauts », admet Clément Beaune. « C’est nous qui avons lancé ce sujet à l’automne dernier, parfois un peu seuls en France et en Europe. On est en train d‘arriver à le reformer. Mais si vous coupez les fils, si vous débranchez la prise, c’est une sortie ! », avertit le secrétaire d’Etat. « Cela fait partie des éléments de sortie de l’Union européenne qui me préoccupent beaucoup, car c’est dans l’intérêt des consommateurs français d’avoir une connexion aux autres pays européens. »

» Lire notre article - Duel Macron/Le Pen : ce qu’il faut retenir du débat de l’entre-deux-tours

« Il y a clairement une fracture entre nous, sur cette vision du travail à 27 »

Il a également fustigé la volonté de Marine Le Pen de réduire de 9 à 5 milliards les contributions européennes versées par la France. « C’est là que l’on voit, sur le fond, les contradictions et les incohérences », pointe Clément Beaune. « Les pays que l’on aide par cette solidarité européenne sont des marchés pour nos entreprises. Un emploi sur dix, en France, est lié au marché unique », fait-il valoir. Il a également déploré les critiques récurrentes de Marine Le Pen contre Frontex, l’agence chargée des frontières extérieures de l’UE. « Il n’y a pas de politique européenne d’asile et d’immigration qui ne fonctionne si on ne travaille pas ensemble », estime Clément Beaune.

« Il y a clairement une fracture entre nous, sur cette vision du travail à 27 », a admis Laurent Jacobelli, le porte-parole du Rassemblement national, qui était également invité de notre matinale. « Nous, on voit plutôt une Europe des nations où l’on travaille ensemble sur des projets communs. Vous, vous voyez plutôt un fédéralisme européen, la France devenant une région devant appliquer ce que Bruxelles a décidé », a-t-il raillé.

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