Européennes: Dupont-Aignan veut croire à un sursaut au terme de sa « pire campagne »
"Moi, je suis insubmersible: on survit à tout": malmené dans les sondages, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan s'est voulu...

Européennes: Dupont-Aignan veut croire à un sursaut au terme de sa « pire campagne »

"Moi, je suis insubmersible: on survit à tout": malmené dans les sondages, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan s'est voulu...
Public Sénat

Par Paul AUBRIAT

Temps de lecture :

3 min

Publié le

"Moi, je suis insubmersible: on survit à tout": malmené dans les sondages, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan s'est voulu déterminé, dimanche, devant ses troupes réunies lors d'un pique-nique dans la banlieue sud de Paris, aux derniers jours de ce qu'il admet être "la pire campagne" qu'il ait vécu.

A Wissous (Essonne), à quelques kilomètres de l'aéroport d'Orly, celui qui conduit aux Européennes la liste de son parti, Debout la France, a martelé son discours de "patriote raisonnable", un espace plus ou moins défini entre le Rassemblement national de Marine Le Pen et Les Républicains de Laurent Wauquiez.

Mais à l'enthousiasme de l'hiver, lorsque les intentions de vote de M. Dupont-Aignan pouvaient lui faire espérer un score à deux chiffres, a suivi une inquiétude - mollement récusée: la liste DLF est aujourd'hui créditée de 3 à 4% selon les dernières études, un score inférieur au seuil de 5% pour envoyer des eurodéputés à Strasbourg.

Pourtant, "notre réussite permettrait d'empêcher ce duel destructeur Le Pen-Emmanuel Macron", entend convaincre le député qui se voit comme "le caillou dans la chaussure des grands partis".

"Je menace LR, je suis une concurrence au RN. On gêne tout le monde", assure encore Nicolas Dupont-Aignan, qui se flatte d'être "insubmersible", et dont la campagne - "la pire qu'on ait vécu" - lui fait "penser à celle de Chevènement pour la présidentielle de 2002". Lequel, après avoir frôlé les 15% d'intentions de vote, n'avait finalement convaincu qu'un peu plus de 5% d'électeurs.

Soutien de Marine Le Pen entre les deux tours de la présidentielle de 2017 - il jure que son image n'en a pas été altérée -, Nicolas Dupont Aignan n'hésite plus désormais à s'opposer à la présidente du Rassemblement national, à qui il reproche un manque de modération. "Notre liste, c'est ni Macron, ni Bannon", scande-t-il, en référence au sulfureux ex-conseiller de Trump et proche de la cheffe de l'extrême droite française.

Plus en avant, il rappelle que nombre de partis populistes s'opposent à faire alliance avec la fille de Jean-Marie Le Pen, quand lui représente, selon lui, "le patriotisme le plus sincère" avec "vingt-trois relais en Europe qui sont raisonnables".

- "LR a trahi" -

Sur les pelouses du parc de Wissous, les partisans du souverainiste - ils étaient plusieurs centaines - témoignent quoi qu'il en soit d'une base solide et fidèle. "Ce que j'aime bien chez Nicolas Dupont-Aignan, c'est qu'il ne s'énerve pas, pas comme Marine Le Pen", raconte Catherine Jouve, 67 ans, une assistante de direction à la retraite qui vit à Melun, autrefois électrice du RPR, de l'UMP et des Républicains.

Au rendez-vous champêtre de l'Essonne, ce sont comme elle des déçus de la droite classique qui constituent le gros des rangs. "LR a trahi, d'abord avec le Traité d'Amsterdam, puis l'intervention en Lybie", regrette une militante chevronnée, Marie-Paule Ducoté, 71 ans.

Une part de quiche à la main, tous veulent croire à une dernière semaine de campagne qui permettrait de renverser la tendance. "De toute façon, les sondages, ils sont sûrement trafiqués", croit savoir Jonathan, 17 ans, selon qui "les gens ne sont pas encore totalement dans la campagne, mais ça va venir".

L'un des co-listiers de Nicolas Dupont-Aignan, François de Grailly, s'en remet à la mathématique: "Ce matin, sur le marché, La République en Marche, ils étaient le triple de nous à tracter". Conclusion? "Si on fait le tiers de leur score, c'est très bien."

Partager cet article

Dans la même thématique

General policy speech by Prime Minister at Senate
5min

Politique

Budget : comment la procédure de la « lettre rectificative » pourrait « acter la suspension de la réforme des retraites »

Alors que le gouvernement envisage de suspendre la réforme des retraites par voie d’amendement, le gouvernement pourrait également modifier le projet de loi de financement de la sécurité sociale afin de garantir la suspension de la réforme de 2023, même si le Parlement ne parvient pas à examiner le texte dans les délais fixés par la Constitution.

Le

Européennes: Dupont-Aignan veut croire à un sursaut au terme de sa « pire campagne »
4min

Politique

En vidéo - Gilbert Bouchet : le combat d’une vie contre la maladie de Charcot

Le sénateur de la Drôme, Gilbert Bouchet, s’est éteint ce lundi 20 octobre, des suites de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), plus connue sous le nom de maladie de Charcot. Diagnostiqué il y a deux ans, il avait fait de son combat contre cette maladie rare et incurable une cause nationale. En avril 2025, les caméras de Public Sénat l’avaient suivi.

Le

Européennes: Dupont-Aignan veut croire à un sursaut au terme de sa « pire campagne »
3min

Politique

Décès de Gilbert Bouchet : que prévoit sa loi sur la maladie de Charcot ?

Le sénateur Les Républicains de la Drôme, Gilbert Bouchet, est décédé ce lundi 20 octobre à l’âge de 78 ans, des suites de la maladie de Charcot. Quelques mois avant sa disparition, il avait vu sa proposition de loi pour améliorer la prise en charge des maladies évolutives graves définitivement adoptée par le Parlement, en février dernier.

Le