Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Européennes : fin du scrutin régional?
Par Héléna Berkaoui (avec AFP)
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Invitée de Territoires d’Infos ce mercredi, la ministre chargée des Affaires européennes s’est exprimée sur la réforme du mode de scrutin des élections européennes. Édouard Philippe reçoit aujourd’hui les chefs des principaux partis politiques pour leur présenter cette réforme. Le Premier ministre a confirmé l’intention du gouvernement de revenir à « un scrutin national, et donc d’avoir un vrai débat national » à Jean-Christophe Lagarde (UDI), selon l’AFP. En 2004, le mode de scrutin des élections européennes est passé d’une circonscription nationale à huit circonscriptions (Est, Ouest, Île-de-France…) pour ce même scrutin. L’élection européenne, prévue pour 2019, sera le premier test électoral d’Emmanuel Macron depuis les législatives de 2017.
La perspective du retour à une liste nationale suscite des critiques. Ne risque-t-on pas de déconnecter les eurodéputés des territoires, par exemple ? La ministre chargée des Affaires européennes balaie l’argument. « À quoi sert un député européen ? Est-ce que c’est représenter un territoire ou est-ce que c’est porter un programme européen, d’un parti politique européen au niveau de Strasbourg ? Je crois que la réponse est dans la question » résume-t-elle. Concernant le manque de notoriété des élus européens, Nathalie Loiseau note qu’« aujourd’hui ils sont rattachés à un territoire et personne ne les connaît. »
Autre innovation du futur projet de loi: la possibilité de constituer au niveau européen des listes transnationales, comme le souhaite Emmanuel Macron. L'idée serait d'élire, parmi tous les députés européens au niveau continental, quelques parlementaires dans le cadre d'un second vote, sur des listes transnationales. Ce qui pourrait avoir lieu à l'occasion du redéploiement post-Brexit des 73 sièges britanniques au Parlement européen. Emmanuel Macron avait déjà part de cette volonté lors de son discours à la Sorbonne.