Plutôt que ressasser d'avoir été dépassée par le Rassemblement national, la majorité présidentielle se réjouit d'avoir préservé un "bon score"...
Européennes: la majorité voit le verre à moitié plein
Plutôt que ressasser d'avoir été dépassée par le Rassemblement national, la majorité présidentielle se réjouit d'avoir préservé un "bon score"...
Par Jérémy MAROT
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Plutôt que ressasser d'avoir été dépassée par le Rassemblement national, la majorité présidentielle se réjouit d'avoir préservé un "bon score" dimanche aux européennes, sans triomphalisme, au terme d'une campagne qui n'aura jamais vraiment décollé.
"Un score honorable", dixit l'Elysée, évalué selon les estimations entre 22,4 et 22,6% des voix, derrière le RN de Marine Le Pen, qui obtient entre 23,4 et 23,7% des suffrages.
"C'est un très beau résultat qui consolide le président de la République et la majorité", estime le ministre de l'Economie Bruno Le Maire en se félicitant qu'il soit "à quelques points du score du premier tour de la présidentielle" (24%).
De son côté, le Premier ministre Edouard Philippe a accueilli les résultats "avec humilité", estimant que "quand on termine deuxième à une élection, on ne peut pas dire qu'on a gagné".
Mais dans l'ensemble, la majorité a préféré distiller dimanche soir des messages positifs, se félicitant d'avoir tenu le bras de fer face au parti de Marine Le Pen. A l'image des militants présents à La Mutualité qui ont salué par quelques "vivats" et des "Nathalie, Nathalie!" l'annonce des résultats.
"Il y a une pointe de déception de ne pas être en tête mais aussi une pointe d'optimisme car on obtient un score non négligeable avec une participation très élevée", plaide le N.2 de La République en marche (LREM) Pierre Person. "Et c'est une satisfaction au regard du score des partis traditionnels", note-t-il, constatant la dégringolade de LR, du PS mais aussi de la France insoumise.
"C'est vrai qu'on aurait préféré être en tête", admet François Bayrou, patron du MoDem et allié de M. Macron. "Mais (...) si vous prenez toute l'histoire des élections européennes, jamais sauf une fois un parti au pouvoir n'a réalisé le score que nous avons fait. Les autres habituellement étaient effondrés", ajoute-t-il.
Cette communication marque pourtant une nette inflexion au leitmotiv martelé pendant la campagne: finir devant le RN. Emmanuel Macron avait, lui-même, annoncé la couleur en affirmant qu'il mettrait "toute (son) énergie pour que le Rassemblement national ne soit pas en tête le 26 mai".
Même relatif, l'échec de la liste présidentielle interroge le manque de souffle de la campagne de LREM et de ses alliés du MoDem, Agir et Mouvement radical, alors qu'Emmanuel Macron avait fait de la question européenne un marqueur de son succès en 2017.
"Les électorats se sont structurés par rapport à des questions posées au début de la campagne, c'est-à-dire soit un référendum anti-Macron pour les oppositions, soit un référendum pour ou contre l'Europe pour nous. Et ils sont restés là-dessus", analyse le directeur de campagne Stéphane Séjourné.
"J'ai l'impression qu'il y a une forme d'épuisement national après les six mois de gilets jaunes", se désolait en privé Mme Loiseau.
La volonté de polariser le scrutin dans un match face au RN a également pu se révéler contre-productif.
- Macron "sauve les meubles" -
"Comme Emmanuel Macron a installé Marine Le Pen comme principale opposante, il a offert un débouché politique à une partie de la population qui, au lieu de se disperser sur des listes d'opposition, s'est concentrée sur Marine Le Pen, présentée comme adversaire la plus déterminée de Macron", décrypte le politologue Jérôme Fourquet.
Persuadée que les européennes permettraient de poursuivre le mouvement de recomposition politique, la majorité a aussi ciblé l'électorat écologiste et de centre-droit, susceptible d'élargir son socle. Quitte à oublier le noyau historique des Marcheurs?
"Ce que l'on a perdu, c'est notre électorat de centre-gauche, CFDTiste, pro-PMA, pro-LGBT, pro-dialogue social", se lamente un ministre.
Le président français Emmanuel Macron et le président du Conseil européen Donal Tusk le 20 mai à Paris
AFP/Archives
Outre une entrée en mêlée plus tardive que ses concurrents - le programme n'a été dévoilé que le 8 mai - le choix de Mme Loiseau pour diriger la liste sera également disséqué: révélation de sa présence sur une liste d'extrême droite lors d'élections étudiantes et maladresses verbales ont entaché sa partition.
L'ancienne ministre des Affaires européennes "connaît très bien les dossiers. Mais la question c'est: +Est-ce que c'est ça que les gens attendent pour voter ? Pour une tête de liste, il faut avoir une histoire à raconter+...", glisse, dubitatif, un poids lourd de la majorité.
Quant à l'implication d'Emmanuel Macron, qui a multiplié les sorties dans la dernière ligne droite, elle "a permis à LREM de sauver les meubles", assure M. Fourquet. "Mais notre faiblesse est qu'il soit toujours notre seul agent mobilisateur", s'inquiète un cadre du parti.
« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais. « C’est un peu tard mais elle commence à réagir » Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause. Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ». « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste » Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ». Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici
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Alors que Sébastien Lecornu est entré hier à Matignon, une enquête Toluna-Harris Interactive révèle que seul un tiers des Français lui accordent leur confiance en tant que nouveau Premier ministre.
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