Une éventuelle deuxième place de la liste soutenue par Emmanuel Macron aux élections européennes de dimanche, synonyme d'échec pour le chef de l...
Européennes: le scénario d’un remaniement d’ampleur en embuscade
Une éventuelle deuxième place de la liste soutenue par Emmanuel Macron aux élections européennes de dimanche, synonyme d'échec pour le chef de l...
Par Marc PRÉEL
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Une éventuelle deuxième place de la liste soutenue par Emmanuel Macron aux élections européennes de dimanche, synonyme d'échec pour le chef de l'Etat, relance les spéculations sur un remaniement d'importance, voire sur l'avenir d'Edouard Philippe à Matignon, au lendemain du scrutin.
Au-delà de son positionnement dimanche, un net écart de la liste "Renaissance" avec celle du Rassemblement national de Marine Le Pen pourrait pousser Emmanuel Macron, qui sort d'une série de petits remaniements depuis septembre, à une vaste recomposition gouvernementale, selon des ministres et cadres de la majorité interrogés par l'AFP.
"Si on est dans un mouchoir de poche, devant ou derrière, je ne vois pas de remaniement. Si on est trois à quatre points derrière le RN, ou en dessous de 20, il y aura un mouvement de questionnement dans la majorité. Forcément il faudrait changer le dispositif", juge un pilier de la Macronie.
Les sondages, qui ont longtemps mis LREM et RN au coude-à-coude, placent désormais tous la liste du lepéniste Jordan Bardella en tête, avec une avance allant de 0,5 à 2 points et une dynamique en sa faveur.
Certains s'interrogent même en coulisses sur l'avenir du Premier ministre Edouard Philippe. "Si on est loin derrière le RN, ça va secouer. Il y aura un gros remaniement. Je ne vois pas comment on peut perdre les élections" et ne pas changer de Premier ministre, juge un ministre.
"Je n’ai jamais fait de politique fiction. J’ai toute confiance en Edouard Philippe qui s’engage sans compter auprès des proeuropéens", a affirmé Emmanuel Macron dans son interview à la presse régionale.
Jeudi, le chef du gouvernement a souligné avoir la confiance du président et dit refuser d'entrer dans toute "spéculation" sur les résultats. Il a déploré voir "beaucoup beaucoup, beaucoup, beaucoup de gens qui se posent beaucoup, beaucoup, beaucoup de questions", y voyant "une grande preuve de fébrilité".
Le Premier ministre Edouard Philippe quittant le Palais de l'Elysée, le 15 mai 2019
AFP/Archives
Il a affirmé vouloir "continuer à transformer notre pays" et "préparer la mise en oeuvre de l'acte II" des réformes, tout en y mettant "plus d'humain", après plus de six mois de crise des "gilets jaunes" qui réclament plus de "justice sociale et fiscale".
- "Pression" -
Dans le huis clos du Conseil des ministres, Emmanuel Macron lui-même avait mis la pression à ses ministres le 30 avril, en laissant entendre qu'il y aurait des changements dans l'équipe gouvernementale en cas de défaite aux européennes. D'autant qu'un remaniement post-européennes est évoqué de longue date, notamment pour les ministres têtes de listes aux municipales.
"Il y a une mise sous pression phénoménale du gouvernement. En gros, si on est deuxième, Emmanuel Macron dit qu'il est capable de tout faire péter", affirme un conseiller ministériel. "Le problème, c'est qu'en s'exposant autant (dans la campagne), il ne se met pas en position d'avoir un fusible", souligne le même cadre.
Des ministres, comme Bruno Le Maire, ont commencé cette semaine à minimiser la portée d'une deuxième place, en jugeant qu'un score "proche" de celui d'Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle (24%) serait déjà un "exploit politique".
Lors du quinquennat Hollande, Jean-Marc Ayrault avait fait les frais de l'échec électoral lors des premières élections intermédiaires, celle des municipales de 2014. Emmanuel Macron, qui a souvent voulu faire différemment de son ancien patron à l'Elysée, prendra-t-il le même chemin?
"Le changement de Premier ministre interviendrait un peu tôt dans le quinquennat. Ce serait mieux après les municipales", juge le même cadre.
Utile pour séduire l'électorat et les sympathisants de droite, stratégiques pour nourrir les rangs macronistes, Edouard Philippe, malgré l'usure de deux ans à Matignon et la crise des "gilets jaunes", peut encore bien servir, au moins jusqu'au prochain scrutin, pointent de nombreux membres de la majorité. D'autant que le vivier de Premiers ministrables est limité.
"Je ne vois pas du tout Philippe menacé. Je n'ai jamais vu un couple président-Premier ministre aussi fusionnel. Si le Premier ministre fait la réforme des retraites, la révision constitutionnelle, l'assurance-chômage, la fonction publique, la santé et l'école, il pourra dire +j'ai fait le job+", soutient le patron des sénateurs en Marche, François Patriat.
Scandale Shein, restrictions sur les terres rares, déferlement d'exportations sur le Continent : ces dernières semaines ont fourni aux européens de nombreux motifs d'inquiétude dans leur relation avec Pékin. Alors que Donald Trump a scellé un accord d'un an avec le président Xi Jin Ping, l'UE semble sur le banc de touche. Un sursaut est-il possible ? Ou bien sommes-nous condamnés à rester à la remorque de la Chine ? Débat dans "Ici l'Europe" avec les eurodéputés Sandro Gozi (Renew, France) et Estelle Ceulemans (S&D, Belgique).
ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.
Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.
A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.