Européennes : les Radicaux votent samedi sur leur soutien à LREM

Européennes : les Radicaux votent samedi sur leur soutien à LREM

Après un mois de soubresauts et de claquements de portes, les Radicaux devraient annoncer leur probable ralliement à la liste du parti d...
Public Sénat

Par Paul AUBRIAT

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Après un mois de soubresauts et de claquements de portes, les Radicaux devraient annoncer leur probable ralliement à la liste du parti d'Emmanuel Macron, samedi, à l'occasion de leur congrès destiné à définir leur stratégie pour les élections européennes.

Le plus vieux parti de France, "social et libéral", qui s'était réunifié en grandes pompes en décembre 2017 après 45 ans de schisme entre valoisiens et leurs cousins du Parti radical de gauche, doit mettre un terme à la "période transitoire" de la vie commune pour entamer celle de la "construction", selon Laurent Hénart, patron de l'édifice.

Ce dernier doit être reconduit pour trois ans à la tête du mouvement - il est le seul candidat -, en s'affranchissant de la co-présidente Sylvia Pinel, l'ancienne patronne du PRG, qui a quitté avec fracas le Mouvement radical le mois dernier.

Car le mariage a connu des heurts: outre l'ancienne candidate à la primaire de la gauche de 2016, le secrétaire général du MR, Guillaume Lacroix, et plusieurs cadres, dont quatre présidents de fédération issus du PRG, ont quitté le navire en février, avec l'ambition de recréer un Parti radical de gauche autonome pour "refonder le centre gauche" - la célébration de leur émancipation doit avoir lieu le 16 mars.

"La charpente de la maison, elle reste portée par des cadres issus du PRG", relativise le valoisien Laurent Hénart, qui rappelle que la plupart des patrons de fédération issus des radicaux de gauche sont restés au Mouvement radical. "Et si demain les partants veulent revenir, ils seront les bienvenus", prend-il peine d'insister.

La brouille est en fait née de la volonté affichée de participer à la "liste centrale" autour de La République en Marche pour les élections européennes, alors que Mme Pinel et les siens militaient pour une aventure électorale indépendante.

Sylvia Pinel et Laurent Henart à Matignon le 29 novembre 2017 à Paris
Sylvia Pinel et Laurent Henart à Matignon le 29 novembre 2017 à Paris
AFP/Archives

La question doit être formellement tranchée par un vote lors du congrès de samedi, même si les tenants du ralliement à LREM semblent largement majoritaires.

En coulisses, les négociations avec le parti présidentiel pour obtenir des places éligibles ont déjà été entamées: l'eurodéputé sortant Dominique Riquet, la Valoisienne Olga Johnson, élue parisienne, et Mélanie Fortier, une conseillère régionale du Centre-Val-de-Loire issue du PRG, sont notamment pressentis.

"Le sujet a été très discuté dans les fédérations", convient Laurent Hénart, qui dit par ailleurs "partager le constat et les propositions" du président de la République sur l'Union européenne, et exhorte à "une transformation de l'Europe", avec "un projet fédéraliste ambitieux".

Mais, met en garde le maire de Nancy, "si on donne l'impression que la construction de cette liste centrale est un meccano, on fera ce que Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon attendent qu'on fasse".

- Moscovici et Raffarin -

Le conseil est à l'image des rapports du Mouvement radical avec la majorité: variables. "On n'a pas été associé au pacte majoritaire en 2017, mais on ne veut pas être dans l'opposition", rappelle M. Hénart, alors que le MR a réussi à fédérer à l'Assemblée nationale suffisamment de députés pour créer, à l'automne dernier, un groupe, "Libertés et territoires".

"Nous avons soutenu beaucoup de choses, mais on a clairement marqué trois différences: le sujet social, la décentralisation et la laïcité", rappelle le président du parti, selon qui "la modification de la loi de 1905 n'est pas forcément adapté à la crise de prosélytisme et d'intégrisme qu'on connaît aujourd'hui".

Annick Girardin, ministre des Outre-Mer et membre du Mouvement radical, le 27 février 2019 à Paris
Annick Girardin, ministre des Outre-Mer et membre du Mouvement radical, le 27 février 2019 à Paris
AFP/Archives

Au-delà, les ambitions du mouvement qui doit fêter son 118e anniversaire en juin sont immenses: "dans la recomposition que l'on connaît, l'objectif, c'est que les Radicaux s'installent comme une force incontournable", développe-t-il, "au-delà des clivages gauche-droite, avec des valeurs de justice sociale".

Illustration samedi: le commissaire européen Pierre Moscovici doit intervenir lors du congrès, alors que Jean-Pierre Raffarin transmettra un message en vidéo. La ministre des Outre-Mer, Annick Girardin, est également annoncée: membre du Mouvement radical, issue du PRG, sa présence doit démontrer que le départ de Mme Pinel est isolée, et que le processus de réunification est toujours d'actualité.

Dans la même thématique

Deplacement du Premier Ministre a Viry-Chatillon
7min

Politique

Violence des mineurs : le détail des propositions de Gabriel Attal pour un « sursaut d’autorité »

En visite officielle à Viry-Châtillon ce jeudi 18 avril, le Premier ministre a énuméré plusieurs annonces pour « renouer avec les adolescents et juguler la violence ». Le chef du gouvernement a ainsi ouvert 8 semaines de « travail collectif » sur ces questions afin de réfléchir à des sanctions pour les parents, l’excuse de minorité ou l’addiction aux écrans.

Le

Turin – Marifiori Automotive Park 2003, Italy – 10 Apr 2024
6min

Politique

Au Sénat, la rémunération de 36,5 millions d’euros de Carlos Tavares fait grincer des dents. La gauche veut légiférer.

Les actionnaires de Stellantis ont validé mardi 16 avril une rémunération annuelle à hauteur de 36,5 millions d’euros pour le directeur général de l’entreprise Carlos Tavares. Si les sénateurs de tous bords s’émeuvent d’un montant démesuré, la gauche souhaite légiférer pour limiter les écarts de salaires dans l’entreprise.

Le