Européennes: quand Edouard Philippe et Laurent Wauquiez rejouent le Trocadéro

Européennes: quand Edouard Philippe et Laurent Wauquiez rejouent le Trocadéro

Les attaques redoublent d'intensité entre l'aile droite de la majorité, Édouard Philippe en tête, et les Républicains, qui...
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Par Baptiste PACE

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Les attaques redoublent d'intensité entre l'aile droite de la majorité, Édouard Philippe en tête, et les Républicains, qui organisent leur premier grand meeting de la campagne européenne mercredi à Paris.

Petit clin d’œil: pour sa démonstration de force parisienne, LR a fait le choix du Palais des Congrès de la Porte Maillot. L'endroit même où, en novembre 2016, un François Fillon triomphant avait tenu meeting à quelques jours de la primaire, avant de terrasser Nicolas Sarkozy puis Alain Juppé.

Mais plus que la porte Maillot, c'est le Trocadéro qui est resté comme symbole de la présidentielle de François Fillon. Empêtré dans les affaires judiciaires, pressé de renoncer par une partie de ses soutiens, le candidat de la droite avait repris des forces lors d'un meeting sur cette place de l'ouest parisien, avec le renfort des militants anti-mariage pour tous de Sens Commun.

Deux ans plus tard, navigant entre 13 et 15% dans les sondages, le candidat LR aux européennes François-Xavier Bellamy est encore loin du score de François Fillon (20,9%). Mais c'est bien la "droite du Trocadéro" qu'a pris pour cible Édouard Philippe et, avec lui, l'aile droite de la majorité, dans une guerre ouverte contre le patron de LR Laurent Wauquiez.

"Je suis parti de mon ancienne formation politique parce qu'elle était incapable de dire si elle préférait voter pour Emmanuel Macron ou pour Marine Le Pen, en rupture complète avec l'héritage de Jacques Chirac", a attaqué Edouard Philippe dans les colonnes du Figaro.

Même argument utilisé lundi par deux autres ministres transfuges de LR, Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu, dépeignant François-Xavier Bellamy en représentant de cette "droite du Trocadéro", le second avançant même que le candidat LR avait "sûrement voté pour le Front national" face à Emmanuel Macron en 2017.

Samedi à Strasbourg, c'est l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin qui a assuré le spectacle lors du meeting de la majorité, expliquant habiter "toujours la même adresse: rue Juppé".

Nombre des partisans de l'ancien maire de Bordeaux étaient présents aux premiers rangs: M. Philippe, la tête de liste Nathalie Loiseau, le ministre de la Culture Franck Riester, la sénatrice Fabienne Keller, son ancien conseiller présent sur la liste de la majorité Gilles Boyer.

- "la droite Trocadéro n'est pas macroniste" -

Lundi soir, en meeting dans le Pas-de-Calais, le patron de LR a rendu coup pour coup à ses anciens camarades de parti, dépeignant un Premier ministre qui "n'aime pas la droite Trocadéro parce que c'est la droite qui ne renonce pas" et "qui ne trahit pas".

"Une chose est sûre, cette droite Trocadéro n'est pas macroniste", relève un dirigeant LR, pour qui "l'attractivité de Macron s'érode" également parmi les électeurs de droite initialement séduits par le chef de l'Etat.

Le mano a mano se poursuit sur le terrain. Lundi, François-Xavier Bellamy et Nathalie Loiseau se sont affrontés lors d'un débat tendu, hors caméras, organisé par l'institut Montaigne. Mardi, M. Bellamy tient un meeting à Angers. Jeudi, c'est au tour d'Edouard Philippe de se rendre dans la cité angevine dirigée par un maire ex-LR soutien de la majorité, Christophe Béchu.

Autre signe de cette bataille dans la bataille, alors que LR reste loin de LREM et du Rassemblement national dans les intentions de vote: les ralliements de dirigeants de la droite et du centre brandis par l'un et l'autre camp.

La majorité a enregistré le soutien de l'eurodéputée LR sortante et vice-présidente du groupe PPE au Parlement européen Françoise Grossetête, tandis que Les Républicains peuvent se targuer du retour au bercail de plusieurs édiles classés "Macron-compatibles" comme Christian Estrosi ou Arnaud Robinet.

Quel scénario après les européennes ? M. Raffarin n'a pas caché son ambition de voir prochainement s'organiser un "Epinay de la droite et du centre" fédérant toutes les sensibilités, de Valérie Pécresse à Xavier Bertrand, sans Laurent Wauquiez.

"Mais au nom de qui entend-il recomposer la droite ? Au nom d'Emmanuel Macron ? M. Raffarin s'est totalement discrédité", a répliqué le député LR Eric Ciotti.

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