Européennes : « Quand on change ses habitudes, on a toujours un moment de flottement » se défend Raphaël Glucksmann
Contestée par une partie des sénateurs socialistes, la tête de liste PS-Place publique, Raphaël Glucksmann, est venue à la rencontre des sénateurs et députés PS ce jeudi. « Il faut apprendre à se connaître » explique Raphaël Glucksmann, « ravi des échanges ».

Européennes : « Quand on change ses habitudes, on a toujours un moment de flottement » se défend Raphaël Glucksmann

Contestée par une partie des sénateurs socialistes, la tête de liste PS-Place publique, Raphaël Glucksmann, est venue à la rencontre des sénateurs et députés PS ce jeudi. « Il faut apprendre à se connaître » explique Raphaël Glucksmann, « ravi des échanges ».
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La campagne continue pour Raphaël Glucksmann. Y compris au sein du PS. On le sait, la tête de liste PS-Place publique pour les européennes a été largement contestée par une partie des élus socialistes. Au groupe PS du Sénat, le choix du premier secrétaire, Olivier Faure, est mal passé jusqu’au président de groupe, Patrick Kanner. Mais pour l’heure, les critiques ont été mises sous le tapis de l’unité et de la campagne.

Olivier Faure s’est rendu mardi devant le groupe PS du Sénat pour défendre son poulain et préparer le terrain (voir notre article). Car ce jeudi, c’est Raphaël Glucksmann en personne qui est venu, à l’heure du déjeuner, à la rencontre des sénateurs socialistes. Et pas seulement. La matinée était consacrée à un séminaire des groupes PS du Sénat et de l’Assemblée nationale, réunis sur le thème des retraites.

« Il y avait certainement besoin de se parler, de s’expliquer et de faire connaître aussi Raphaël Glucksmann »

Alors, tout va bien, tout va mieux ? « Oui, on est tous prêts à faire campagne. Il y a 50 jours devant nous, 50 jours pour convaincre. On est tous ensemble mobilisés » assure Raphaël Glucksmann de son sourire qui ne le quitte pas. « Ravi d’être là, ravi des échanges, de l’enthousiasme », la tête de liste « comprend les inquiétudes ». « Quand on change ses habitudes, on a toujours un moment de flottement et d’inquiétude. C’est vrai pour moi, c’est vrai pour certains d’entre eux. Mais ce qui m’a vraiment rasséréné et m’a donné de l’énergie, c’est que je sens qu’on a une énergie pour faire campagne ensemble » explique Raphaël Glucksmann à Public Sénat (voir la vidéo, images de Jonathan Dupriez et Quentin Calmet). Bref, « il faut apprendre à se connaître ». Des déplacements dans le Doubs, le Gers et la Sarthe sont au programme. Des sénateurs seront de la partie.

Malgré les critiques – mardi, un sénateur PS prédisait déjà un « droit d’inventaire » pour Olivier Faure après les européennes – le premier secrétaire défend sa stratégie, tout en comprenant les doutes. « C’est toujours difficile de faire différemment, de ne pas faire comme toujours. Tout ce qui apparaît au départ comme une rupture crée de l’inquiétude. Il y avait certainement besoin de se parler, de s’expliquer et de faire connaître aussi Raphaël Glucksmann » reconnaît le député de Seine-et-Marne. Il ajoute :

« Aujourd’hui, chacun a en tête qu’il peut être une façon de régénérer la gauche. Il est venu dire ce matin qu’il était à la fois historiquement lié à la social-démocratie, mais qu’il fallait aujourd’hui la régénérer en passant par l’écologie politique ».

Olivier Faure : « On est toujours vivant car on arrive encore à se quereller parfois pour rien »
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A la sortie, le sénateur PS Jérôme Durain a trouvé Raphaël Glucksmann « assez habile ». « Il n’y a plus de sujet. Jusqu’à l’élection, on serre les rangs » explique le sénateur PS de Saône-et-Loire, qui a soutenu le choix d’Olivier Faure. Un autre sénateur PS, fermement opposé à cette décision, tempère le message d’unité des derniers jours. « Les sénateurs sont des gens polis, respectueux des autres. Mais ça ne va pas bien au-delà. Ils écoutent. Raphaël Glucksmann n’est pas là en face de gilets jaunes. Le Sénat, ce n’est pas l’effervescence. Mais ce n’est pas sa présence qui change leurs opinions » prévient-il.

Alors que certains l’attendent au tournant, Olivier Faure ne « craint » pas d’éventuels règlements de compte. « Si je devais craindre quelque chose, je n’aurais pas fait tout ce que je fais depuis un an », « je crois à la nécessité absolue de se réinventer » dit-il. Reste que si les socialistes ont pour l’heure enterré la hache de guerre, l’image d’un PS qui se divise, toujours et encore, n’a rien arrangé. Surtout à 5% dans les sondages. Olivier Faure préfère encore en sourire : « Ça prouve qu’on n’est pas si mal que ça. On est toujours vivant car on arrive encore à se quereller parfois pour rien » lance le premier secrétaire (voir la vidéo). C’est dommage, le prix de l’humour politique, c’était lundi dernier.

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