Exclusions chez LR : « Il ne faut pas en faire un drame » selon Sophie Primas

Exclusions chez LR : « Il ne faut pas en faire un drame » selon Sophie Primas

Plus qu’une semaine pour « s’expliquer » avant une éventuelle exclusion du parti. Le bureau politique des Républicains a décidé mardi d’un sursis d’une semaine pour trois ministres et deux députés Constructifs. Une procédure décidée depuis des mois selon la présidente de la commission des recours du parti, Sophie Primas.
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« Sur la forme, ce qui est en train de se passer est grotesque, on a l’impression que c’est le Trocadero 2. C’est le rassemblement des mêmes qui étaient à la tribune aux côtés de François Fillon, qui se radicalisent un peu plus tous les jours, qui veulent enfermer la droite dans ce qu’elle n’était pas historiquement ». Au micro de RTL, Le député Constructif, Thierry Solère a dit ce qu’il pensait de  la procédure d’exclusion décidée à son encontre  par son « futur ancien » parti.

Réunis en bureau politique,  mardi soir, une cinquantaine de cadres des Républicains ont, quand même, un peu tergiversé sur la marche à suivre concernant les cas d’un de leurs membres. Dans un premier temps il avait décidé d’exclure « pour dissidence électorale », le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin, candidat non éligible sur une liste LREM, lors des élections sénatoriales.

« Certains voulaient se faire exclure »

Finalement, à l’initiative de Laurent Wauquiez, vice-président du parti et favori pour en prendre la tête et de Bernard Accoyer, secrétaire général de LR, il a été décidé d’accorder aux cinq concernés, un délai de 8 jours, afin qu’ils puissent s’expliquer. Les ministres, Édouard Philippe, Sébastien Lecornu et Gérald Darmanin, ainsi que les deux principaux députés constructifs, Franck Riester et Thierry Solère sont informés de ce qu’il leur reste à faire. « Sans réponse de leur part, leur départ des Républicains sera acté » précise le communiqué. «  On va aller boire un café avec Jean Leonetti » a raillé Thierry Solère. Le bureau politique a, en effet, désigné, Jean Leonetti, Patrick Ollier et Isabelle Le Callennec, membres de la commission spéciale chargée de recueillir leurs explications. « Ce n’est jamais bon signe pour un parti quand il se met à exclure » a estimé, pour sa part, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie qui a quitté les Républicains pour rejoindre La République en marche le mois dernier. « C’est un épisode douloureux de la vie d’un parti. Et j’ai cru comprendre qu’il y en avait certains parmi les cinq qui voulaient se faire exclure plutôt que de rendre leur carte » commente, dépité, un membre du bureau politique.

« C’est normal de laisser le soin de s’exprimer »

Pour la sénatrice, Sophie Primas, présidente de la commission des recours du parti, « il ne faut pas faire un drame de cette histoire ». « Un certain nombre de personnes ont décidé de quitter Les Républicains, c’est normal qu’on leur dise qu’ils ne peuvent plus faire plus faire partie de nos instances, qu’ils ne peuvent plus voter pour l’élection du prochain président… Et quand j’écoute les propos de Thierry Solère ce matin, je l’imagine mal revenir au 238 rue Vaugirard (siège des LR)».  Quant au revirement éclair sur l’attitude à adopter vis-à-vis de Gérald Darmanin, Sophie Primas rappelle que ce délai de 8 jours avait été décidé, il y a quelques mois. « Quand on dit à quelqu’un qu’il n’est plus dans le parti, c’est normal de lui laisser le soin de s’exprimer » a-t-elle justifié. « Il fallait rentrer dans une clarification », a expliqué Jean Leonetti au micro de RTL.

« Il n’y a pas de double nationalité »

Quel sort réserver aux autres députés membres des Républicains qui siègent au groupe Constructif de l’Assemblée nationale et du groupe «République et territoires – les indépendants» du Sénat ? « Il devrait être tranché rapidement », confie la présidente de la commission des recours de LR. « On ne peut pas être membre de LR et en même temps ne pas siéger au groupe Les Républicains au Parlement. Si ces personnes agissent dans ce sens, elles recevront une lettre et auront, elles aussi, huit jours pour s’expliquer sans quoi leur départ sera acté. Il n’y a pas double nationalité. » confirme Marc-Philippe Daubresse, sénateur LR du Nord et membre du bureau politique. On peut aussi imaginer que la deuxième étape de « clarification » pourrait avoir lieu au moment de l’élection du nouveau président des Républicains, les 10 et 17 décembre prochain. « Quand j’entends certains, dire que le prochain président du parti, qui n’est pas encore élu, ne correspond pas à leurs valeurs, je ne peux pas choisir pour eux s’ils doivent rester ou non. Quant à ceux qui sont dans le gouvernement ou dans la majorité présidentielle, il y a une certaine logique à ce qu’ils s’en aillent » estime le vice-président du Sénat, Philippe Dallier.

Pour le moment, Édouard Philippe, Sébastien Lecornu, Gérald Darmanin, Thierry Solère et Franck Riester figurent toujours sur l'organigramme du bureau politique du parti.

 

 

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