Féminicides: Une à une, un député égrène le nombre de femmes tuées en 2019

Féminicides: Une à une, un député égrène le nombre de femmes tuées en 2019

Une, deux, trois... jusqu'à 117. Le député d'opposition LR Aurélien Pradié, rapporteur de la proposition de loi sur les violences...
Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Une, deux, trois... jusqu'à 117. Le député d'opposition LR Aurélien Pradié, rapporteur de la proposition de loi sur les violences conjugales, a égrené jeudi dans l'hémicycle le nombre de femmes tuées par leurs conjoints depuis le début de l'année 2019.

"117. Je sais ce que ce décompte peut avoir de glaçant mais il devait résonner ici dans cette Assemblée pour ne pas nous habituer", a-t-il souligné après deux minutes de décompte.

"Compter jusqu'à la 117e morte, c'est nous rappeler l'absolue urgence qui est la nôtre", a-t-il ajouté devant un hémicycle quasiment vide.

Les députés examinent jeudi sa proposition de loi qui autorise la mise en place du bracelet anti-rapprochement pour les conjoints violents. Aurélien Pradié a pris de vitesse la majorité en plein Grenelle des violences conjugales, les groupes de travail de ce Grenelle devant rendre leurs propositions le 28 octobre.

Le bracelet anti-rapprochement permet de géolocaliser et maintenir à distance les conjoints et ex-conjoints violents par le déclenchement d'un signal, avec un périmètre d'éloignement fixé par un juge. Il existe dans plusieurs pays, dont l'Espagne, où les féminicides ont baissé de manière significative.

Le texte d'Aurélien Pradié, soutenu par l'ensemble des groupes parlementaires, est débattu en procédure accélérée jeudi avec la ministre de la Justice Nicole Belloubet. Son vote par scrutin public aura lieu mardi prochain.

"Cette proposition de loi me paraît essentielle, elle recueille le plein soutien du gouvernement", a indiqué Mme Belloubet: "C'est une réalité insupportable, il nous faut impérativement stopper cette spirale dramatique" des féminicides.

Le texte prévoit aussi de donner une limite de six jours au juge aux Affaires familiales (JAF) saisi d'une ordonnance de protection pour mettre à l'abri une personne violentée. Sur ce point, la garde des Sceaux a estimé qu'il faudrait "affiner le dispositif".

L'ensemble des groupes ont assuré qu'ils allaient voter cette proposition, à "condition de donner des moyens suffisants à la justice", a martelé le communiste Stéphane Peu.

Côté LREM, Guillaume Vuilletet planchait sur une proposition de loi de même nature, mais "ça n'a pas d'importance, nous voulons agir de façon urgente et consensuelle", a-t-il souligné.

121 féminicides ont eu lieu en 2018, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

Dans la même thématique

French PM gathers the government for a seminar on work
10min

Politique

Réforme de l’assurance chômage : « Depuis 2017, les partenaires sociaux se sont fait balader et avec Gabriel Attal, ça sera la même chose »

La nouvelle réforme de l’assurance chômage que prépare le gouvernement passe mal chez les sénateurs. « On a dévoyé la gouvernance de l’assurance chômage », dénonce la sénatrice LR Frédérique Puissat, qui défend le rôle des syndicats et du patronat. « Attaché » aussi au paritarisme, le centriste Olivier Henno, « comprend » en revanche l’idée de réduire la durée des indemnisations. Quant à la socialiste Monique Lubin, elle se dit « atterrée » que le gouvernement relaye « cette espèce de légende selon laquelle les gens profiteraient du chômage ».

Le

Féminicides: Une à une, un député égrène le nombre de femmes tuées en 2019
2min

Politique

Départ du proviseur du lycée Maurice-Ravel : « Dans un monde normal, celle qui aurait dû partir, c’est l’élève », dénonce Bruno Retailleau

Menacé de mort après une altercation avec une élève à qui il avait demandé de retirer son voile, le proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel a quitté ses fonctions. Une situation inacceptable pour le président des Républicains au Sénat, qui demande à la ministre de l’Éducation nationale d’« appliquer la loi jusqu’au bout ».

Le