Les actionnaires de Stellantis ont validé mardi 16 avril une rémunération annuelle à hauteur de 36,5 millions d’euros pour le directeur général de l’entreprise Carlos Tavares. Si les sénateurs de tous bords s’émeuvent d’un montant démesuré, la gauche souhaite légiférer pour limiter les écarts de salaires dans l’entreprise.
Fillon, empêtré dans le “Penelopegate” tente de reprendre la main
Par Déborah CLAUDE
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Empêtré dans l'affaire d'emplois présumés fictifs de son épouse Penelope, le candidat de la droite à la présidentielle, François Fillon, veut tenter dimanche de reprendre la main et relancer une campagne qui patine depuis plusieurs semaines.
L'ancien Premier ministre réunit ses partisans pour un grand meeting porte de La Villette à Paris. Plusieurs milliers de personnes sont attendues, au premier rang desquelles, son ex-rival Alain Juppé, longtemps favori de la primaire de la droite qu'il a largement battu fin novembre au second tour.
Mais sourires et mâchoires pourraient bien être crispés dimanche après-midi.
Car, depuis mercredi, la droite est assommée par les révélations du Canard Enchaîné. Penelope Fillon, qui sera présente à La Villette, est soupçonnée d'emplois fictifs comme collaboratrice parlementaire de son époux, puis de son suppléant, et salariée de la Revue des Deux Mondes, propriété de Marc Ladreit de Lacharrière, ami de l'ex-Premier ministre.
"On s'est pris un coup de massue sur la tête", résumait un conseiller politique à la veille du week-end, alors que François Fillon a fait de la probité un de ses axes de campagne durant la primaire et avait vivement attaqué l'ancien président Nicolas Sarkozy sur ce thème.
Personne n'était au courant de l'emploi de sa femme et personne ne l'a vue exercer cette activité. Le parquet national financier a ouvert une enquête dans la foulée des révélations. Des "boules puantes" pour François Fillon qui veut que l'enquête puisse faire taire "les calomnies" et qui assure qu'il n'y a "pas le moindre doute" sur la réalité du travail de son épouse, et mère et de ses cinq enfants.
A quelques heures du meeting de La Villette, M. Fillon a assuré, dans un entretien au Journal du Dimanche, qu'il se battrait "jusqu'au bout" face aux "forces" et "officines" à l'oeuvre, selon lui, pour le "faire taire".
Et si Le Canard affirme que Mme Fillon a touché 500.000 euros de salaires comme assistante parlementaire, M. Fillon déclare que "les niveaux de rémunération sont faux" et qu'on "mélange le brut et le net".
- Sous pression -
Auditions, perquisitions et saisies -notamment les déclarations de patrimoine et d'intérêts du député- ont débuté.
Cette affaire tombe mal, même si le premier tour de la présidentielle n'a lieu que dans trois mois.
Le meeting de dimanche était prévu de longue date. Comme le confiait un juppéiste début décembre à l'AFP: "En décembre, c'est dodo, en janvier, on recolle les morceaux", à savoir rassembler la droite et partir à l'assaut de l'Elysée.
La campagne du candidat Fillon a eu du mal à décoller depuis le début. D'abord, il n'est pas ménagé par son propre camp. Certains parlementaires inquiets l'ont exhorté à mettre un peu d'"espoir" dans son programme "radical".
Seule concession pour l'instant, des consultations pour "approfondir le volet santé" de son projet, très attaqué par une gauche dénonçant une volonté de privatiser la Sécu mais qui suscite aussi des interrogations à droite.
Avec un début de campagne en demi-teinte et ce "Penelopegate" potentiellement dévastateur dans l'opinion, la situation du candidat de la droite est devenue périlleuse. Au point que certains, dans son camp, se demandent, pas encore publiquement, s'il pourra aller jusqu'au bout. Stop aux "plans sur la comète", a exhorté samedi Luc Chatel. Alain Juppé a lui exclu "clairement et définitivement" d'être un recours.
Le candidat, promis à l'Elysée il y a encore quelques semaines au vu du délabrement de la gauche, se retrouve sous pression.
Il y a dix jours, à l'issue d'une rencontre avec des SDF à Paris, il confiait à quelques journalistes: "Les Français nous passent au scanner, cela se cristallisera cinq à six semaines avant l'élection".
Un filloniste de longue date emploie, lui, la méthode Coué: "Il ne faut pas se faire dicter son calendrier par la pression médiatique". "D'où on vient, on n'est plus inquiet de rien", ajoute-t-il dans une allusion au fait que François Fillon, isolé, a été promis à l'échec pendant des mois avant sa victoire spectaculaire à la primaire.