Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Florian Philippot (FN): pas de mise en cause de Marine Le Pen
Par Public Sénat
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Florian Philippot, vice-président du Front national, a assuré samedi à des radios que la direction du parti par Marine Le Pen n'était pas remise en cause, à l'occasion d'un séminaire de "refondation" sans "règlements de comptes", selon lui.
La question du leadership peut-elle être abordée lors de ce séminaire à huis clos ? "Elle pourrait l'être s'il y avait des candidats face à elle au congrès (du parti début 2018), ce n'est pas impossible, les statuts le prévoient. Mais je ne pense pas que ce soit aujourd'hui le cas", a répondu à Europe 1 l'eurodéputé, au deuxième et dernier jour de ce séminaire.
"Ce n'est pas mon souhait, et je ne vois pas pourquoi il y aurait des candidats face à Marine Le Pen alors qu'elle a fait quasiment 11 millions de voix au second tour de l'élection présidentielle, ce qui est inédit", a ajouté M. Philippot.
Il n'y a en séminaire "pas de règlements de comptes, pas du tout", et dès vendredi "l'ambiance était très positive, et très constructive", a souligné le bras droit de Mme Le Pen à France Info, se félicitant de l'exercice qu'il ne voit pas "dans les autres formations politiques".
Après une journée consacrée à "l'organisation du parti", c'est-à-dire de la "cuisine interne" selon lui, la question de la sortie ou non de l'euro devrait être au menu ce samedi, a indiqué ce farouche partisan de l'abandon de la monnaie unique.
Mais "nous n'avons pas limité la refondation à ce sujet-là". "Je suis très favorable à ce que le Front continue de s'ouvrir sur tous les grands sujets et sur la société civile", a insisté M. Philippot, mettant en garde : "il ne faudrait pas un retour en arrière où on ne parlerait que de l'immigration, de l'insécurité et de l'islamisme".
Sur la question du nom du parti, son vice-président "pense qu'il faudra laisser le champ libre aux adhérents, que eux fassent des propositions" et "in fine", ils seront décisionnaires.
Le FN doit-il s'élargir ? "Il faut reprendre la discussion" avec Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a dit M. Philippot.
En outre, "il y a des patriotes à droite, des patriotes à gauche". "J'aimerais bien prendre un café" avec Laurent Wauquiez (LR) et "pourquoi pas" avec Jean-Luc Mélenchon (LFI), "pourquoi pas avec d'autres", a ajouté le responsable d'extrême droite, qui souhaite "qu'on discute, qu'on voit ce qui nous oppose". "On n'est pas en guerre civile, il faut qu'on soit constructifs tout en ne niant pas nos divergences qui sont parfois très importantes", a-t-il aussi reconnu.