Florian Philippot : « On va gagner ! »

Florian Philippot : « On va gagner ! »

Invité de l’émission « L’épreuve de vérité », Florian Philippot, vice-président du Front National a déclaré que Marine Le Pen, challenger de ce second tour de la présidentielle, en sortira victorieuse.
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 « On va gagner ! » assure Florian Philippot. Très serein, le vice-président du Front National analyse la situation de sa candidate Marine Le Pen à dix jours du scrutin : « On est déjà à 40%. On est challenger. Je ne me fais pas d’illusion, on n’est pas favori dans cette élection. Macron l’est. Il pense déjà qu’il a gagné. Il a déjà fêté sa victoire (…) Nous avons dix points de « remontada » à faire. Et bien on va la faire joyeusement en une dizaine de jours ».

 

Florian Philippot : « On va gagner ! »
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"Les selfies contre les sifflets"

Mercredi 26 avril, Marine Le Pen a fait une visite surprise aux grévistes de l’usine Whirlpool d’Amiens pendant qu’Emmanuel Macron rencontrait au même moment son intersyndicale, poussant le candidat d’En marche à se rendre à son tour devant l’usine. Florian Philippot refuse de définir le déplacement surprise de sa candidate comme un coup médiatique : « Nos militants y sont depuis des semaines et des semaines (…) Ce qui explique d’ailleurs pourquoi Marine Le Pen a été  aussi bien accueillie. Ce n’est pas artificiel ». Pour le vice-président du Front national, cet épisode à Amiens montre bien l’opposition des deux candidats et la façon dont ils sont perçus : « C’est les selfies contre les sifflets » s’amuse-t-il.  

Et d’ajouter : « [Emmanuel Macron] est sifflé par les ouvriers et les salariés parce qu’il est détesté là-bas, parce qu’il fait partie de cette oligarchie qui créée des délocalisations (…) Il faut qu’il accepte son impopularité (…) Tout ça est un fiasco pour [lui] (…) Il a un problème de relation avec le monde du travail ».

Florian Philippot est également revenu sur le fait qu’Emmanuel Macron s’est présenté, après sa victoire au premier tour, comme celui qui voulait être « le président des patriotes face à la menace des nationalistes » : « Il s’est positionné par rapport à nous (…) C’est ce qui nous caractérise. D’un coup, lui, depuis une semaine, il se découvre patriote ».

Pourtant un point réuni le candidat d’En marche et le vice-président du Front National : tous les deux considèrent que le « front républicain » qui avait fonctionné en 2002 en faveur de Jacques Chirac, contre Jean-Marie le Pen, n’existe plus. Mais ils diffèrent sur les raisons. Alors qu’Emmanuel Macron estime « qu’il n’est plus un réflexe de la classe politique », Florian Philippot l’analyse différemment : « Le « front républicain ne peut plus exister car les gens ont compris que, sur le fond, cela n’avait pas de sens (…) Il n’y a plus de prise dans la population. Les Français ont compris l’arnaque. Que c’était pour sauver leurs postes, leurs places ». 

Quant à savoir qui pourrait soutenir la candidate du Front National au second tour et après, le vice-président ne tarie pas d’éloges concernant Nicolas Dupont-Aignan, le candidat de Debout la France, qui ne s’est pas encore exprimé sur la question de son soutien : « Il a fait un bon score (…) et nous avons un projet qui est à 95%, à peu près identique (…) Nicolas Dupont-Aignan fait partie de nos amis. J’ai bon espoir ». Florian Philippot voit même « une grande alliance patriote » pour les élections suivantes : « Après si on peut aller encore plus loin aux législatives et faire des accords électoraux (…) j’en serai encore plus heureux ».

Bachar Al Assad : « un dictateur infréquentable »

Interrogé sur le rapport des services de renseignement français qui met en cause Bachar Al Assad, dans l’attaque chimique du 4 avril dernier, Florian Philippot demande de la prudence : « « Il faut toujours une enquête internationale pour qu’elle soit irréfutable. Et donc sous supervision des Nations Unies ». Et bien qu’il décrive le président de la Syrie comme « un dictateur infréquentable », le vice-président du FN demande : « C’est qui le plan B ? Si ça n’est pas lui, c’est qui ? » Et d’insister : « Je ne pense pas qu’il faille intervenir aujourd’hui militairement tant qu’on n’a pas de plan B ».  

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