France Insoumise : ce qu’il faut retenir du discours de Jean-Luc Mélenchon

France Insoumise : ce qu’il faut retenir du discours de Jean-Luc Mélenchon

La Convention nationale de la France insoumise se réunit ce week-end, à Clermont-Ferrand. Revivez le discours  de Jean-Luc Mélenchon.
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Durant une heure et quart, le président du groupe parlementaire de la France insoumise, à l'Assemblée nationale, est revenu sur les premiers mois de son combat contre le président de la République. Plaçant son mouvement comme « premier opposant », il a critiqué Emmanuel Macron notamment sur sa politique économique. Evidemment, c’est la loi Travail qui a cristallisé les tensions et Jean-Luc Mélenchon a justifié l’échec de ses manifestations de septembre par la division entre politiques et syndicats.

 Il s’est aussi montré ferme sur les questions de laïcité, soulignant que son mouvement ne « voulait pas de guerre de religions » mais combattait « l’islam politique. » Alors que la France Insoumise se montre divisée sur ce sujet, son leader a pourtant assumé « l’homogénéité des pensées. »

Le député a aussi beaucoup insisté sur l’écologie, réitérant sa volonté de mettre fin au nucléaire et réclamant l’interdiction du glyphosate (tout en évoquant sa salade de quinoa).

Enfin, il a annoncé une liste « Européens insoumis » aux prochaines élections européennes et a même promis une liste « transnationale » avec Podemos ou « ses amis grecs. »

 

14h21 : un poème pour finir

Il a enfin conclu avec un poème de Victor Hugo : « poème à un riche » précise-t-il. A suivre sur cette vidéo.

Mélenchon conclut avec un poème de Victor Hugo
01:35

14h20 : « Je ne suis pas le chef » tranche-t-il

« Je ne suis pas le chef, ces gens n’en n’ont pas besoin » assure-t-il. « Je suis le président du groupe parlementaire de la France insoumise et je ne suis candidat à rien d‘autre. Le mouvement appartient à ceux qui veulent le faire vivre. »

14h15 : Mélenchon veut l’union avec les syndicats

Mélenchon: "Je ne suis pas dépressif"
02:29

Jean-Luc Mélenchon a critiqué le manque d’union entre les syndicats et les politiques, notamment après l'échec des manifestations contre la nouvelle loi Travail. « Que la convergence se fasse, chacun dans son rôle ! » a-t-il martelé. « Nous avons fait notre devoir quand on nous disait que, par le choix de notre marche du 23 (septembre) peut-être nous marchions sur les plates-bandes des syndicats. Nous leur avons dit : ‘passez devant, prenez la tête’ (…) Que  s’est-il passé ? rien. »

Après ces échecs, le leader de la FI admettait avoir perdu la première bataille. « Alors il parait que je suis dépressif. Non. La lucidité ne me rend pas dépressif, c’est le contraire et je pense que c’est l’aveuglement devant la réalité qui peut conduire à l’abattement. Je dis que la division entre le mouvement social, le mouvement associatif et le mouvement politique nous condamne à la défaite et que le rassemblement nous promet la victoire.»

14h10 : Mélenchon ne veut plus des « bonnes vieilles petites bastons internes »

« Nous devons apprendre à être efficaces » explique-t-il à ces auditeurs. « Ceux qui voudraient nous ramener à la case départ où on retrouverait les bonnes vieilles petites bastons internes pour savoir qui va être le chef, le sous-chef, le trésorier des chefs… non ! Cela n’aura pas lieu. La FI restera un mouvement et non un parti » a-t-il tranché. Pour rappel, le député ne prendra pas la tête du mouvement, qui disposera d'une direction collective.

14h05 : « Il y aura une liste L’Europe insoumise aux élections européennes » annonce-t-il

Mélenchon: « Il y aura une liste L’Europe insoumise aux élections européennes »
00:50

« La prochaine élection européenne va être un référendum sur la question européenne » juge-t-il. « Il va falloir convaincre. Il faut sortir du carcan, il faut sortir des traités budgétaires européens. »

« Il y aura une liste L’Europe insoumise aux élections européennes » annonce-t-il pour le scrutin de 2019. « Et s’il y a une liste transnationale, il y aura une liste transnationale avec Podemos, avec les amis grecs… »

13h55 : Mélenchon raille Emmanuel « Zorro » Macron

Travailleurs détachés: Mélenchon raille Emmanuel « Zorro » Macron
02:18

« L’Europe va mal » explique-t-il, évoquant le Brexit ou encore la Catalogne. Il s’est notamment attardé sur la question des travailleurs détachés. « Vous avez vu comment Zorro en personne a réglé le problème » raille-t-il à propos d'Emmanuel Macron. « On a raccourci la durée pendant laquelle un travailleur pouvait être détaché. Pas de bol, ce n’était pas ça que l’on demandait. Ils l’ont raccourci à une durée plus longue que la durée réelle (…) Et il revient et il est tout content de lui » mais « il n’y a rien de changé ! »

13h50 : « Nous ne voulons pas que la laïcité soit transformée en prétexte pour mener une guerre de religion »

Mélenchon: "Nous combattons l'islam politique...avec les musulmans"
00:50

« Il faut que la religion ne vienne pas, en politique, diviser tous ceux qui ont vocation à s’unir (…) pas de religion en politique » martèle-t-il sous les applaudissements. « Nous ne voulons pas que la laïcité soit transformée en prétexte pour mener une guerre de religion, contre une religion : l’islam. »

« Nous sommes en droit d’exiger du pouvoir la plus grande clarté. Nous voulons que la République soit fondamentalement laïque » affirme-t-il.

« Nous ne reconnaissons aucune guerre de religions. Nous ne faisons pas la guerre au catholicisme.  Nous faisons la guerre au cléricalisme. Nous ne faisons pas la guerre à l’islam. Nous nous battons contre l’islam politique, en toute circonstance et en pleine fraternité avec la quasi-totalité des musulmans. »

13h45 : « La mise à jour des violences que subissent les femmes interpellent toute la société en particulier chaque homme »

Violences sexuelles: "Comment avons nous pu ne pas voir"
01:59

« La mise à jour des violences que subissent les femmes interpellent toute la société en particulier chaque homme » a-t-il souligné. « Comment avons-nous pu supporter tout ça ? Comment avons-nous pu ne pas le voir ou ne pas avoir envie de le savoir ? Et quelle part chacun a-t-il pu prendre ? Je ne dis pas à la violence mais à tout ce qui entoure culturellement les violences sexuelles. »

« Des moyens considérables doivent pouvoir être mis en place pour pouvoir entendre » les femmes, explique-t-il proposant de « créer une cellule d’écoute d’alerte et de répression s’il le faut ».  

13h40 : « Le nucléaire doit s’interrompre » lance-t-il

Mélenchon: "Il faut arrêter le nucléaire"
01:45

« Tant  qu’il y a le nucléaire, ils se sentent exemptés du devoir de faire autre chose » lance-t-il. « Il faut arrêter le nucléaire. Nous remercions ceux qui l’ont installé car ils pensaient bien faire » mais « 19 centrales arrivent à terme dans ce quinquennat. »  

« L’objectif de 100% d’énergies renouvelables doit être lancé maintenant » poursuit-il. « Le nucléaire doit s’interrompre. Avant, c’était les Verts qui portaient ce combat. Ils avaient raison contre beaucoup d’entre nous » admet-il. « Et maintenant, c’est à nous de relever le flambeau (…) N’y allez pas par demi-mesure. Non, ce n’est pas un sujet marginal qui ne concernerait que les bobos. Tout le monde mourra en même temps si ça se détraque et ça se dérègle. »

13h30 : retour sur la salade de quinoa

Mélenchon: "Me voilà avec ma salade de Quinoa"
03:08

Pour évoquer l’alimentation, il est revenu sur l’article publié sur sa salade de quinoa, pendant la présidentielle. « On avait bien préparé notre coup. Alors me voilà avec la salade de quinoa en disant qu’il est temps de passer aux protéines végétales » raconte-t-il. « Tous les rustres se sont esclaffés ! Et les voilà bavant de joie à l’idée de peut-être parvenir à me ridiculiser moi et ma salade. Finalement le thème a fait son chemin par la mobilisation constante de toute sorte de gens. »

« A bas la ferme des mille-vaches » a-t-il tancé. « Il faut changer l’agriculture. La nature est le premier enjeu de la période politique dans la quelle nous nous trouvons » affirme-t-il. Il s’est ensuite prononcé pour l’interdiction du glysphosate, pesticide très décrié. « Pour interdire, il faut cultiver autrement, il faut une autre agriculture, il faut que l’accepte de payer ce que la production agricole vaut ».  

13h20 : « La commune est l’instance à laquelle nous ne renoncerons jamais »

« Vous le verrez dans vos communes, les dotations de fonctionnement vont diminuer. Ce n’est pas étonnant, ce pouvoir est hostile à la commune, à l’existence des communes, au profit d’entités massives : des agglos, des super agglos… » souligne-t-il. « La commune est la base de la liberté des Français depuis des siècles ! (…) La commune est l’instance à laquelle nous ne renoncerons jamais. »

13h15 : Mélenchon critique le PS

« Nous sommes prêts à parler, même avec les socialistes, à condition qu’ils se disent d’opposition. Mais voilà qu’ils votent la confiance ! » critique-t-il. « Il n’est de bonne opposition que d’une opposition populaire, la nôtre. »

13h12 : « Quoiqu’on leur donne, ils prennent toujours plus et cet argent »

 « Aider le peuple français face aux chocs qui vont maintenant déferler sur lui » explique-t-il. « Voilà qu’il va leur passer dessus les conséquences du projet de la loi de Finance qui vient d’être adopté à l’Assemblée nationale. 16 milliards de rétractation du périmètre de l’Etat. 10 milliards consacrés exclusivement à compenser les cadeaux qui vont être faits aux riches. »

« Cette pluie d’argent va en direction d’une classe sociale qui pour l’instant, s’est comportée en pur parasite » assure-t-il. « Nombre disent que c’est la théorie du ruissellement et ils vont investir dans l’économie. Je fais comme si on pouvait le croire un instant. Et alors ? On ne peut que constater que les faits disent le contraire. Le capitalisme français, dans les années 70 et 80, consacrait 30% de ses bénéfices à rémunérer les actionnaires. Aujourd’hui, c’est 80%. Quoiqu’on leur donne, ils prennent toujours plus et cet argent»

13h10 : La charge contre Manuel Valls

La charge de Jean-Luc Mélenchon contre Manuel Valls
01:12

« Ne tombons pas dans l’ambiance de violence verbale qui blesse si profondément l’esprit public » a-t-il souligné présentant FI comme le mouvement de la raison. « Comme il est loin le temps où l’on disait de moi que je serais excessif et agressif » explique-t-il. « Depuis, vous avez été régalé de ‘cyniques’, de  ‘rien’, ‘fainéants’, ‘petits enfants qui attendent le père noël’…

Et je ne cite pas évidemment l’ignoble Monsieur Valls et ses aboiements permanents. »

13h05 : « Il n’y aura pas de police des pensées » explique Mélenchon

Mélenchon: "C'est le passage au collectif"
02:35

« Beaucoup de codes vont être cassés » promet Jean-Luc Mélenchon dans le début de son discours. « Nous n’allons pas élire des chefs, nous n’en avons pas besoin » affirme-t-il. « Nous n’allons pas non trancher je ne sais quel débat idéologique. »

« La FI n’a pas besoin d’une homogénéité des pensées mais une homogénéité de l’action. Il n’y aura pas de police des pensées. Personne n’est obligé de répéter ce que je dis, ni ce que dit un autre. Pour autant, chacun est appelé à faire preuve de la plus grande cohésion et discipline dans l’action. »

12h55 : « On n’est pas essoufflés » assure Manuel Bombard

« On n’est pas essoufflés » assure Manuel Bombard
02:09

« On n’est pas essoufflés » assure Manuel Bombard, le directeur des campagnes de la France insoumise. « Il s’agit de déterminer des nouveaux objectifs pour la période qui s’ouvre. On va notamment révéler trois campagnes nationales du mouvement sur des propositions du programme de Jean-Luc Mélenchon.

« On va montrer que, au-delà d’être une force d’opposition, la France insoumise est la première force d’opposition. On a vocation à être aussi une force d’alternative pour exercer le pouvoir demain » assure-t-il.

Jean-Luc Mélenchon sera-t-il le chef du parti ? « Il est président du groupe parlementaire à l’Assemblée nationale » tranche Manuel Bombard. « L’objectif est de garder une structure collective qui s’appuie sur plusieurs espaces. À l’issue de cette convention, il n’y aura pas de chef, il y aura une assemblée représentative. »

12h30 : la France insoumise veut un parti "polycentrique"

Fort de quelques 555.000 inscrits, le mouvement créé par Jean-Luc Mélenchon plus d'un an avant la présidentielle n'a toujours pas de chef, d'exécutif officiel ni d'instances de démocratie interne. Il n'aura pas plus de tête à l'issue de sa Convention nationale, qui doit réunir ce week-end quelque 1.500 personnes essentiellement tirées au sort, mais il devrait marcher sur plusieurs jambes.

La France insoumise sera donc, décrit-il, "polycentrique". Soucieux de ne pas en être désigné le "chef" à proprement parler, le député des Bouches-du-Rhône souhaite "conduire cette transition qui fera de La France insoumise un grand mouvement permanent de la vie politique française". Symbole peut-être de cette "transmission", il s'exprimera en ouverture de la Convention samedi, plutôt qu'en fermeture.

Y aura-t-il de la place pour des voix dissonantes? Le "coordinateur des campagnes", Manuel Bompard, évacue la question. Sur les grandes décisions, l'ensemble des Insoumis seront consultés via Internet. Pour le reste, une Assemblée représentative, qui devrait être pour au moins 60% tirée au sort, se réunira régulièrement.

Les Insoumis découvriront aussi ce week-end les trois campagnes nationales qu'ils ont choisi de mener en 2018, parmi trente propositions allant de la lutte contre les déserts médicaux à celle contre la sélection à l'université, en passant par la promotion d'une limitation des écarts de salaire de un à 20 maximum dans les entreprises.

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