En un an, Emmanuel Macron a réussi à projeter une nouvelle image de la France, celle d'un pays "réformiste", "volontariste", mais il doit encore...
« France is back »: le pari d’Emmanuel Macron à l’international
En un an, Emmanuel Macron a réussi à projeter une nouvelle image de la France, celle d'un pays "réformiste", "volontariste", mais il doit encore...
Par Valérie LEROUX et Katy LEE
Temps de lecture :
4 min
Publié le
En un an, Emmanuel Macron a réussi à projeter une nouvelle image de la France, celle d'un pays "réformiste", "volontariste", mais il doit encore transformer l'essai et concrétiser ses ambitions internationales, notamment pour l'Europe.
Depuis son élection le 7 mai 2017, le chef de l'Etat a multiplié les déplacements hypermédiatisés et les initiatives personnelles pour tenter d'influer sur les affaires du monde, du nucléaire iranien à la Syrie.
Fort de son slogan "France is back" ("La France est de retour"), de son aisance en anglais et d'une communication sur mesure, il s'est posé en nouveau "leader de l'Europe" et en ardent défenseur des valeurs démocratiques de l'Occident.
Il a forgé une "amitié" improbable avec Donald Trump, ordonné des frappes en Syrie au nom de la lutte contre les armes chimiques et milite pour une réforme en profondeur de l'Europe.
"L'étoile de la France pâlissait, son modèle passait pour irréformable (...) Macron a attiré comme un aimant les médias internationaux en quête d'une nouvelle icône", décryptent Boris Toucas et Célia Belin au Center for Strategic and International Studies (CSIS) à Washington.
"Certains sont même allés jusqu'à parler d'un +miracle+ Macron", quitte à "survendre" le récit du déclin français et de l'homme providentiel, notent les deux chercheurs.
En Europe, le nouveau président a aussi bénéficié d'un effacement relatif du Royaume-Uni et de l'Allemagne sur fond de Brexit et d'affaiblissement de la chancelière Angela Merkel.
- "Parler à tous" -
Donald et Melania Trump reçoivent Emmanuel Macron et sa femme en avril 2018 à Washington
AFP/Archives
La complicité affichée avec Donald Trump en avril à Washington - même s'il a critiqué sa vision du monde - et son activisme tous azimuts tardent toutefois à se traduire en résultats tangibles sur le front diplomatique.
De son aveu même, il n'a probablement pas réussi à convaincre le président américain de rester dans l'accord sur le nucléaire iranien, tout comme il ne l'a pas ramené dans celui sur le changement climatique.
"Trump peut difficilement accepter ce que Macron attend de lui sans perdre sa crédibilité auprès de sa base populiste", pointe John Springford au Centre for European Reform à Londres.
Dès son élection, Emmanuel Macron s'est fait fort de parler à tous, recevant Vladimir Poutine sous les ors du château de Versailles quand d'autres prenaient leurs distances avec le maître du Kremlin.
"C'est le seul responsable européen à pouvoir parler substantiellement à la fois à Trump, Poutine, (les présidents égyptien et turc) Sissi et Erdogan", relève François Heisbourg, le président de l'IISS (International Institute for Strategic Studies) de Londres.
Il peut se targuer d'avoir fait revenir à Beyrouth le Premier ministre libanais Saad Hariri, qui avait annoncé sa démission depuis Ryad, et réuni en juillet 2017 les deux frères ennemis libyens à Paris, le Premier ministre Fayez al-Sarraj et le maréchal Khailifa Haftar.
- "L'Europe, talon d'Achille" -
La réconciliation tarde toutefois à se concrétiser en Libye. La France a aussi le plus grand mal à rallier les pays impliqués dans la crise syrienne à son idée de "groupe de contact" pour relancer la recherche d'une solution politique.
"Vouloir parler à tout le monde, c'est très bien mais pour faire quoi ?", s'interroge Agnès Levallois, une spécialiste du Moyen-Orient, notant le "grand écart" permanent de la France entre l'Arabie saoudite et l'Iran, les deux ennemis jurés de la région.
Son projet de refondation de l'Europe se heurte aussi à un certain immobilisme allemand, teinté d'indifférence sinon d'hostilité chez d'autres, où le populisme continue à gagner du terrain, y compris en Italie.
"Son talon d'Achille, c'est l'Europe", souligne François Heisbourg, jugeant qu'il lui reste un an à peine, d'ici aux élections européennes de 2019, pour faire bouger les lignes.
La France appelle de ses vœux la création d'un budget autonome de la zone euro pour soutenir les investissements et a lancé des consultations citoyennes sur l'Europe qui suscitent peu d'enthousiasme.
"Les signaux ne sont pas très encourageants (..) Les Allemands redoutent de payer la facture", analyse John Springford. Au final, Emmanuel Macron est peut-être plus visible et populaire qu'Angela Merkel mais sans elle, il ne pourra rien faire en Europe, insistent les analystes.
Une croisière sur le canal Saint-Denis, des visites des sites olympiques de Paris 2024… Et si les Jeux avaient transformé l’image de la Seine-Saint-Denis au point de rendre ce département plus touristique ? Un an après les JOP, quel est le résultat ? La Seine-Saint Denis a-t-elle changé de visage ? Oui, déclare le sénateur du département Adel Ziane, dans l’émission Dialogue Citoyen, présentée par Quentin Calmet.
Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.
La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…
Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.
Le
Le direct
Dominique de Villepin, un candidat pour la gauche ?
Dominique de Villepin, un candidat pour la gauche ?