François de Rugy se livre : « J’avais en face de moi des gens qui menaient une guerre »
Dîners aux homards, train de vie fastueux et rénovation de son appartement ; le mois de juillet 2019 a eu des airs de tempête médiatique pour le ministre de l’Écologie. Après un long silence, et de retour sur les bancs de l’Assemblée comme simple député, François de Rugy revient pour la première fois sur ce tourbillon qui l’a poussé à la démission en à peine six jours.Comment explique-t-il cette chute brutale ? Quelles en sont les origines et quelles leçons en tire-t-il ? Le député de Loire-Atlantique se livre.

François de Rugy se livre : « J’avais en face de moi des gens qui menaient une guerre »

Dîners aux homards, train de vie fastueux et rénovation de son appartement ; le mois de juillet 2019 a eu des airs de tempête médiatique pour le ministre de l’Écologie. Après un long silence, et de retour sur les bancs de l’Assemblée comme simple député, François de Rugy revient pour la première fois sur ce tourbillon qui l’a poussé à la démission en à peine six jours.Comment explique-t-il cette chute brutale ? Quelles en sont les origines et quelles leçons en tire-t-il ? Le député de Loire-Atlantique se livre.
Public Sénat

Par Louis-Marie Le Béon

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le 10 juillet dernier, Médiapart publie « La vie de château sur fonds publics des époux de Rugy », premier article d’un feuilleton qui va coûter le Ministère de l’Écologie à François de Rugy, alors perdu dans une défense mal préparée.

Pris dans une « guerre médiatique », il regrette aujourd’hui de ne pas avoir été « en mode combat » face à des accusateurs, engagés selon lui dans un « combat à mort » symbolique.

 

 

Battu par « un vent de folie » médiatique, François de Rugy accuse. À commencer par Médiapart et son très médiatique président Edwy Plenel, dont le député conteste la conception du journalisme en rapportant les propos de ce dernier : « une dague destinée à faire couler le sang ».

Indigné, l’ancien ministre y voit là une volonté de s’attaquer à tous ceux qui gouvernent : « Ce qu’ils aiment, ce sont les hommes politiques dans l’opposition. Mais ceux qui prennent les responsabilités doivent être systématiquement attaqués. ».

 

 

Mais comment expliquer la vague d’indignation et d’hostilité que ces révélations ont causée ? François de Rugy ne s’en étonne plus aujourd’hui. L’emballement des médias, comme des réseaux sociaux, serait la conséquence d’une offensive de déstabilisation et de la diffusion de « mensonges ».

Le député y voit l’œuvre d’« officines » dirigées contre le ministre de l’écologie qu’il était à l’époque, et qui dérange certains intérêts, notamment « dans le secteur de l’Énergie ». Il affirme d’ailleurs ne pas avoir été le premier à en faire les frais, à l’instar de Nicolas Hulot.

 

 

Quant aux photos virales de ses dîners aux homards qui lui ont tant porté préjudice, François de Rugy dit comprendre l’imaginaire qu’elles peuvent véhiculer mais se défend encore aujourd’hui de tout excès : « sur certains marchés en Bretagne, les langoustines coûtent beaucoup plus chères que le homard » se défend-il, « mais un titre sur les langoustines, ça n’aurait pas eu le même impact ».

 

 

L’écume retombée, François de Rugy admet tout de même une com’ de crise malhabile : « quand vous êtes attaqué sur quelque chose que vous ne comprenez même pas, eh bien se défendre face à cela c’est difficile. […] les gens honnêtes se défendent mal ».

 

 

Enfin, et alors qu’il rappelle l’absence de procédure judiciaire à son encontre, François de Rugy tire les leçons de la tempête qui a conduit à sa démission.

Notant l’extrême difficulté d’exercer sa fonction de ministre en parallèle de l’affaire, il imagine la possibilité d’une « mise en retrait temporaire » en cas de mise en cause d’un élu par voie de presse.  « Moi avec une mise en retrait de 10 jours, tout était sur la table. Tout serait retombé, on serait revenu aux faits. » conclut-il avec une pointe de dépit.

 

 

Partager cet article

Dans la même thématique

François de Rugy se livre : « J’avais en face de moi des gens qui menaient une guerre »
3min

Politique

Parlement européen : « la droite traditionnelle pro-européenne joue avec l’extrême droite » pour Javier Moreno Sanchez   

« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais.   « C’est un peu tard mais elle commence à réagir »   Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause.     Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ».  « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste »   Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ».    Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici  

Le

Avis d’arret de travail Illustration
9min

Politique

Report de congés pour cause d’arrêt maladie : la délégation aux entreprises du Sénat saisit Sébastien Lecornu face à une décision « terrible » pour les PME

« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.

Le