François Patriat crée le groupe La République en marche au Sénat et écrit aux sénateurs

François Patriat crée le groupe La République en marche au Sénat et écrit aux sénateurs

Un groupe LREM sera créé d’ici la fin de la semaine au Sénat. Selon nos informations, le sénateur ex-PS François Patriat, qui s’active en coulisses, vient d’envoyer la charte fondatrice du futur groupe à tous les sénateurs Macron compatibles, qu’ils soient de gauche, du centre ou de droite.
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La République en marche (LREM) remporte les législatives et se retrouve avec un groupe majoritaire de 308 députés, plus 42 Modem à l’Assemblée nationale. Au Sénat, la constitution d’un groupe LREM s’accélère. Le sénateur ex-PS François Patriat, qui s’active depuis plusieurs semaines en coulisses pour arriver à rassembler les sénateurs pro-Macron, a envoyé ce lundi matin un mail à tous les sénateurs intéressés pour leur annoncer la création du groupe et leur proposer de le rejoindre, selon les informations de publicsenat.fr.

« Les sénatrices et sénateurs progressistes que nous sommes décidons de constituer le groupe "La République En Marche !" »

« Les sénatrices et sénateurs progressistes que nous sommes décidons de constituer le groupe "La République En Marche !" » écrit François Patriat, qui joint à son mail « la charte fondatrice du groupe sénatoriale "La République En Marche !" » (voir l’intégralité de la charte à la fin de l’article). « Les défis rencontrés par le pays nous imposent de construire des majorités parlementaires fortes et stables, tant à l'Assemblée nationale qu'au Sénat » et donc « de constituer le groupe "La République en marche !" » peut-on lire dans la charte. Les sénateurs peuvent cocher deux cases au choix : l’une pour rejoindre le groupe, l’autre pour avoir « plus d’éléments d’information » auprès de François Patriat. Le sénateur de Côte-d’Or compterait bien ensuite présider ce groupe de la majorité présidentielle.

Le mail a été envoyé à la majorité des 108 sénateurs du groupe PS, à l’exception des plus rétifs à la politique d’Emmanuel Macron, aux 42 membres du groupe UDI-UC, ainsi qu’aux sénateurs du groupe RDSE (à majorité PRG) et à une partie des sénateurs du groupe écologiste. Chez les LR, le courrier a été envoyé aux sénateurs qui avaient soutenu Alain Juppé pendant la primaire, soit les « constructifs » comme Jean-Pierre Raffarin ou Fabienne Keller, qui pourraient décider de rejoindre Jean-Baptiste Lemoyne, déjà chez En marche. Les communistes n’ont rien reçu. Ce qu’ils prennent comme « un compliment » :

30 à 40 sénateurs

La constitution du groupe « va aller vite » assure-t-on dans l’entourage de François Patriat, « d’ici la fin de semaine ». Les sénateurs du groupe LREM pourraient être une bonne trentaine, « voire 40 ».

Des échanges avaient déjà lieu depuis quelques semaines, entre des sénateurs qui ont rejoint En marche pendant la campagne, comme François Patriat, Yves Rome ou Bariza Khiari, et d’autres élus qui pourraient être tentés. Avec ce mail, les choses sont maintenant formalisées.

Un groupe informel existe déjà

En réalité, un groupe de sénateurs pro-Macron, composé essentiellement de socialistes, se réunit déjà de manière informelle depuis plusieurs semaines. Mais passer à la constitution d’un groupe LREM officiel n’est pas si simple au Sénat. Car si la majorité des sénateurs du groupe RDSE ou de nombreux membre du groupe UDI-UC sont pro-Macron, ils refusent jusqu’ici de quitter leur groupe. Aux dernières nouvelles, quelques UDI seraient tentés.  

Mais le risque de se retrouver avec un groupe LREM du Sénat bien moins important que celui de l’Assemblée est là. « Il ne faut pas faire un groupe croupion. Ce ne serait pas une bonne image pour le Président. Il faut 40 à 60 membres », nous expliquait la semaine dernière un sénateur déjà à En Marche. Mais la décision d’y aller a été prise. « On commence avec les mêmes au départ et après on fera bouger les lignes. On agrège petit à petit » explique-t-on.

Le groupe PS, le plus gros filon de macronistes

Au Sénat, le plus gros filon de macronistes se trouve chez les socialistes, divisés entre les sénateurs qui sont déjà à En marche, ceux qui veulent soutenir le chef de l’Etat sans quitter le groupe PS, comme le président de groupe Didier Guillaume, et ceux qui se placent davantage sur une ligne d’opposition. Demain, une réunion cruciale mettra en débat le positionnement du groupe. Les décisions seront prises la semaine suivante. Une chose est sûre : ça risque de tanguer. Au point que certains évoquent une division du groupe, qui verra dans tous les cas partir la quinzaine de sénateurs PS qui ont déjà rejoint En marche.

En marche compte sur les sénatoriales pour gonfler les rangs

Le mail de François Patriat pourra peut-être forcer le destin et accélérer la conversion de certains socialistes qui hésitent encore. Du côté d’En marche, on compte aussi sur les sénatoriales de septembre prochain, où la moitié des sièges sont en jeu, pour gonfler les rangs. On imagine que les investitures, déjà arrêtées au PS mais pas encore pour LREM, feront réfléchir certains. Le parti devrait présenter des candidats partout, comme nous l’écrivions en mai dernier. La vague Macron ne pourra pas être aussi forte, du fait du mode de scrutin sénatorial. Les grands électeurs, qui élisent les sénateurs, sont composés à 96% par les conseillers municipaux et de leurs délégués. Or la droite a remporté le scrutin de 2014. De quoi, sur le papier, renforcer la majorité LR-UDI de Gérard Larcher. Mais dans les faits, certains élus apolitiques des communes rurales, des divers gauche ou divers droite pourraient bien aussi voter LREM.

La charte fondatrice du groupe sénatorial « La République en marche », envoyée aux sénateurs :

lettre patriat groupe LREM

 

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