François-Xavier Bellamy (LR) « aurait voté pour la réforme et contre la motion de censure » s’il avait été député

François-Xavier Bellamy (LR) « aurait voté pour la réforme et contre la motion de censure » s’il avait été député

Invité de notre matinale, François-Xavier Bellamy est revenu sur le vote de motion de censure à l’Assemblée nationale ce lundi. Le député européen a indiqué qu’il ne l’aurait pas voté, par cohérence politique par rapport à ses convictions, mais qu’il « comprend » ses collègues puisque la réforme a « cristallisé » les tensions sociales.
Louis Mollier-Sabet

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« Bien sûr que c’est une crise politique majeure », admet sans ambages François-Xavier Bellamy. Le député européen Les Républicains « en veut » à Emmanuel Macron, « grand responsable de la situation » à cause de la « confusion permanente. » Pour autant, ce soutien de Bruno Retailleau à la dernière élection interne de LR n’aurait pas voté la motion de censure s’il avait été député à l’Assemblée nationale : « Je le dis en assumant depuis le début que je suis favorable à la réforme des retraites, comme la plupart de mes collègues parlementaires LR, parce que nous la demandons depuis longtemps. Il aurait fallu la mener comme un engagement clair depuis le début, en l’entourant de tout ce qui est nécessaire pour que l’effort ne repose pas toujours sur les mêmes. […] J’aurais voté la réforme et je n’aurais pas voté la censure. »

« Si Élisabeth Borne avait un peu de panache, elle partirait »

Cela étant dit, François-Xavier Bellamy ne jette pas la pierre à ses 19 collègues députés LR (sur les 61 que compte le groupe) qui ont voté la motion de censure déposée par le groupe Liot : « Je comprends mes collègues qui ont eu un avis différent parce que je vois bien combien cette réforme cristallise des tensions aujourd’hui, et je vois aussi à quel point le véhicule était déloyal, par un budget de la Sécurité sociale. » D’après le député européen, « le gouvernement a réussi à rendre profondément impopulaire une réforme qui était pourtant nécessaire et qu’il était possible d’expliquer comme telle. […] On voit où nous a conduit cette majorité qui devait être fière d’être composée d’amateurs. »

Pour sortir de cette « crise politique majeure », François-Xavier Bellamy n’appelle pas à la dissolution, mais plutôt à la démission d’Élisabeth Borne : « Je ne crois pas qu’il faille dissoudre l’Assemblée nationale. Tout le monde voit très bien que cette équation politique ne tiendra pas pendant quatre ans. Je n’imagine pas qu’il n’y ait pas un moment dans le quinquennat où il faille revenir aux urnes. Constatons la réalité de cette situation extrêmement ténue, Élisabeth Borne doit prendre de la hauteur. […] Si Élisabeth Borne était vraiment responsable et qu’elle avait un peu de panache, elle partirait. On ne peut pas s’appuyer sur la solidité de nos institutions pour s’exonérer de sa responsabilité politique. »

Le député européen espère tout de même que le Président de la République « présentera ses excuses » lors de son allocution de mercredi prochain à 13h.

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