G5 Sahel : « La démarche est bonne mais la réalisation est nécessairement difficile » estime Longuet

G5 Sahel : « La démarche est bonne mais la réalisation est nécessairement difficile » estime Longuet

Sur le plateau d’ « On va plus loin », les invités de Rebecca Fitoussi débattent du G5 Sahel, qui regroupe la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad, et qui se veut une force à même de combattre les jihadistes, à l’heure où le terrorisme est toujours meurtrier dans la région.
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C’est en marge du sommet de l’Union africaine, qu’Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique, s’est réuni avec les cinq chefs d’État du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad) afin de se concerter sur les moyens d’agir contre le terrorisme au Sahel, alors qu’une attaque suicide contre les militaires français de l’opération Barkhane a eu lieu dimanche au Mali. Créée en février 2017, par les membres du G5 Sahel, la force conjointe du G5 Sahel est chargée de combattre les jihadistes dans cette région. Elle doit prendre le relais de la force française Barkhane mais cela a pris du retard.

Gérard Longuet, sénateur (LR) de la Meuse  et ancien ministre de la Défense regrette que la situation « ne soit pas à la hauteur des enjeux » : « On ne crée pas une armée internationale – en l’occurrence cinq pays plus la France – aussi facilement, aussi rapidement, avec une motivation, une organisation, qui n’est pas clairement définie et pour lesquelles les bases sont quand même incertaines. La démarche est bonne mais la réalisation est nécessairement difficile. »

 Pour Alain Antil, chercheur, responsable du Centre Afrique subsaharienne de l'Ifri, « on bute sur plusieurs problèmes » : « Le principal problème est qu’on a deux pays qui sécurisent leur territoire très efficacement – la Mauritanie et le Tchad – et au milieu, on a trois pays qui sont de plus en plus gangrenés par ce terrorisme. »

Louis Keumayou, journaliste et président du club de l’information africaine, tient à  préciser qu’« il ne faut pas discriminer ou stigmatiser certains pays par rapport à l’effort qu’ils font » : « Parce que sur le plan budgétaire, ça coûte cher, sur le plan humain aussi. Et sur le plan économique, voire touristique, il y a des conséquences qui ne sont pas légères. Donc je pense que cette stigmatisation dont sont victimes le Burkina et le Mali, n’est pas très justifiée. »

 

Le journaliste François-Xavier Freland, ancien  correspondant au Mali, va dans le sens d’Alain Antil : « (L) es deux pays qui sont un peu les maillons faibles, c’est le Mali et le Burkina Faso, en termes militaires. Le Mali, on le sait, a une armée en reconstruction depuis le coup d’État de 2012 et l’occupation islamiste du Nord. C’est très long, il faut réarmer, il faut redonner du matériel, il faut discipliner. Et puis c’est une armée qui partait un peu à vau-l’eau avec de gros problèmes de corruption, donc il faut encadrer tout ça. C’est un peu le plus gros souci du Mali aujourd’hui. Le Burkina Faso, c’est à peu près pareil, c’est une armée qui depuis la chute de Monsieur Compaoré, l’ancien président, semble moins tenue qu’elle ne l’a été à l’époque d’un régime beaucoup plus dur et plus fortÉta

Et il ajoute : « Le G5 Sahel c’est bien, on est tous d’accord. Il faut que l’Afrique s’occupe de sa défense un jour ou l’autre seule. Il faut que les puissances occidentales aussi laissent faire les Africains. Maintenant, dans la réalité, on sait très bien que Barkhane ne va pas partir demain.  [Si] les Français s’en vont, c’est clair et net, les jihadistes plantent leur drapeau noir à Bamako. »

 

  Vous pouvez voir et revoir ce débat, en intégralité :

OVPL : débat sur le G5 Sahel (en intégralité)
27:15

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