Gel : « la plus grande catastrophe agronomique de ce début de siècle », selon Julien Denormandie
Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie veut « mettre en place les aides au moment où les agriculteurs en ont le plus besoin », et n’a pas exclu d’accroître les fonds du plan de relance mobilisés pour l’adaptation des exploitations au changement climatique.

Gel : « la plus grande catastrophe agronomique de ce début de siècle », selon Julien Denormandie

Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie veut « mettre en place les aides au moment où les agriculteurs en ont le plus besoin », et n’a pas exclu d’accroître les fonds du plan de relance mobilisés pour l’adaptation des exploitations au changement climatique.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Représentants des filières, chambres d’agriculture, assureurs, banques, sécurité sociale et services interministériels : une réunion de crise était organisée ce 12 avril au ministère de l’Agriculture, pour aborder les conséquences du gel qui a décimé des cultures sur l’ensemble du pays, la semaine dernière. Invité d’Audition publique, dans la soirée, le grand rendez-vous politique des chaînes parlementaires en partenariat avec Le Figaro Live, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a insisté sur la gravité du sinistre. « On a eu un évènement climatique dramatique, probablement la plus grande catastrophe agronomique de ce début du XXIe siècle », a résumé Julien Denormandie.

Les remontées du terrain ne sont pas encore terminées, et l’heure du bilan devra attendre, une deuxième vague de froid étant attendue. « Ce sont plusieurs centaines de milliers d’hectares qui ont été impactés. En termes d’argent, ce sera très significatif », redoute Julien Denormandie, évoquant « plus de 10 régions sur 13 touchées » par le phénomène.

Des versements en fonction de la nature des productions

Si les périodes de gel au printemps n’ont rien d’inédit, la vague de froid est venue s’abattre sur des bourgeons qui se sont développés à la faveur de températures particulièrement hautes début avril. En déplacement, le Premier ministre avait annoncé samedi des « enveloppes exceptionnelles » pour venir en aide aux producteurs et couvrir une partie des pertes. « L’ampleur du phénomène fait que nos outils habituels ne sont pas adaptés », a expliqué Julien Denormandie.

Ce soir, le ministre a précisé que le versement se ferait en fonction de la nature des cultures, et donc de la période des récoltes. « Notre objectif c’est de mettre en place les aides au moment où les agriculteurs en ont le plus besoin », a-t-il expliqué, assurant également du soutien des assureurs et banquiers dans la matinée. « Ils ont pris l’engagement d’accompagner fortement nos agriculteurs. »

Chômage partiel et mesures sur les cotisations sociales : « des dispositifs qui vont se mettre en place rapidement »

Certains dispositifs devraient par ailleurs être activés à très court terme : chômage partiel, ou gestes sur les charges patronales. « Ce sont des dispositifs qui vont se mettre en place rapidement », a indiqué Julien Denormandie.

Le ministre a également rappelé que le plan de relance serait aussi utilisé pour protéger les cultures. « On a déjà dans le cadre de France Relance une enveloppe de 100 millions d’euros dédiée au financement des infrastructures pour lutter contre les aléas du changement climatique », a-t-il précisé. Aujourd’hui, seul un quart de cette ligne budgétaire a été consommé, mais le ministre a laissé entendre qu’il pourrait « l’améliorer », en simplifiant certains critères, voire la rallonger. « S’il faut abonder, évidemment qu’on l’abondera. »

Quant à l’impact des prix pour le consommateur, Julien Denormandie a répondu par l’affirmative. « Il est très probable qu’il y aura un impact sur le marché et notamment sur le prix des produits français sur les étals d’ici cet été. »

A plus long terme, le ministre a déjà commencé à poser la question de la force du système assurantiel agricole, incapable selon de faire face à lui seul aux conséquences d’évènements climatiques exceptionnels. « Si on veut avoir un système pérenne, je pense qu’il faut en appeler à une solidarité nationale », a-t-il déclaré, imaginant une contribution de l’Etat à ce système.

Une nouvelle réunion la semaine prochaine de la cellule de crise est prévue. « Cela va être un suivi sur la durée au regard de l’ampleur des dégâts », a commenté le ministre.

Partager cet article

Dans la même thématique

Gel : « la plus grande catastrophe agronomique de ce début de siècle », selon Julien Denormandie
3min

Politique

Programmation énergétique : le Sénat acte la relance du nucléaire

Le Sénat a adopté en deuxième lecture l’article de proposition de loi de programmation énergétique entérinant la relance du nucléaire. L’objectif de construction de six puis huit EPR2 est ainsi inscrit dans la version adoptée par le Sénat, tout comme la composition « majoritairement » nucléaire du mix électrique français à horizon 2050.

Le

FRA : Assemblee : Quatre Colonnes
5min

Politique

Décès d’Olivier Marleix : « Nous sommes tous sidérés », confie Gérard Larcher

La mort brutale d’Olivier Marleix, ancien président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, a plongé le monde politique sous le choc. Ce mardi 8 juillet, de nombreux hommages lui ont été rendus au Parlement. Au Sénat, la réunion de groupe des Républicains s’est ouverte dans une atmosphère de recueillement.

Le

Gel : « la plus grande catastrophe agronomique de ce début de siècle », selon Julien Denormandie
7min

Politique

Budget 2026 : ce que proposent les sénateurs avant les annonces de François Bayrou

Les groupes du socle commun du Sénat contribuent à la réflexion, en mettant sur la table quelques « pistes » d’économies pour un total de 25 milliards d’euros, dont une année blanche, même si le principe fait débat. Pour le centriste Hervé Marseille, il faut « toucher les grandes fortunes, car il faut des signaux », notamment envers le PS, qui veut plus de « justice fiscale ».

Le