« Gérard Larcher s’est montré virulent et en leader d’opposition » juge François Patriat
Sans surprise, la conférence de presse de Gérard Larcher jeudi dernier n’est pas passée inaperçue dans les rangs des sénateurs LREM. Et pour cause, celui-ci s’est montré très offensif vis-à-vis de l’exécutif.

« Gérard Larcher s’est montré virulent et en leader d’opposition » juge François Patriat

Sans surprise, la conférence de presse de Gérard Larcher jeudi dernier n’est pas passée inaperçue dans les rangs des sénateurs LREM. Et pour cause, celui-ci s’est montré très offensif vis-à-vis de l’exécutif.
Public Sénat

Par Louis Mollier-Sabet / Interview - Image : Quentin Calmet

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Lors de sa conférence de presse devant les journalistes parlementaires jeudi dernier, Gérard Larcher s’est montré très critique à l’égard du gouvernement et de sa gestion de la réforme des retraites : « Les Français sont passés, en un an, du scepticisme à la défiance ». Le ton très politique du président du Sénat n’a pas manqué de faire réagir les sénateurs LREM, et notamment leur chef de file, François Patriat, interrogé par Public Sénat ce matin.

« Gérard Larcher s’est montré virulent, en leader d’opposition »

Le sénateur de la Côte d’Or regrette le « changement de ton » du président du Sénat, qui d’après François Patriat est sorti du rôle d’arbitre qu’il avait lui-même conçu et qui était même sa marque de fabrique, au détriment du « travail de la majorité [présidentielle] » :  « Nous ne demandons pas un changement de ton, mais nous constatons que Gérard Larcher s’est montré virulent, en leader d’opposition et non pas président d’une Assemblée qu’il est censé mettre en avant, ce qu’il fait d’habitude très bien. »

Le président du groupe La République En Marche au Sénat ajoute : « Le président du Sénat sort de son rôle habituel, de l’image qu’il a lui-même donné par le passé, pour s’engager dans le combat électoral de façon véhémente et offensive. » François Patriat dresse un bilan sans équivoque de la conférence de presse de Gérard Larcher : « Il n’a pensé qu’à être dans la critique, la politique et la polémique. » Rappelons que le ton devrait être tout autre ce soir lors des vœux de Gérard Larcher aux sénateurs : le Président du Sénat devrait de nouveau endosser le rôle institutionnel et rassembleur qu’on lui connaît habituellement.

« Le fait de demander un report est politique et électoraliste »

François Patriat : "Le fait de demander un report [de la réforme des retraites] est manifestement politique et électoraliste"
00:34

Devant les journalistes parlementaires, Gérard Larcher a demandé le report de l’examen au Parlement de la réforme des retraites : « Je demande au gouvernement d’attendre les résultats, qu’ils soient positifs ou négatifs, de la conférence de financement avant de saisir le Parlement d'un projet de loi. »

Pour François Patriat cette demande n’est pas incongrue, mais contraste encore une fois avec les habitudes du Président du Sénat : « Il ne sort pas de son rôle, mais il est dans une démarche d’obstruction avec l’opposition nationale. » D’après lui, cette demande n’est pas légitime puisqu’il s’agit de « repousser le projet pour pouvoir annoncer des reculades. […] Le fait de demander un report est manifestement politique et électoraliste. »

« On ne pourra pas éviter les mesures d’âge, c’est évident »

François Patriat sur le financement des retraites : "On ne pourra pas éviter des mesures d'âge, c'est évident"
00:34

Au sujet de l’abandon provisoire de l’âge pivot, François Patriat estime que « le gouvernement a parfaitement joué le compromis avec les syndicats réformistes, il n’y a ni vainqueurs, ni vaincus dans ce texte. » Pour lui le gouvernement a renoncé à franchir la ligne rouge et les syndicats réformistes ont admis la nécessité de mesures de financement. Mais quelles mesures de financement ? « Ce n’est pas à moi de préjuger de ce que décideront les membres de cette conférence de financement » répond d’abord prudemment le sénateur de la Côte d’Or, avant tout de même de rappeler que « le gouvernement a mis des limites : on ne peut pas augmenter les cotisations ou diminuer les pensions ». Une fois ces hypothèses écartées, le président du groupe LREM au Sénat précise les conséquences du raisonnement : « On ne pourra pas éviter les mesures d’âge, c’est évident ».

Partager cet article

Dans la même thématique

« Gérard Larcher s’est montré virulent et en leader d’opposition » juge François Patriat
3min

Politique

« L’humour est de gauche » selon l’humoriste belge Alex Vizorek

C’est l'un des Belges les plus connus de la scène humoristique francophone. Passé par France Inter, il officie désormais à RTL. Comment un humoriste est-il passé d’un public à l’autre ? Comment faire indifféremment rire un public de droite et de gauche ? Cette semaine, Alex Vizorek est l’invité de Rebecca Fitoussi dans l’émission Un monde, un regard.

Le

« Gérard Larcher s’est montré virulent et en leader d’opposition » juge François Patriat
3min

Politique

Parlement européen : « la droite traditionnelle pro-européenne joue avec l’extrême droite » pour Javier Moreno Sanchez   

« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais.   « C’est un peu tard mais elle commence à réagir »   Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause.     Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ».  « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste »   Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ».    Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici  

Le

Avis d’arret de travail Illustration
9min

Politique

Report de congés pour cause d’arrêt maladie : la délégation aux entreprises du Sénat saisit Sébastien Lecornu face à une décision « terrible » pour les PME

« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.

Le