Le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures relatives à l’école, la famille et les réseaux sociaux dans le cadre d’un discours où il a demandé un « sursaut d’autorité ». Si le diagnostic sur la violence des jeunes est partagé par les sénateurs de tous bords, ils veulent maintenant savoir comment cela se traduira concrètement.
Gilbert Collard : « Les banlieues sont devenues des réserves de guerre civile »
Par Public Sénat
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Invité de Territoires d’Infos sur Public Sénat et Sud Radio, le député Gilbert Collard, secrétaire général du Rassemblement bleu marine, a critiqué la visite de François Hollande au chevet de Théo, le jeune homme de 22 ans victime d’un viol présumé par la police.
« Quand il s’est rendu au chevet de Théo, il a commis un acte inacceptable sur le plan de la démocratie judiciaire » accuse-t-il, affirmant s’exprimer « objectivement, en tant que juriste ».
« Il a pris parti en l’instituant comme victime dans une affaire judiciaire en cours ».
Pour Gilbert Collard, le gouvernement n’aurait pas dû autoriser la manifestation de soutien à Théo à Bobigny samedi dernier, qui a tourné à l’affrontement. « Depuis des années, on a injecté de l’argent dans les banlieues et laissé faire le communautarisme ».
« On est dans la réalité de banlieues qui sont devenues des réserves de guerre civile » a-t-il ajouté.
Gilbert Collard a tenu à se faire l’avocat du corps policier « Dans un pays démocratique, est-il anormal de soutenir sa police républicaine. Vous êtes bien contents de les voir arriver quand il y a le Bataclan. Ce n’est pas vous qui entrez les premiers à l’intérieur ». Il a violemment critiqué les propos de la ministre Juliette Méadel, parlant « d’acte à caractère raciste », et de Jean-Luc Mélenchon, qui a appelé à « purger la police de ses éléments malsains». « Il devrait se purger lui-même ! » rétorque-t-il.
« L’affaire Théo, qu’est ce qu’on en sait ? » insiste-t-il. « Si les faits sont avérés, je serai le premier à dire qu’il faut punir ! (…) Mais l’émotion ne justifie pas qu’on casse les abribus, qu’on incendie les voitures, qu’on caillasse des policiers. Ça suffit ! »
Gilbert Collard a également remis sa robe d’avocat pour commenter le Penelopegate. Selon lui, les avocats de François Fillon ont eu raison de remettre en question le Parquet national financier au nom de la séparation des pouvoirs. « Il y en a marre de cette justice où tout est mélangé » explique-t-il, demandant à ce « qu’aucun magistrat ne siège dans les ministères » afin de mettre fin à ce qu’il appelle une « justice politisée ».
Mais toutefois, il considère comme une mauvaise stratégie de la part de François Fillon d’avoir annoncé renoncer à sa candidature s’il est mis en examen. « Il provoque le parquet à saisir un juge qui n’aura pas le choix de le mettre en témoin assisté ou en examen ».