“Gilets jaunes”: les oppositions veulent des explications, LR réclame une commission d’enquête

“Gilets jaunes”: les oppositions veulent des explications, LR réclame une commission d’enquête

Les oppositions, à l'Assemblée nationale, ont réclamé mardi des explications après les violences de samedi lors de la...
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Les oppositions, à l'Assemblée nationale, ont réclamé mardi des explications après les violences de samedi lors de la manifestation des "gilets jaunes" à Paris, LR plaidant notamment pour une commission d'enquête parlementaire "sur la chaîne de commandement".

Le chef de file des députés LR Christian Jacob a fait cette demande lors de la conférence des présidents de l'Assemblée, rassemblant notamment autour du président Richard Ferrand (LREM) les patrons des groupes politiques.

Le responsable LR juge insuffisantes -même s'il les salue- les auditions programmées par la commission des Lois de l'Assemblée, notamment celle du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner prévue le 27 mars.

Avec une commission d'enquête, l'Assemblée serait "en plein dans son droit de contrôle", a estimé M. Jacob devant la presse, ajoutant que la chambre basse "ne peut à nouveau se ridiculiser" comme sur l'affaire Benalla où la commission d'enquête avait achoppé à l'été.

"Refuser la transparence est un jeu dangereux", a-t-il insisté, estimant au sujet de Christophe Castaner qu'"il ne peut pas ne pas y avoir des responsabilités politiques".

Au lendemain de mesures annoncées par le Premier ministre, M. Jacob a aussi estimé que "l'état d'urgence est le seul moyen qui permet d'interdire clairement les manifestations".

Cette demande de commission d'enquête a été fraîchement accueillie par Richard Ferrand, selon M. Jacob.

Les députés communistes réclament eux aussi une "commission d'enquête exhaustive" pour réévaluer la doctrine du maintien de l'ordre. "On voit bien que depuis des semaines maintenant, la doctrine appliquée par le gouvernement ne va pas. Ce n'est pas possible de continuer comme cela, et on voit bien qu'il y a une escalade de la violence", a déclaré un porte-parole, Pierre Dharréville.

Michel Zumkeller (UDI-Agir) a jugé qu'une commission d'enquête risquerait de prendre trop de temps, alors qu'"on est dans l'urgence". Comme d'autres élus de l'opposition, notamment LR ou PS, il a jugé trop tardive l'audition de Christophe Castaner: "On espère qu'il sera encore là", a-t-il ironisé.

Le député a aussi critiqué la volonté de la présidente de la commission Yaël Braun-Pivet (LREM) de limiter les discussions à l'évaluation des annonces du Premier ministre, y voyant "une erreur".

Pour le socialiste Boris Vallaud, le doute "domine" sur la question de "savoir si ce gouvernement, si ce ministre de l'Intérieur est bien capable d'assurer" la liberté de manifester et "de garantir le respect de l'ordre public".

Selon Mme Braun-Pivet, "Christophe Castaner est à la tâche", "jour et nuit dévoué à sa fonction" et "à chaque fois que la commission des Lois a eu le besoin de (...) lui demander des comptes, il a répondu présent", a-t-elle affirmé devant la presse.

L'Insoumis Ugo Bernalicis a indiqué de son côté que son groupe appelait "solennellement tous les républicains du pays" à contester "la dérive autoritaire du gouvernement et à appeler à une désescalade", proposant une réunion jeudi à 14H00 à l'Assemblée.

parl-chl/jk/or

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