Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
“Gilets jaunes”: Wauquiez “espère une parole forte” de Macron “avant samedi”
Par Public Sénat
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Laurent Wauquiez a espéré jeudi "une parole forte" d'Emmanuel Macron "avant" les manifestations des "gilets jaunes" attendues samedi, jugeant qu'il était "encore temps" pour le chef de l'Etat d'"annuler les hausses de taxes" sur les carburants.
"C'est quand même un signe qu'aujourd'hui même François Bayrou lui dise +on ne va pas dans la bonne direction" et "en appelle à sa raison", a estimé le président des Républicains sur Radio Classique.
Dans un entretien au Figaro mercredi, le patron du MoDem a estimé à propos de la "nouvelle étape d'augmentation des taxes sur les carburants" prévue en janvier que "cela mérite que nous y réfléchissions".
Laurent Wauquiez s'est dit "convaincu qu'il est encore temps de corriger les choses, et j'en appelle au sens des responsabilités du président de la République", a-t-il ajouté.
"On peut tous commettre des erreurs, mais il faut savoir les corriger, et la seule façon, la seule décision aujourd'hui responsable, c'est d'annuler les hausses de taxes car elles sont excessives et insupportables. Tout le monde lui dit", a-t-il assuré, en citant "l'opposition" mais aussi "des voix dans sa majorité" et "même François Bayrou", a-t-il insisté.
Le patron de LR a ainsi dit "espér(er) qu'il y ait une parole forte du président de la République avant samedi (jour de nouvelles manifestations attendues, en particulier à Paris, NDLR) pour éviter que tous ces Français aient à nouveau besoin d'aller dans la rue pour se faire entendre".
"Les Français ne défilent pas pour défendre un statut, un régime spécial, pour refuser un changement en matière d'éducation ou sur le code du travail; ils descendent dans la rue pour dire +stop, on ne s'en sort plus+", a-t-il souligné.
Face à eux, le chef de l'Etat donne le "sentiment d'un recroquevillement du pouvoir sur lui-même" selon M. Wauquiez: il était "omniprésent la semaine dernière" et "aujourd'hui sur les gilets jaunes on ne l'entend pas, à peine quelques phrases", a-t-il critiqué.