Gilles Le Gendre : « Sur la PMA, le Sénat n’a pas été à la hauteur de ses responsabilités »

Gilles Le Gendre : « Sur la PMA, le Sénat n’a pas été à la hauteur de ses responsabilités »

L’ancien président du groupe LREM à l’Assemblée nationale était l’invité de « Parlement Hebdo ». Le député de Paris estime que la droite sénatoriale a « pris en otage » le texte sur la bioéthique, car ses représentants sont « obsédés » par l’élection présidentielle.
Public Sénat

Par Pierre Maurer

Temps de lecture :

3 min

Publié le

C’est l’histoire d’un « couac » qui a mis le feu au Sénat. A la suite d’un imbroglio, les élus de la chambre Haute ont rejeté l’article 1 ouvrant la PMA à toutes les femmes dans la plus grande confusion. Les sénateurs de gauche se sont empressés de dénoncer un examen « ubuesque » et « un désordre législatif », pointant la responsabilité du chef du groupe des sénateurs Les Républicains, Bruno Retailleau. Qui a lui vilipendé dans un communiqué l’attitude de… la gauche. Pour couronner le tout, Gérard Larcher a tancé le rôle de la majorité sénatoriale de droite, dans une pique à peine voilée à Bruno Retailleau. « Je regrette que le Sénat ait laissé passer sa chance d’améliorer le texte », a dit le président du Sénat en conférence de presse jeudi.

« Tout d’un coup tout se déglingue »

Les marcheurs n’en attendaient pas plus pour tirer à boulet rouge sur la droite. « J’entends l’autocritique du président Larcher ! Il a tout dit, le Sénat n’a pas été à la hauteur de ses responsabilités et de la continuité des engagements qu’il avait pris ! », a tancé Gilles Le Gendre ce vendredi dans « Parlement Hebdo ». L’ancien président du groupe LREM à l’Assemblée, redevenu simple député de Paris n’a pas manqué de souligner les fractures qui traversent les Républicains : « A quelle droite avons-nous à faire ? Avec combien de « S » à droite ? » Il poursuit : « Nous avions réussi à mettre le débat à bon niveau à l’Assemblée et au Sénat, et puis tout d’un coup tout se déglingue. Que s’est-il passé entre-temps ? Ce sont les luttes internes de la droite qui prennent la PMA en otage ? Il y a combien de femmes qui attendent ce texte ? »

« La droite est divisée et obsédée par l’élection présidentielle »

Selon lui, la raison tient en un chiffre : 2022. « Ce qui fait que ça trébuche, c’est une raison politique. La droite est divisée et obsédée par l’élection présidentielle notamment au Sénat, où un certain nombre de ses leaders peuvent concourir à cette élection. Ils ont pris en otage ce texte, c’est leur droit. Nous allons rétablir ça à l’Assemblée », promet-il. A l’écouter, aucun doute, la PMA pour toutes les femmes en couple ou célibataires aura bien lieu. « Elle sera votée et adoptée définitivement à la fin de ce quinquennat. Nous aurions aimé que les choses aillent plus vite mais cette promesse sera tenue ! Je le dis de façon définitive. La PMA sera adoptée dans notre pays », insiste Gilles Le Gendre.

Reste encore aux députés et sénateurs à se mettre d’accord en commission mixte paritaire (CMP). « Quand j’entends le président Larcher, je me dis que le Sénat est peut-être en train de se ressaisir. Nous sommes évidemment prêts à aller chercher cet accord en CMP », convient Gilles Le Gendre. Mais il prévient : « PMA pour toutes, pour femmes en couple ou seules, remboursée par la Sécu, ce sont des lignes rouges absolues ! »

Dans la même thématique

European Parliament in Strasbourg
7min

Politique

Européennes 2024 : les sondages peuvent-ils encore bouger ?

Les rapports de force vont-ils rester globalement stables jusqu’au scrutin du 9 juin ? La liste PS-Place Publique de Raphaël Glucksmann peut-elle dépasser celle de la majorité présidentielle de Valérie Hayer ? Marion Maréchal va-t-elle devancer la liste LR de François-Xavier Bellamy ? Les Français vont-ils se décider au dernier moment ? Eléments de réponses avec quatre sondeurs.

Le

France Migration
6min

Politique

Convocation de Mathilde Panot : pourquoi les poursuites pour « apologie du terrorisme » sont en hausse ?

La présidente des députés LFI, Mathilde Panot a annoncé, mardi, sa convocation par la police dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme » en raison d’un communiqué de son groupe parlementaire après les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre. Depuis la loi du 13 novembre 2014, les parquets poursuivent plus régulièrement au motif de cette infraction. Explications.

Le