La nouvelle réforme de l’assurance chômage que prépare le gouvernement passe mal chez les sénateurs. « On a dévoyé la gouvernance de l’assurance chômage », dénonce la sénatrice LR Frédérique Puissat, qui défend le rôle des syndicats et du patronat. « Attaché » aussi au paritarisme, le centriste Olivier Henno, « comprend » en revanche l’idée de réduire la durée des indemnisations. Quant à la socialiste Monique Lubin, elle se dit « atterrée » que le gouvernement relaye « cette espèce de légende selon laquelle les gens profiteraient du chômage ».
Glyphosate : « C’est une déception » pour Nathalie Loiseau
Par Héléna Berkaoui
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Invitée de Territoires d’Infos ce mercredi, la ministre chargée des Affaires européennes est revenue sur le dossier sensible de l’UE qu’est le glyphosate. Lundi 27 novembre, les États membres ont voté le renouvellement de la licence d’exploitation du glyphosate pour cinq ans. Ce principe actif présent dans l’herbicide le plus vendu au monde est soupçonné d’être cancérogène pour l’homme. En dépit de la décision prise à Bruxelles, Emmanuel Macron a fait part de son souhait de sortir du glyphosate en trois ans. Une annonce qui a irrité certains agriculteurs, comme la FNSEA qui parle de décision « nationaliste. »
« 5 ans, c’est encore trop » déplore Nathalie Loiseau
La décision de la Commission européenne « est une déception » pour la ministre des Affaires européennes. Le sort du glyphosate a été scellé par le vote de l’Allemagne. Si nos voisins d’outre-Rhin s’étaient abstenus lors du précédent vote, ils ont cette fois-ci décidé de voter pour le renouvellement de la licence du glyphosate. « C’est une décision qu’on regrette puisque nous avions proposé qu’on s’en tienne à trois ans et surtout qu’on travaille à la sortie du glyphosate compte tenu des incertitudes et des doutes qui pèsent sur cette substance » déplore Nathalie Loiseau. En effet, aucune mesure de restriction ou plan de sortie du glyphosate n’a été évoquée à Bruxelles. La ministre chargée des Affaires européennes rappelle toutefois qu’au départ « la Commission parlait d’une reconduction pour 10 ans. »
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« Le président de la République a demandé au gouvernement de travailler à une sortie en trois ans sous réserve que l’on trouve les alternatives au glyphosate » souligne la ministre. « Il est hors de question de laisser les utilisateurs, en particulier les agriculteurs, en difficulté » assure Nathalie Loiseau. La fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) a dénoncé une décision « nationaliste » et pointe le risque d’une distorsion de concurrence si la France sort du glyphosate avant ses voisins européens. « D’autres pays que le nôtre sont dans la même logique » rassure Nathalie Loiseau. Elle rappelle que cette décision répond aux préoccupations des consommateurs. Une pétition « signée par plus de 1 ,3 million d’Européens demandant la sortie immédiate du glyphosate » souligne-t-elle. Nathalie Loiseau estime « qu’il faut sortir de cette idée que l’on est prisonnier » du glyphosate.
« Guillaume Peltier fait de la politique politicienne » rétorque-t-elle
Hier sur Territoires d’Infos, le porte-parole des Républicains, Guillaume Peltier, a dénoncé « l’hypocrisie » du gouvernement. Il estime que l’annonce d’Emmanuel Macron sur la sortie du glyphosate entre en « incohérence » avec la prochaine ratification du traité de libre échange entre l’UE et le Canada (CETA). Selon lui, le CETA « consacre le droit et même le devoir, l’obligation, pour l’Union européenne d’importer tous les produits du monde soumis au glyphosate. » Nathalie Loiseau explique que « ce n’est pas le CETA qui fait qu’on a des produits soumis au glyphosate, c’est le commerce international qui fait que certains pays utilisent certains pesticides et d’autre pas. Le CETA ne permet rien de plus que ce qui était déjà autorisé » rétorque Nathalie Loiseau. Elle juge que Guillaume Peltier « fait de la politique politicienne en mélangeant tout. »