Gouvernement, majorité: Macron veut dissiper les doutes

Gouvernement, majorité: Macron veut dissiper les doutes

Emmanuel Macron, favori des sondages pour l'élection présidentielle, s'est employé mardi à lever les doutes sur son éventuelle...
Public Sénat

Par Jérémy MAROT

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Publié le

Emmanuel Macron, favori des sondages pour l'élection présidentielle, s'est employé mardi à lever les doutes sur son éventuelle future majorité, refusant par avance les accords d'appareils aux législatives et se montrant ferme sur le renouveau qu'il veut porter jusqu'au gouvernement.

"Maître des horloges", comme il s'est défini mardi, Emmanuel Macron se pose aussi comme le maître du jeu, alors que tous les sondages le qualifient pour le deuxième tour de la présidentielle et que les ralliements de gauche et de droite s'enchaînent, à trois semaines de l'échéance.

L'ancien ministre de l’Économie a donc montré qu'il entendait dicter les conditions pour exercer le pouvoir à ses côtés, que cela soit au sein du gouvernement comme de la majorité parlementaire qu'il compte constituer.

Selon lui, cette majorité née des élections législatives de juin se créera naturellement, dans le sillage de la victoire à la présidentielle, "grâce à la qualité de nos candidats" dont la moitié sera issue de la société civile.

"Je suis stupéfait de voir encore que de nombreux responsables ou commentateurs prétendent que nous serons dans l'incapacité d'avoir une majorité parlementaire", a d'ailleurs souligné M. Macron lors d'une conférence de presse à son QG à Paris.

S'affichant comme "la première force politique de France" avec quelque "230.000 adhérents" (sans cotisation obligatoire), M. Macron a estimé que "la question de la majorité ne se pose pas à nous mais à ceux qui voient leurs soutiens se réduire comme peau de chagrin".

"577 candidats" seront donc investis "par vagues successives dans les prochaines semaines et d'ici au lendemain du second tour de la présidentielle", a-t-il assuré, sachant qu'une "part mineure" de candidats seraient désignés après le 7 mai.

"Chacun de nos candidats sera investi sous la bannière de la majorité présidentielle et non d'une étiquette ancienne et devra se rattacher politiquement et administrativement à cette majorité", a également affirmé l'ancien ministre de l’Économie. Grâce à cette obligation, En Marche! sera ainsi l'unique récipiendaire des subventions publiques, versées en fonction des résultats aux législatives et du nombre de parlementaires.

- "Renouveau des visages" -

Excluant ainsi une double étiquette avec En Marche!, il a défendu "un mouvement ouvert et cohérent" mais refusé à nouveau tout "accord d'appareil". Seul le MoDem de François Bayrou, qui a renoncé à se présenter à l'élection présidentielle pour soutenir M. Macron, bénéficie d'une exception.

M. Macron a également précisé les contours de son gouvernement, placé sous le signe du "renouveau" alors que les soutiens d'anciens ministres se sont multipliés ces derniers jours. Pour eux, pas de portefeuille en vue.

"Je prône le renouveau des visages, il s'applique pour l'équipe gouvernementale de manière très claire", a martelé M. Macron, incluant l'actuel ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.

Son Premier ministre sera choisi "pour ses compétences, pour son expérience, y compris politique, pour sa capacité à faire travailler ensemble et à obtenir des résultats de la large majorité que nous travaillons à construire". Il a de nouveau donné sa préférence à l'hypothèse de nommer une femme à Matignon.

"Je ne ferai pas mon gouvernement avec les états-majors des partis politiques", a encore prévenu l'ancien ministre de l’Économie en précisant qu'il serait "composé d'une quinzaine de ministres tout au plus, qui seront d'abord choisis pour leurs qualités et pour leur expérience (...) pas pour leur supposé poids politique".

"Il faut en finir avec les ministres qui n'ont d'autre légitimité que celle d'un apparatchik", a-t-il ajouté, en indiquant que ces ministres "seront issus pour une partie conséquente de la société civile, dans toute sa diversité".

Ces messages d'autorité semblent notamment s'adresser à l'ancien Premier ministre Manuel Valls dont une partie de l'entourage le pousse à soutenir M. Macron afin de peser dans la future majorité.

"Je ne ferme la porte à personne", a assuré M. Macron. "Simplement cette conférence de presse est organisée avant des décisions à venir pour les uns et des décisions passées pour les autres. J'ai juste dit quelles étaient les règles que nous entendions faire respecter", a-t-il encore glissé.

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