Hirsch plaide pour la création d’une « assurance-maladie universelle »
La création d'une "assurance-maladie universelle", qui rembourserait les soins de santé à 100%, "n'est pas une utopie", plaide...

Hirsch plaide pour la création d’une « assurance-maladie universelle »

La création d'une "assurance-maladie universelle", qui rembourserait les soins de santé à 100%, "n'est pas une utopie", plaide...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

La création d'une "assurance-maladie universelle", qui rembourserait les soins de santé à 100%, "n'est pas une utopie", plaide samedi dans le journal Le Monde le directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, vantant "une source d'économies et d'amélioration" pour les Français.

Dans une tribune parue dans l'édition de dimanche-lundi, cosignée avec Didier Tabuteau, responsable de la chaire Santé de Sciences-po et spécialiste de la protection sociale, M. Hirsch présente une réforme "à contre-courant de la pensée dominante" pour "améliorer la protection des Français et réduire les dépenses": "étendre l'assurance maladie à l'ensemble des dépenses de santé, en incluant dans la sécurité sociale la couverture complémentaire".

Notre système "à deux étages", assurance-maladie et couverture complémentaire (assurances, mutuelles), est "source de complexité, de coût et d'iniquité", assurent les auteurs, expliquant que les complémentaires santé et la Sécu dépensent chacune six milliards d'euros par an en frais de gestion et que leur fusion permettrait "de faire des économies substantielles".

"Elle permettrait de réinjecter à terme des milliards d'euros (...) dans le financement de médecins, d'infirmiers, d'hôpitaux", disent-ils.

Cette réforme entraînerait également des "simplifications en chaîne": "plus besoin du système particulier de la CMU complémentaire ni d'aide à l'acquisition d'une complémentaire, plus besoin de prévoir la couverture à 100% des affections longues durées (ALD) et plus de moyens à consacrer aux soins et moins aux procédures administratives", affirment-ils.

Mais deux problèmes se posent, reconnaissent les auteurs. L'un est celui des dépassements d'honoraires, aujourd'hui couverts en grande partie par les complémentaires. Problème "délicat" mais "pas insurmontable", notamment en "revalorisant la rémunération des professionnels dont les tarifs sont actuellement sous-cotés", selon eux.

Le second est le devenir des mutuelles. Ils préconisent une réforme "avec une période de transition de quatre ou cinq ans", et l'intégration de certains personnels dans les équipes de l'assurance maladie. L'ensemble de la réforme serait soumise à un référendum.

L'accès aux soins et la Sécurité sociale sont largement abordés dans les débats pour l'élection présidentielle. Le candidat de la droite, François Fillon, a mis le feu aux poudres en disant vouloir "focaliser" l'assurance maladie sur les affections longues durées et l'assurance privée sur le reste.

Comme Martin Hirsch, qui fut par ailleurs membre du gouvernement Fillon, le candidat de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, défend également l'idée d'un remboursement à 100% de tous les soins par la sécurité sociale.

Partager cet article

Dans la même thématique

Hirsch plaide pour la création d’une « assurance-maladie universelle »
3min

Politique

Brice Teinturier : « Il n'y a plus de débat en France, il y a de l'invective »

Lors de ses vœux, le Président a annoncé son souhait de voir les Français « trancher » sur « des sujets déterminants », ce qui laisse supposer que le chef de l'État envisage un retour au référendum. Néanmoins, les sujets sur lesquels les Français souhaitent trancher sont nombreux, pouvoir d'achat, fin de vie… Le référendum recolle-t-il vraiment les Français à la politique ? Invités de l’émission spéciale Dissolution, un an après, Brice Teinturier, Anne Levade, Laure Salvaing et David Djaïz tentent d'y répondre.

Le

Nancy: Discours Nicolas Mayer Rossignol Congres du Parti Socialiste
9min

Politique

Congrès du PS : LFI ravive les tensions entre Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol

La réélection d’Olivier Faure à la tête du PS n’a pas mis fin aux dissensions internes. Nicolas Mayer-Rossignol demande le refus de tout accord avec LFI, y compris au niveau local et en cas de législative partielle, pour rejoindre la direction. Refus du camp du premier secrétaire, qui coupe avec LFI, mais sans rentrer dans ce niveau de précision. Résultat, le parti n’arrive pas à sortir de ses divisions.

Le