Selon un sondage Ifop, seuls 44 % des électeurs français prévoient de se rendre aux urnes le 9 juin. Dans un scrutin européen marqué par l’abstention, le vote des jeunes sera particulièrement scruté. En 2019, leur mobilisation tardive avait fait grimper le vote écologiste. Feront-ils mentir les sondages en 2024 ?
Hollande: “Nous sommes dans un moment très grave pour les démocraties”
Par Public Sénat
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L'ancien président François Hollande a mis en garde jeudi contre le "moment très grave pour la démocratie" que constitue la "vague" populiste actuelle.
"Nous sommes dans un moment très grave pour les démocraties où nous devons nous méfier de ces personnalités qui à un moment embrassent les aspirations d'un peuple", a déclaré M. Hollande, lors d'un débat au festival Politikos à Rennes, en faisant référence à l'élection de Jair Bolsonaro au Brésil et de Donald Trump aux États-Unis.
"Il faut qu'il y ait conscience que la France n'est pas à l'abri de ce phénomène, de cette vague, de ce mouvement où des personnages qui veulent être dans le dégagisme, qui veulent être dans un rapport direct au peuple, peuvent arriver aux responsabilités suprêmes du pays", a poursuivi l'ancien président socialiste.
"Il ne faut jamais croire que la démocratie peut être irréversible", a-t-il ajouté. "Qui aurait pu penser qu'un milliardaire américain n'ayant jamais exercé la moindre fonction publique, le moindre mandat au Congrès puisse devenir le président des États-Unis?"
"Il faut avoir conscience que nos institutions ne nous immunisent pas contre ce type de personnage", a-t-il dit.
L'ancien président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré a déploré le fait qu'"aujourd'hui, ni la gauche ni la droite républicaines n'incarnent une espérance pour les Français". "Pour empêcher l'arrivée d'un homme providentiel, il faut que les partis politiques aient quelque chose à dire", a-t-il estimé.
"Comme ils n'ont plus rien à dire (...) alors on se tourne vers un personnage qui vient de nulle part ou d'ailleurs et qui va se frayer un chemin sur les décombres des partis traditionnels", a conclu M. Debré.