Hollande prône un « véritable régime présidentiel » sans Premier ministre
L'ancien président François Hollande plaide pour la mise en place d'un "véritable régime présidentiel, avec suppression du...

Hollande prône un « véritable régime présidentiel » sans Premier ministre

L'ancien président François Hollande plaide pour la mise en place d'un "véritable régime présidentiel, avec suppression du...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L'ancien président François Hollande plaide pour la mise en place d'un "véritable régime présidentiel, avec suppression du Premier ministre et pouvoirs accrus pour le Parlement, sorte de "Ve République bis", dans son livre "Répondre à la crise démocratique" qui sortira mercredi.

"Qui peut nier le malaise qui s'est installé dans la démocratie?", écrit M. Hollande dans la préface de cet ouvrage, court mais dense, publié par Fayard, qui se présente sous la forme d'un long dialogue avec le think tank Terra Nova.

"Pour y faire face, chaque président a cru pouvoir moderniser nos institutions" mais toutes les évolutions n'ont pas "véritablement réduit le malaise dans la démocratie", poursuit-il.

Lui voit "deux réponses" à cette crise: une "institutionnelle", une autre "politique". "Nos institutions sont de moins en moins capables de répondre aux aspirations" des Français, souligne-t-il dans un entretien à l'AFP. "Le président a un pouvoir exorbitant", au contraire des assemblées dont "les capacités de contrôle (de l'exécutif) sont réduites. Le Premier ministre ne protège plus depuis longtemps le chef de l'Etat, en qui les Français voient toujours le responsable de tout".

"Le quinquennat a une part de responsabilité dans cette décomposition", écrit également l'ancien président, qui propose d'allonger d'une année la durée du mandat présidentiel, six ans renouvelables une fois, et de réduire à quatre ans celui des parlementaires.

"C'est vraiment à étudier", a réagi mardi sur BFMTV et RMC Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, estimant qu'en décalant les élections, "on retrouverait sans doute une meilleure capacité à séparer les pouvoirs" entre l'Elysée et l'Assemblée nationale.

Dans une interview au Parisien, publiée lundi sur son site, M. Hollande propose également "de rapprocher toutes les élections locales en un seul mandat". Ces réformes pourront "donner du rythme à la démocratie", et permettre "aux citoyens d'être consultés dans le cours du mandat présidentiel", ajoute-t-il auprès du quotidien.

Avec cette réforme, "le président ne nomme plus un Premier ministre mais une équipe dont il est le chef" et, "en revanche, puisque le gouvernement n'est plus responsable devant l'Assemblée nationale, le président perd son droit de dissolution". Et l'article 49.3, qui permet de faire passer des projets de loi sans vote au Parlement, "n'a plus de raison d'être".

En échange, "le Parlement verrait son rôle accru, notamment sur le plan législatif et budgétaire". Son pouvoir d'investigation, d'évaluation et d'initiative serait élargi, les contraintes pesant sur le droit d'amendement levées et la procédure législative allégée et raccourcie.

Autre proposition: la possibilité de "référendum d'initiative exclusivement parlementaire".

Ces transformations ne pourraient toutefois éviter une éventuelle cohabitation entre un président et une assemblée hostiles. "Elle ne se situerait pas au sein de l'exécutif", argue M. Hollande, "mais entre l’exécutif et le législatif, le conflit ne pourrait alors se régler autrement que par le compromis".

"Les institutions réformées comme je le propose conduiraient les partis à reprendre une place importante dans le débat public", souligne-t-il. "Il faut revenir à des familles politiques qui suscitent l'espoir", estime également M. Hollande, qui se prononce "contre la proportionnelle".

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris: sFin rencontre Olivier Faure du PS et Sebastien Lecornu Premier ministre demissionnaire
8min

Politique

Les socialistes partagés sur la censure du gouvernement Lecornu : « Demain, ça passe ou ça casse »

Alors que Sébastien Lecornu tient sa déclaration de politique générale ce mardi, la survie de son gouvernement est déjà en jeu. Les regards se tournent vers le PS, qui va décider s’il le censure ou non. Le parti d’Olivier Faure se retrouve en réalité divisé, entre les « censeurs compulsifs » et ceux prêts à la non-censure, à condition que les avancées soient suffisantes, à commencer par la suspension de la réforme des retraites.

Le

Tribute to the victims of the terrorist attacks of January 2015 – Paris
7min

Politique

Ministres LR : à cinq mois des municipales, la droite divisée sur le cas de Rachida Dati

Le Bureau politique des Républicains doit se réunir prochainement pour statuer définitivement sur l’exclusion des LR qui ont accepté d’entrer au gouvernement. Si cette décision est confirmée, Rachida Dati, ministre de la Culture, pourrait perdre son investiture pour les élections municipales à Paris, ce qui, paradoxalement, priverait la droite de sa figure de proue dans la capitale.

Le

Former French president Nicolas Sarkozy, React to Verdict in Paris
6min

Politique

Dossier libyen : Nicolas Sarkozy sera incarcéré le 21 octobre à la prison de la Santé

L’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, s’est présenté ce lundi au Parquet national financier pour préparer l’exécution de sa condamnation à cinq ans de prison ferme, assortie de l’exécution provisoire, dans le cadre de sa condamnation du financement libyen. Il sera incarcéré le 21 octobre à la prison de la Santé.

Le