Hulot « assume » tout mais regrette une crise des « gilets jaunes » selon lui « évitable »
Taxe carbone ou nucléaire, Nicolas Hulot a tout "assumé" jeudi en sortant d'un silence de trois mois, regrettant malgré tout une ...

Hulot « assume » tout mais regrette une crise des « gilets jaunes » selon lui « évitable »

Taxe carbone ou nucléaire, Nicolas Hulot a tout "assumé" jeudi en sortant d'un silence de trois mois, regrettant malgré tout une ...
Public Sénat

Par Amélie BOTTOLLIER-DEPOIS, Catherine HOURS

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Taxe carbone ou nucléaire, Nicolas Hulot a tout "assumé" jeudi en sortant d'un silence de trois mois, regrettant malgré tout une "crise" des "gilets jaunes", selon lui "évitable" si le gouvernement avait "entendu" ses suggestions sur l'accompagnement de la transition écologique.

Très attendu sur ce sujet, l'ancien ministre de la Transition écologique qui plaide depuis des années pour l'augmentation de la fiscalité écologique, a défendu sur France 2 la hausse de la taxe carbone dénoncée par les "gilets jaunes". Mais "il faut un accompagnement social digne de ce nom", a-t-il insisté.

"Je me suis battu, et notamment les semaines qui ont précédé mon départ, pour qu'on change complètement d'échelle dans l'accompagnement social de la transition énergétique et écologique, avec des propositions concrètes", a-t-il déclaré, confronté aux revendications d'un "gilet jaune" en duplex depuis Saint-Brieuc.

"Je n'ai pas été entendu. On m'a opposé des raisons budgétaires, j'en ai tiré les leçons", a ajouté un Nicolas Hulot très remonté sur le plateau de l'Emission politique. "J'aurais préféré effectivement ne pas avoir eu raison sur le risque d'emballement que l'on connaît".

Alors que l'ancien animateur télé s'était dit soucieux de ne rien faire pour "nuire à ce gouvernement" lors de l'annonce de sa démission, il a botté en touche sur les questions l'incitant à critiquer directement le président Emmanuel Macron. Celui-ci doit annoncer mardi des mesures pour rendre la transitioin écologique plus "acceptable et démocratique".

- "la fin du monde" -

"Ce qui m'intéresse, ce n'est pas ce qu'on n'a pas fait hier, mais ce qu'on peut faire ensemble, aujourd'hui", a notamment déclaré l'ex-ministre, assurant ne pas regretter sa démission qui, selon lui, a "provoqué une forme de sursaut".

"Non, aucun regret, mais une tristesse car j'avais beaucoup d'espoir dans cette diversité gouvernementale, je trouvais que c'était un gage de succès", a noté celui qui est redevenu la personnalité politique préférée des Français selon des sondages.

Au-delà des "gilets jaunes", les sujets d'actualité liés aux combats de Nicolas Hulot ne manquaient pas, notamment la feuille de route énergétique de la France pour les dix ans à venir qui doit être présentée par le gouvernement prochainement.

Alors que les défenseurs de l'environnement lui avaient reproché d'avoir annoncé à l'automne 2017 le report de l'objectif de ramener la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50% en 2025, il a assumé à nouveau cette décision.

Le passage de 2025 à 2035, "je l'assume car on avait pris trop de retard, et sauf à se mettre dans des problèmes de sécurité d'approvisionnement, ce n'était pas jouable", a-t-il encore dit.

Alors que plusieurs scénarios sont sur la table, il a plaidé pour la fermeture de six réacteurs nucléaires d'ici 2028 en plus des deux de Fessenheim. "Le 50% de nucléaire n'est pas remis en cause, et pour moi c'est un marqueur important".

A deux semaines de l'ouverture de la 24e conférence de l'ONU sur le climat (COP24), il a enfin appelé à être "préoccupé par un sujet qui s'appelle la fin du monde".

Malgré ce retour médiatique et politique, il a assuré qu'il ne soutiendrait aucune liste aux élections européennes de 2019, se disant "disponible (pour agir) mais pas dans le champ politique traditionnel".

Lors d'entretiens réalisés par le journaliste Thomas Sotto pendant un déplacement au pied du plus grand glacier français, la Mer de Glace à Chamonix, l'écologiste est revenu également sur son année de ministre.

Avec Emmanuel Macron, "on n'avait pas le même diagnostic sur l'état de la planète et sur les menaces qui pèsent sur l'humanité. Donc à partir du moment où on n'a pas le même diagnostic, on ne propose pas le même traitement", explique-t-il.

Nommé pour la première fois ministre en mai 2017, après avoir renoncé à une candidature à la présidentielle un an plus tôt, Nicolas Hulot avait dû avaler bien des décisions contraires à ses convictions, malgré certaines victoires symboliques comme l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Partager cet article

Dans la même thématique

Hulot « assume » tout mais regrette une crise des « gilets jaunes » selon lui « évitable »
3min

Politique

Budget 2026 : « Je ne sais plus où habitent les socialistes », affirme Éric Coquerel 

Invité de la matinale de Public Sénat, Éric Coquerel, président de la commission des finances de l’Assemblée nationale et député insoumis de Seine-Saint-Denis s’étonne de positions défendues par les socialistes dans les débats budgétaires. Ce dernier alerte également sur les risques de dépasser les délais constitutionnels d’examen du budget.

Le

Hulot « assume » tout mais regrette une crise des « gilets jaunes » selon lui « évitable »
3min

Politique

Santé mentale : « 25% des lycéennes ont déjà pensé à la mort », s’alarme la spécialiste Angèle Malâtre-Lansac

Décrété « Grande cause nationale » en 2025, les troubles de la santé mentale concernent 13 millions de français. Un enjeu de santé publique qui touche fortement la jeunesse. Si la question est au centre du débat public, les solutions tardent à être mises en place et le secteur de la psychiatrie manque de moyens. Cette semaine dans Et la Santé ça va ?, Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Céline Brulin et Angèle Malâtre-Lansac, déléguée générale de l’Alliance pour la Santé mentale pour en débattre.

Le

Hulot « assume » tout mais regrette une crise des « gilets jaunes » selon lui « évitable »
4min

Politique

Armement : Kaja Kallas appelle la France à « augmenter les cadences de production »

C’est la voix de la diplomatie européenne. Au moment où le cessez le feu connait des ratés à Gaza, et où la guerre s’enlise en Ukraine, quelle place pour les Européens ? Comment peser sur les grands conflits en cours ? Guerre en Ukraine, cessez-le-feu à Gaza, ou encore traité de libre-échange avec les pays du Mercosur, la Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité Kaja Kallas défend son action et répond sans détour aux questions de Caroline de Camaret et d’Armen Georgian dans Ici l’Europe.

Le