Hulot: la vision écologique de Hamon, signe que les choses “infusent”

Hulot: la vision écologique de Hamon, signe que les choses “infusent”

En matière d'écologie, "les choses commencent à infuser" chez les politiques, estime Nicolas Hulot dans un entretien à l'AFP en...
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En matière d'écologie, "les choses commencent à infuser" chez les politiques, estime Nicolas Hulot dans un entretien à l'AFP en saluant une vision "lucide et clairvoyante" de Benoît Hamon sur ce sujet.

Pour autant l'écologiste, qui avait voté en 2012 Jean-Luc Mélenchon, tout juste rallié à la cause environnementale, se désespère des positions "affligeantes" qu'il observe à droite.

Q: L'écologie progresse-t-elle sur le terrain politique?

R: "Après le Pacte écologique en 2007, il y a eu des moments d'ambition, de relâchement, et même de régression. Aujourd'hui, c'est devenu un marqueur politique de la droite d'afficher une forme de réserve, voire d'aversion, sur les enjeux écologiques. C'est attristant, parce que la droite pouvait se revendiquer d'être à l'origine de la loi Grenelle, et dramatique, alors que Paris a été le site d'une proclamation d'un état d'urgence planétaire lors de la COP21 (fin 2015).

Remettre en cause le principe de précaution (une proposition de François Fillon, ndlr), qui n'a en aucun cas entravé l'innovation, et le peu d'acquis constitutionnels qu'on a, c'est affligeant compte tenu de l'urgence écologique que plus personne ne conteste. Je pense que l'Histoire sera assez cinglante sur cette erreur de diagnostic. Mais il n'est pas interdit à la droite de se ressaisir.

En même temps, Benoît Hamon a montré qu'on pouvait être socialiste et avoir une vision lucide, clairvoyante et ambitieuse sur l'écologie. Jean-Luc Mélenchon a fait aussi sa conversion. Donc on ne peut dire +rien n'a bougé+: les choses commencent à infuser".

Q: Votez-vous à la primaire organisé par le PS?

R: "Je ne répondrai pas là-dessus, mais ça ne me dérange pas d'identifier les vraies avancées. Benoît Hamon m'a excessivement surpris en bien, par une vision intégrale et exigeante. J'espère qu'il ne sera pas le seul car il faut une surenchère créative sur ce sujet complexe.

J'ai trouvé que le débat (télévisé Hamon-Valls mercredi soir) avait une grande tenue. Pour une fois, on n'était pas dans une approche caricaturale. Quand je pense qu'il y a peu, j'ai entendu dans un débat une journaliste célèbre comparer l'écologie à +une préoccupation de bobos+, j'en étais séché sur pied! Benoît Hamon a remis les choses à leur juste niveau. Quand il dit que la dette écologique est plus importante pour l'avenir de nos sociétés que la dette économique, cela me rassure.

Je souhaiterais que la campagne s'organise autour de cette exigence et gagne en crédibilité, en radicalité et en humanité, car la situation écologique nous impose de voir les choses en grand, pas en petit".

Q: Vous avez décidé de ne pas vous présenter. Comptez-vous vous intervenir pendant la campagne?

R: "Oui, et pas tout seul. En harmonisation avec d'autres structures allant des Colibris à Greenpeace en passant par ATD Quart Monde, des organisations préoccupées par une seule chose, la solidarité. On est en train de se coordonner pour additionner nos voix et faire que ces enjeux se hissent au premier niveau, au moment où il peut y avoir une tentation de repli sur soi.

(Quant à une éventuelle consigne de vote), je ne pense pas que ce soit le souhait de cette société civile, qui veut garder sa liberté."

Propos recueillis par Catherine HOURS

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