Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
« Il n’y a pas de “mais”, quand on combat l’antisémitisme, on le combat point » déclare Édouard Philippe
Par Marion D'Hondt
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Lors des Questions d’actualité au gouvernement, le Président du groupe LR Bruno Retailleau a interpellé le chef du gouvernement sur la montée des actes antisémites, dans le contexte du déplacement d’Emmanuel Macron au Mémorial de la Shoah et de la marche contre l’antisémitisme.
Édouard Philippe dénonce les actes antisémites, dont l’agression d’Alain Finkielkraut samedi. Pour lui, cette agression provoque « consternation, colère et rage au ventre ». Il s’agit de « la mise en cause d’un homme qui représente l’intellectuel engagé ». Le Premier ministre « n’accepte pas cette mise en cause ».
Mais Édouard Philippe n’est pas dupe, « dénoncer n’est pas suffisant et il ne faut pas s’arrêter là ». Il reconnaît que « l’antisémitisme est enraciné dans la société et l’histoire française ». Il déplore « des formes d’antisémitisme qui coexistent », du plus enraciné au plus soudain.
Il partage avec Bruno Retailleau le constat d’un « antisémitisme issu d’une radicalisation de l’islam » et considère qu’ « il ne faut rien cacher et rien ignorer à ce sujet ». Il précise toutefois que « l’antisémitisme n’est l’apanage d’aucune formation politique », puisqu’il est « largement partagé ».
Édouard Philippe constate que « le combat est redoutablement difficile » et nécessite « une détermination sauvage, de la lucidité et de l’humilité ». Il précise qu’ « il ne faut pas nous payer simplement de mots ».
Le Premier ministre précise qu’ « il faut livrer le combat en faisant le pari de l’intelligence, de l’éducation et de la formation ». Il considère qu’ « il faut être juridiquement plus sévère », tout en respectant les principes de 1905.
Édouard Philippe rappelle n’avoir « aucune hésitation » lorsqu’il appelle à « l’union sacrée ». Il mentionne « ceux qui disent : "Je dénonce mais… " » et précise : « Il n’y a pas de "mais", quand on combat l’antisémitisme, on le combat point. »
Il conclut en rappelant son intention de combattre l’antisémitisme « totalement et complètement ».
Le Premier ministre sera présent à la marche contre l’antisémitisme, avec de nombreuses personnalités politiques, ce soir à partir de 19h00.