« Il y a un déplacement vers des idées très conservatrices » chez LR, estime Fabienne Keller
La sénatrice, membre fondatrice du parti « Agir, la droite constructive », s’inquiète d’une dérive droitière des Républicains et dénonce le discours « eurosceptique » de Laurent Wauquiez.

« Il y a un déplacement vers des idées très conservatrices » chez LR, estime Fabienne Keller

La sénatrice, membre fondatrice du parti « Agir, la droite constructive », s’inquiète d’une dérive droitière des Républicains et dénonce le discours « eurosceptique » de Laurent Wauquiez.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La sénatrice Fabienne Keller ne retrouve plus vraiment chez Les Républicains l’esprit qui animait l’UMP à ses débuts en 2002. « Je me suis battue toutes ces années pour qu’il y ait un bon accueil des centristes comme moi, des personnes modérées, très européennes […] J’ai pris la mesure, bureau politique après bureau politique, de la difficulté à s’exprimer et à travailler », raconte la sénatrice du Bas-Rhin, dans Parlement Hebdo, sur les chaînes parlementaires.

« J’ai beaucoup de mal à attaquer des mesures qui étaient dans notre propre projet »

Même si Fabienne Keller a cofondé dimanche avec d’autres élus de la droite constructive le nouveau parti « Agir », l’élue alsacienne reste membre des Républicains (et du groupe LR au Sénat), mais s’y sent de plus en plus mal à l’aise. « Je constate qu’il y a un déplacement vers des idées très conservatrices, vers des thèses très excluantes. Je ne trouve pas de discours très européen. Je ne trouve pas beaucoup de capacité à construire, à avancer, à s’ouvrir », déclare-t-elle.

En tant que constructive, Fabienne Keller s’est opposée à la suppression de la taxe d’habitation à partir de 2018 et à la hausse de la CSG sur les retraités, mais entend « porter la politique du gouvernement sur le travail, sur l’Europe et sur l’éducation ».

« J’ai beaucoup de mal à faire comme un certain nombre des Républicains, c'est-à-dire à attaquer des mesures qui étaient dans notre propre projet », tacle-t-elle. Sur les collectivités territoriales, « la vigilance est forte sur l’autonomie et la puissance donnée à leur action », précise-t-elle.

« Dans les meetings de Laurent Wauquiez, c’est haro sur l’Europe »

À une semaine du premier tour de l’élection pour la présidence des Républicains, la sénatrice constructive craint notamment la ligne européenne de LR. En 2019, « on risque d’avoir un parlement européen eurosceptique. » « Il y en a qui ne trouvent que des défauts à l’Europe, c’est M. Mélenchon, c’est M. Le Pen et c’est Laurent Wauquiez », lâche-t-elle. « Il est très eurosceptique dans ses écrits. » Même si Fabienne Keller constate quelques « correctifs » dans son discours, elle relève également l’ambiance pendant ses meetings.  « C’est haro sur l’Europe ! »

« Dans les meetings de Laurent Wauquiez, c’est haro sur l’Europe », observe Fabienne Keller
01:44

Fabienne Keller quittera-t-elle LR comme Claude Malhuret, le président du groupe Les Indépendants ? « Nous verrons pour la suite, la double appartenance est possible », répond-elle, en prenant exemple sur l’ouverture du groupe LR au Sénat à « différentes sensibilités ». « J’ai du mal à y renoncer, si d’autres y renoncent, c’est leur choix. »

Partager cet article

Dans la même thématique

juppé Ok
9min

Politique

Présidentielle : de 1995 à 2022, que donnaient les sondages plus d’un an avant l’élection ?

Edouard Balladur élu en 1995, DSK en 2012, Alain Juppé en 2017… Et Jordan Bardella en 2027 ? Voici les résultats des élections présidentielles, si l’on était dans un monde parallèle. Celui des sondages, à 18 mois environ du scrutin. Car si les sondages peuvent donner la tendance du moment, ils ne sont pas des prédictions, l’histoire nous l’a monté. Mais parfois, ils ont aussi vu juste, très en amont…

Le

Paris: Questions au gouvernement Senat
4min

Politique

Budget 2026 : quel calendrier pour la reprise des débats ?

Après l’adoption de la loi spéciale pour assurer la continuité de l’Etat, le gouvernement devra reprendre les débats au Parlement, début janvier, pour espérer faire adopter un budget pour l’année 2026. Une opération délicate dans un paysage politique fragmenté et avec un calendrier contraint.

Le