« Il y a une radicalisation à droite de la famille des Républicains », déplore Jean-Pierre Raffarin
Au micro de la matinale de Public Sénat, Jean-Pierre Raffarin a estimé que le mode de désignation du candidat LR pour 2022 poussait les candidats à droitiser leurs propositions respectives. Une mécanique contraire, selon l’ancien Premier ministre, à la nécessité de rassembler.

« Il y a une radicalisation à droite de la famille des Républicains », déplore Jean-Pierre Raffarin

Au micro de la matinale de Public Sénat, Jean-Pierre Raffarin a estimé que le mode de désignation du candidat LR pour 2022 poussait les candidats à droitiser leurs propositions respectives. Une mécanique contraire, selon l’ancien Premier ministre, à la nécessité de rassembler.
Romain David

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« La droite n’est pas bien partie pour le moment. » Invité mercredi 3 novembre de « Bonjour chez vous » sur Public Sénat, l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin s’est montré relativement pessimiste vis-à-vis de sa famille politique, à moins de six mois de l’élection présidentielle. « Chez Emmanuel Macron il y a un leader mais l’organisation politique est fragile, à droite il y a une implantation politique très importante, une force territoriale puissante, mais il y a aussi des questions pour le leadership », a-t-il relevé. À ses yeux, le calendrier politique des Républicains, qui attendront encore le début du mois de décembre avant de désigner leur champion pour 2022, contraint la droite à déserter le débat public, étant trop occupée par les questions d’investiture. « La droite peut se donner un chef, mais peut-elle donner un chef à la France ? C’est autre chose… », interroge Jean-Pierre Raffarin.

Le président de la Fondation pour la Prospective et l’Innovation émet en effet de fortes réserves quant au mode de désignation choisi par LR – un vote en congrès ouvert aux seuls militants -, contraire selon lui à la logique de rassemblement qui doit prévaloir lors d’une campagne présidentielle. « Il y a une radicalisation à droite de la famille des Républicains », déplore Jean-Pierre Raffarin, qui en veut pour preuve les positions très souverainistes défendues par l’ensemble des candidats à l’investiture, sur les questions européennes.

« Nous sommes revenus à un régime de partis »

« La procédure de désignation du candidat en congrès, que je n’approuve pas, est une course à celui qui sera le plus près de la base des militants. Or, il faut rassembler les Français, et pas les militants », pointe-t-il. « Conduire la France en ayant pour mission première un engagement auprès des militants les plus radicaux n’est pas une bonne logique politique », poursuit Jean-Pierre Raffarin. « Ce n’est pas vraiment ce gaullisme qui faisait du président l’homme qui avait un contact avec le peuple, qui conduisait le peuple avec son leadership et en même temps avec une forme d’indépendance vis-à-vis des partis politiques. »

« Là, je trouve que nous sommes revenus à un régime de partis, et l’on voit bien que le régime de partis n’est pas dans l’intérêt de la France », regrette encore l’ancien sénateur.

Partager cet article

Dans la même thématique

« Il y a une radicalisation à droite de la famille des Républicains », déplore Jean-Pierre Raffarin
5min

Politique

Financement de la lutte contre les violences faites aux femmes : « Il faut donner à l’administration les moyens de ses missions », prévient la commission des finances

Cinq ans après un premier rapport sur le financement de la lutte contre les violences faites aux femmes, les sénateurs Arnaud Bazin et Pierre Barros ont présenté ce jeudi 3 juillet un nouveau rapport sur le sujet. Les deux élus pointent un financement trop faible et une politique publique peu lisible.

Le

« Il y a une radicalisation à droite de la famille des Républicains », déplore Jean-Pierre Raffarin
2min

Politique

Travail le 1er mai des boulangers et des fleuristes : « Nous souhaitons évidemment protéger ce 1er mai, mais par contre nous souhaitons clarifier la situation »

Invitée de la matinale de Public Sénat, la sénatrice de Vendée, Annick Billon, a défendu les principes de sa proposition de loi visant à permettre aux fleuristes et aux boulangers d’ouvrir le 1er mai. Un texte qui vise à éviter que ces commerçants soient exposés à des amendes en cas d’ouverture.

Le