Immigration: l’opposition critique les visées « électoralistes » de Macron
L'opposition dénonce mardi les visées "électoralistes" d'Emmanuel Macron qui appelle à regarder "en face" le dossier de l'immigration, la gauche...

Immigration: l’opposition critique les visées « électoralistes » de Macron

L'opposition dénonce mardi les visées "électoralistes" d'Emmanuel Macron qui appelle à regarder "en face" le dossier de l'immigration, la gauche...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L'opposition dénonce mardi les visées "électoralistes" d'Emmanuel Macron qui appelle à regarder "en face" le dossier de l'immigration, la gauche fustigeant des propos "populistes" et un jeu "dangereux" tandis que LR et RN réclament des actes tangibles.

La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen s'exprime le 15 septembre 2019 à Fréjus lors de l'université d'été du RN
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen s'exprime le 15 septembre 2019 à Fréjus lors de l'université d'été du RN
AFP

La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a affirmé sur BFMTV et RMC qu'elle ne "croyait pas" à Emmanuel Macron et son durcissement de ton, y voyant une attitude "électoraliste" qui démontre qu'il est "en campagne présidentielle" pour 2022.

Le patron des députés LR, Christian Jacob, candidat à la tête du parti, a rappelé à l'Assemblée nationale qu'au moment du débat sur la loi asile et immigration il y a un an, "aucune" des propositions de LR - en faveur d'un durcissement de la loi - n'avait "trouvé grâce aux yeux de la majorité". Donc "faire aujourd'hui ces déclarations, c'est vraiment se ficher du monde, car il sait pertinemment que rien ne bougera là-dessus et ce sera une communication de plus", a estimé M. Jacob, à deux semaines d'un débat parlementaire, décidé en juin par l'exécutif, sur la question.

Qu'Emmanuel Macron agisse plutôt que de se cantonner aux "mots" et aux "clins d'oeil à la droite ou à la droite de la droite", a exhorté le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau sur France Inter.

Valérie Pécresse, présidente du mouvement Libres!, a noté sur LCI le "décalage total entre le regard assez lucide" du président sur la situation et "l'absence totale de solutions".

Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a lui aussi appelé le chef de l'Etat à l'action.

La gauche est également vent debout contre ces propos, mais pour d'autres raisons.

On peut brandir le thème de l'immigration "pour faire peur", mais à la fin les électeurs "préfèrent l'original à la copie", a mis en garde sur Public Sénat Eliane Assassi, présidente du groupe CRCE (à majorité communiste) au Sénat.

Bruno Retailleau, le 31 août 2019 à La Baule
Bruno Retailleau, le 31 août 2019 à La Baule
AFP

"Macron fait de la très vieille politique en assumant d'être le marchepied du RN. Une opération de diversion aussi dangereuse que vaine, qui bénéficiera uniquement à l'extrême-droite sans réussir à faire oublier la rentrée sociale qui inquiète tant LREM", a souligné sur Twitter la député LFI au parlement européen Manon Aubry.

"À reprendre les angles du RN, le président Macron qui se posait un rempart est devenu une passerelle", a abondé Olivier Faure, premier secrétaire du PS, tandis que le porte-parole des députés PS Boris Vallaud déplorait le "strabisme dangereux" du chef de l'Etat, qui ne "(peut) regarder le +problème+ de l'immigration qu'en regardant à l'extrême droite..."

Valérie Rabault en juillet 2019 au Sénat
Valérie Rabault en juillet 2019 au Sénat
AFP/Archives

Si l'exécutif opère à l'occasion du débat parlementaire sur l'immigration les 30 septembre et 2 octobre "une vraie prise de conscience sur l'intégration des immigrés via le travail", pour laquelle la France est "le mauvais élève de l'OCDE", "on pourra peut-être discuter, mais entrer dans le débat comme le fait le président aujourd'hui, c'est une manière populiste de le faire", a insisté la cheffe de file des députés PS Valérie Rabault sur Cnews.

Partager cet article

Dans la même thématique

General policy speech by Prime Minister at Senate
10min

Politique

Budget : comment le Sénat va réduire l’effort demandé aux collectivités de 4,6 à 2 milliards d’euros

La majorité sénatoriale veut revenir sur l’effort demandé par le gouvernement aux collectivités. Le premier ministre a déjà fait des gestes devant les régions et les départements. « Un premier pas », reconnaît le sénateur LR Stéphane Sautarel, mais insuffisant. Pour compenser l’allègement de l’effort sur les collectivités, la majorité sénatoriale entend renforcer les économies sur d’autres ministères, notamment sur la « jeunesse, la recherche ou la culture ».

Le

7min

Politique

Insécurité dans les territoires d’Outre-mer : « Nous, les maires, nous sommes en première ligne pour lutter, mais on n’a pas de moyens pour le faire »

A la veille de l’ouverture du 107e congrès des maires à Paris, des élus des Outre-mer se sont retrouvés à Issy-les-Moulineaux ce lundi 17 novembre. Alors qu’ils font face à une criminalité et une délinquance grandissantes, dans des territoires en proie au narcotrafic, les maires, aux côtés de la délégation sénatoriale aux Outre-mer, ont plaidé pour un « choc régalien ».

Le

Paris : session of questions to the government at the French National Assembly
6min

Politique

Budget 2026 : quels scénarios dans un calendrier de plus en plus contraint ?

Avec encore plus de 1 500 amendements restant à examiner en une semaine à l’Assemblée sur la partie recettes du projet de loi de finances, le calendrier budgétaire est de plus en plus contraint. Dans une assemblée divisée et avec le renoncement du gouvernement de recourir au 49.3, la possibilité d’une adoption des deux lois de finances avant le 31 décembre 2025 relève presque de la politique-fiction.

Le

Paris: Salon europeen de l Education
4min

Politique

Budget 2026 : Un rapport du Sénat dénonce « un coup dur porté à la jeunesse », avec une réduction de l’enveloppe dédiée au service civique

Comme en 2025, la mission sport, jeunesse et vie associative subie une sérieuse coupe dans le budget. Le service civique voit son enveloppe budgétaire réduite de 20 %, soit 114,4 millions d’euros par rapport à l’année dernière. « Se priver d’un dispositif qui fonctionne au moment où on a besoin de faire du lien social, c’est incompréhensible », regrette le rapporteur des crédits, Éric Jeansannetas (PS).

Le