Immigration, terrorisme: Philippe défend sa politique face aux “belles âmes”

Immigration, terrorisme: Philippe défend sa politique face aux “belles âmes”

Le Premier ministre Édouard Philippe a dit mercredi "assumer" la politique de son gouvernement en matière d'immigration et de...
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Le Premier ministre Édouard Philippe a dit mercredi "assumer" la politique de son gouvernement en matière d'immigration et de lutte contre le terrorisme, faisant fi des critiques "des belles âmes".

"Notre politique en matière migratoire repose sur cette idée que nous devons faire beaucoup, et beaucoup mieux pour les demandeurs d'asile, et être beaucoup plus efficaces pour ceux qui doivent être reconduits à la frontière. Et on n'est bon ni dans l'un, ni dans l'autre", a estimé le Premier ministre lors d'un entretien sur Mediapart.

"Ceux qui n'ont pas vocation à entrer doivent être raccompagnés", a-t-il développé, en même temps qu'"il faut toujours veiller (que ceux qui entrent puissent) formuler une demande d'asile".

Interrogé sur les ventes de migrants africains comme esclaves en Libye, le chef du gouvernement a décrit une situation "évidemment révulsante".

"La France n'a pas vocation à accueillir tous ceux qui voudraient partir d'Afrique. Je peux concevoir que certaines belles âmes...", a toutefois fait valoir Édouard Philippe, coupé par un journaliste, qui l'a alors interrogé sur la connotation péjorative de cette expression, que le Premier ministre a reconnue.

"Parce que je ne suis pas sûr que notre pays collectivement, que notre système français puisse encaisser un choc de cette nature, d'une frontière totalement ouverte", a-t-il argumenté.

"Notre politique consiste à dire que, partout dans le monde, il y a des gens dont la sécurité est remise en cause : quand ils sont effectivement menacés, nous ne devons jamais renoncer" à les accueillir, a-t-il toutefois souligné, en affirmant que l'"objectif est d'améliorer notre capacité d'accueil".

Sur la question de la lutte contre le terrorisme, Édouard Philippe a dit "parfaitement assumer" les dispositions législatives prises pour prendre le relais de l'état d'urgence, malgré les nombreuses critiques, notamment des associations de défense des droits de l'Homme.

"L'État de droit, ça n'est pas donner aucun moyen pour se préserver ou se prémunir contre ceux qui véritablement veulent nous faire du mal", a justifié le chef du gouvernement qui a, à nouveau, affirmé n'avoir "jamais considéré qu'(il) était une belle âme".

"La sécurité et la lutte contre le terrorisme, ça n'est pas une question de norme : une mesure juridique à elle seule ne peut pas être une réponse", a-t-il fait valoir.

"La sécurité, c'est des mesures juridiques, de moyens, une coordination du renseignement, des opérations militaires à l'extérieur: c'est une ensemble de choses", a-t-il ajouté, en estimant que "focaliser sur une loi, c'est le petit bout de la lorgnette".

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