« Indispensable  » ou « catastrophique » : la réforme de l’assurance chômage en débat

« Indispensable » ou « catastrophique » : la réforme de l’assurance chômage en débat

Les invités d’« On va plus loin » analysent les mesures du gouvernement concernant sa réforme de l’assurance chômage.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le Premier ministre Edouard Philippe et la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, ont présenté mardi 18 juin, les principales mesures de la réforme de l’assurance chômage. Durcissement des conditions d’éligibilité aux allocations, dégressivité des droits pour les cadres, système de bonus-malus pour les entreprises de sept secteurs d’activité… Des mesures qui selon, déplaisent et aux syndicats et au patronat.

Sur le plateau d’« On va plus loin », Coralie Dubost, députée (LREM) de l’Hérault, dit regretter qu’il n’y ait pas eu d’accord entre les partenaires sociaux en février dernier : C’est vraiment dommage et regrettable que ce n’ait pas abouti (…) Maintenant, les travaux vont continuer. On sait que la réforme était indispensable. La situation de la France va mieux (…) Notre objectif est de lutter précisément contre la précarité et permettre aux chômeurs de revenir dans l’emploi de temps long. Et toute la réforme de l’assurance chômage est orientée en ce sens. »

Pour Thierry Fabre, le rédacteur en chef à Challenges, il y a « deux aspects dans cette réforme » : « Je comprends la colère de Laurent Berger [secrétaire général de la CFDT - NDLR] parce que la première partie est une réforme d’économie qui rogne les droits des chômeurs, parce qu’il fallait faire 3,5 milliards d’économie (…) Des petits revenus vont être touchés (…) [Mais] il y a un deuxième aspect qui est passé sous silence qui est beaucoup plus intéressant, c’est l’aspect réforme. Cette réforme s’attaque à ce qu’on appelle la permittence, ces contrats courts qui se multiplient. »

Quant à l’éditorialiste économique Jean-Marc Sylvestre, il estime que le fait que cette réforme mécontente à la fois les syndicats et le patronat, est « une formidable bonne nouvelle pour Macron et le gouvernement » : « Ça prouve qu’il va au bout de sa logique de faire des réformes pour améliorer la compétitivité de ce pays. »

De son côté, Benjamin Coriat, économiste et membre des économistes atterrés, parle de « tristesse » face à ces annonces : « Vraiment, c’est une réforme catastrophique. D’abord, on se plaint que les partenaires sociaux n’aient pas pu aboutir à un accord (…) Ensuite, on reprend la main et on ne négocie pas. Et en plus ce qui est annoncé, c'est qu'on va le faire sur ordonnance. Ça, c’est sur la méthode (…) Sur le fond (…) massivement, il y a une éviction du droit au chômage d’une partie des chômeurs (…) Il y a seulement un chômeur sur deux qui est indemnisé ; là, ça va être un sur trois si tout va bien. Et il y a un abaissement des montants et des droits. »

 

Vous pouvez voir et revoir ce débat, en intégralité :

OVPL. Débat sur la réforme de l'assurance chômage (en intégralité)
27:46

Dans la même thématique

Deplacement du Premier Ministre a Viry-Chatillon
7min

Politique

Violence des mineurs : le détail des propositions de Gabriel Attal pour un « sursaut d’autorité »

En visite officielle à Viry-Châtillon ce jeudi 18 avril, le Premier ministre a énuméré plusieurs annonces pour « renouer avec les adolescents et juguler la violence ». Le chef du gouvernement a ainsi ouvert 8 semaines de « travail collectif » sur ces questions afin de réfléchir à des sanctions pour les parents, l’excuse de minorité ou l’addiction aux écrans.

Le

Turin – Marifiori Automotive Park 2003, Italy – 10 Apr 2024
6min

Politique

Au Sénat, la rémunération de 36,5 millions d’euros de Carlos Tavares fait grincer des dents. La gauche veut légiférer.

Les actionnaires de Stellantis ont validé mardi 16 avril une rémunération annuelle à hauteur de 36,5 millions d’euros pour le directeur général de l’entreprise Carlos Tavares. Si les sénateurs de tous bords s’émeuvent d’un montant démesuré, la gauche souhaite légiférer pour limiter les écarts de salaires dans l’entreprise.

Le