Le Premier ministre Edouard Philippe et la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, ont présenté mardi 18 juin, les principales mesures de la réforme de l’assurance chômage. Durcissement des conditions d’éligibilité aux allocations, dégressivité des droits pour les cadres, système de bonus-malus pour les entreprises de sept secteurs d’activité… Des mesures qui selon, déplaisent et aux syndicats et au patronat.
Sur le plateau d’« On va plus loin », Coralie Dubost, députée (LREM) de l’Hérault, dit regretter qu’il n’y ait pas eu d’accord entre les partenaires sociaux en février dernier : C’est vraiment dommage et regrettable que ce n’ait pas abouti (…) Maintenant, les travaux vont continuer. On sait que la réforme était indispensable. La situation de la France va mieux (…) Notre objectif est de lutter précisément contre la précarité et permettre aux chômeurs de revenir dans l’emploi de temps long. Et toute la réforme de l’assurance chômage est orientée en ce sens. »
Pour Thierry Fabre, le rédacteur en chef à Challenges, il y a « deux aspects dans cette réforme » : « Je comprends la colère de Laurent Berger [secrétaire général de la CFDT - NDLR] parce que la première partie est une réforme d’économie qui rogne les droits des chômeurs, parce qu’il fallait faire 3,5 milliards d’économie (…) Des petits revenus vont être touchés (…) [Mais] il y a un deuxième aspect qui est passé sous silence qui est beaucoup plus intéressant, c’est l’aspect réforme. Cette réforme s’attaque à ce qu’on appelle la permittence, ces contrats courts qui se multiplient. »
Quant à l’éditorialiste économique Jean-Marc Sylvestre, il estime que le fait que cette réforme mécontente à la fois les syndicats et le patronat, est « une formidable bonne nouvelle pour Macron et le gouvernement » : « Ça prouve qu’il va au bout de sa logique de faire des réformes pour améliorer la compétitivité de ce pays. »
De son côté, Benjamin Coriat, économiste et membre des économistes atterrés, parle de « tristesse » face à ces annonces : « Vraiment, c’est une réforme catastrophique. D’abord, on se plaint que les partenaires sociaux n’aient pas pu aboutir à un accord (…) Ensuite, on reprend la main et on ne négocie pas. Et en plus ce qui est annoncé, c'est qu'on va le faire sur ordonnance. Ça, c’est sur la méthode (…) Sur le fond (…) massivement, il y a une éviction du droit au chômage d’une partie des chômeurs (…) Il y a seulement un chômeur sur deux qui est indemnisé ; là, ça va être un sur trois si tout va bien. Et il y a un abaissement des montants et des droits. »
Vous pouvez voir et revoir ce débat, en intégralité :
OVPL. Débat sur la réforme de l'assurance chômage (en intégralité)