Le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures relatives à l’école, la famille et les réseaux sociaux dans le cadre d’un discours où il a demandé un « sursaut d’autorité ». Si le diagnostic sur la violence des jeunes est partagé par les sénateurs de tous bords, ils veulent maintenant savoir comment cela se traduira concrètement.
Inégalités salariales : Laurence Rossignol salue l’initiative de la ministre du Travail
Par Héléna Berkaoui
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Laurence Rossignol a été ministre de la Famille, de l’Enfance et des Droits des femmes. Aujourd’hui sénatrice de l’Oise, elle observe les annonces faites par la ministre du Travail, dans le Journal du dimanche, pour lutter contre les inégalités salariales. En France, les femmes gagnent en moyenne 25 % de moins que les hommes. À travail égal, les femmes sont 9 % moins bien payées. Pire, entre 2016 et 2017, cet écart s’est creusé de 0,7 %. Pour éradiquer ces inégalités, Muriel Pénicaud compte « proposer une réunion aux partenaires sociaux sur l'égalité salariale pour élaborer un plan d'action d'ici la fin mars. » Une initiative saluée par Laurence Rossignol.
Inégalités salariales : depuis 11h44 les femmes travaillent « bénévolement »
« Le sujet, c’est opacité ou transparence (…) tant qu’on ne sait pas combien gagne son voisin, on ne sait pas qu’on gagne moins que lui et qu’on est sous-payé », souligne la sénatrice. Cette « opacité » qu’elle dénonce semble être relativement bien ancrée. L’ancienne ministre des Droits des femmes explique que lorsqu'elle était au gouvernement, le Medef avait refusé d’être cosignataire d’un guide publié par le Conseil de l’égalité professionnelle. Un refus que la sénatrice ne s’explique pas puisque « ce n’était qu’un guide d’usage de la négociation (…) il n’y avait aucune valeur normative, aucune valeur coercitive. »
« Le travail des femmes est moins payé parce qu’on vient d’une forme de travail bénévole, historiquement », explique Laurence Rossignol.
Laurence Rossignol souligne qu’au-delà des « salaires des cadres », « où il y a des écarts salariaux à compétences égales », « les gens qui sont au smic touchent le même salaire et l’essentiel des travailleurs au smic sont des femmes. » Selon la sénatrice de l’Oise, « une grande part des discriminations salariales et professionnelles se passent hors du milieu des cadres (…) Quand une femme soulève une charge dans les métiers du soin par exemple ou qu’un homme soulève une charge dans les métiers du bâtiment ce n’est pas codé de la même façon et ça ne donne pas lieu aux mêmes rémunérations », développe-t-elle. Ces inégalités sont donc complexes et ancestrales, comme le souligne Laurence Rossignol : « Le travail des femmes est moins payé parce qu’on vient d’une forme de travail bénévole, historiquement. » La ministre du Travail, elle, souhaite atteindre « la fin des inégalités salariales d’ici la fin du quinquennat. » Tout un chantier.
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