Infirmière poignardée dans les Deux-Sèvres: LFI tente un hommage à l’Assemblée

Infirmière poignardée dans les Deux-Sèvres: LFI tente un hommage à l’Assemblée

La députée insoumise Caroline Fiat a voulu rendre hommage mardi à l'Assemblée nationale à l'infirmière poignardée jeudi par un...
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La députée insoumise Caroline Fiat a voulu rendre hommage mardi à l'Assemblée nationale à l'infirmière poignardée jeudi par un patient dans les Deux-Sèvres, en réclamant une minute de silence, démarche à laquelle s'est opposé le président Richard Ferrand (LREM).

"Nous avons passé le week-end à n'entendre parler, bien malgré nous, que de l'élection municipale à Paris, occultant toute l'actualité, notamment le 14 février où le personnel hospitalier s'est mobilisé pour clamer son amour à l'hôpital public. Pire encore, a été passé sous silence le meurtre d'une jeune collègue (...) poignardée à mort par un patient", a déclaré cette aide-soignante de profession lors des questions au gouvernement.

Elle faisait référence à une infirmière âgée de 30 ans, tuée jeudi par arme blanche par un patient d'une unité psychiatrique à Thouars (Deux-Sèvres). Le jeune suspect a depuis été mis en examen.

"Dès qu'un fonctionnaire d'Etat décède dans l'exercice de ses fonctions, il est d'usage de lui rendre hommage par une minute de silence dans cet hémicycle", a poursuivi la députée, disant sa "grande surprise" qu'une demande en ce sens ait été refusée dans la matinée lors de la conférence des présidents de l'Assemblée.

Très émue, l'élue LFI a donc proposé d'utiliser le temps de parole lui restant pour rendre hommage à l'infirmière au nom de son groupe, plusieurs élus de gauche se levant dans la foulée.

"Mme Fiat, nous sommes tous sensibles à l'émotion provoquée par le drame que vous venez d'évoquer, mais ainsi que je l'ai indiqué au président de votre groupe, l'usage limite la pratique des minutes de silence à des cas exceptionnels et solennels, et il ne peut y avoir dans cet hémicycle de minutes de silence à l'initiative d'un député ou d'un groupe", lui a répondu Richard Ferrand.

"Permettez-moi aussi de vous dire que sur tous les bancs siègent des professionnels de santé et que chacun ici partage la peine de la famille endeuillée", a-t-il poursuivi, avant de retirer la parole à Caroline Fiat, qui était debout larmes aux yeux.

S'associant "à la tristesse de la nation", le nouveau ministre de la Santé Olivier Véran a pour sa part annoncé qu'il se rendrait "dans les prochains jours à Thouars, sans presse, à la rencontre des équipes" hospitalières, comme l'a fait vendredi le "délégué ministériel à la santé mentale", Franck Bellivier.

Il répondait à une question du député (PS) de Gironde Alain David sur la situation des hôpitaux.

La CGT du Centre Hospitalier Nord Deux-Sèvres, où travaillait l'infirmière, s'est indignée mardi soir dans un communiqué de l'hommage refusé à l'Assemblée, et des propos de M. Ferrand sur la pratiques de minutes de silence limitée à "des cas exceptionnels".

"Ces propos démontrent, une fois de plus, la façon de considérer les soignants dans ce pays", a déploré la CGT-CHNDS, estimant la famille de l'infirmière "insultée", et "toute la communauté soignante bafouée". Elle a réclamé la démission du président de l'Assemblée, et que leur collègue Elodie "puisse recevoir l’hommage national qui lui est dû sous la forme de la minute de silence qui lui a été refusée".

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