Inflation : François Sauvadet « tire la sonnette d’alarme » sur la situation des départements

Inflation : François Sauvadet « tire la sonnette d’alarme » sur la situation des départements

Invité vendredi de la matinale de Public Sénat, François Sauvadet, le président de l’Assemblée des départements de France, a estimé que les dépenses des départements avaient bondi de 2,5 milliards d’euros cette année, sous le double effet de l’inflation et du renforcement des missions qui leur sont confiées.
Romain David

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L’Assemblée des départements de France (ADF) est réunie depuis deux jours à Agen, dans le Lot-et-Garonne, pour son congrès annuel. Au cœur des discussions : l’inflation, qui ne tape pas seulement sur le portefeuille des Français, mais grève aussi lourdement le budget des collectivités territoriales, qui ont déjà vu ces dernières années leurs charges structurelles augmenter au titre des transferts de compétences. Invité de la matinale de Public Sénat ce vendredi, François Sauvadet, le président du départemental de la Côte d'Or, également président de l’Assemblée des départements de France, réclame une augmentation des dotations au même rythme que l’inflation. « J’ai très mal vécu la petite musique de Bercy, laissant entendre que les départements se portent bien. Même la Cour des Comptes en a rajouté. Je le dis clairement : les départements ne se portent pas bien ! », lâche l’élu.

« Nous venons de vivre une explosion des dépenses sociales », rappelle François Sauvadet. Il évoque notamment la hausse du RSA, décidé par l’exécutif, mais dont le versement est à la charge des départements. « Dans mon département, cela s’est traduit par une hausse de 2,5 millions d’euros », pointe-t-il. « Mis bout à bout, la hausse totale des dépenses pour l’ensemble des départements, c’est 2,5 milliards ! C’est un choc considérable. Nous avons une quinzaine de départements qui ne savent pas comment ils vont faire faire leur budget pour l’année prochaine. »

« La précarité est en train de monter les escaliers »

François Sauvadet craint notamment une baisse sensible des investissements, qui risque d’impacter les politiques de soutien déployées par les départements dans un contexte de forte dégradation sociale. « Je tire la sonnette d’alarme. Je dis au gouvernement : faites attention à ce qu’il se passe dans la gestion des départements parce que les conséquences risquent d’être lourdes, surtout à un moment ou la précarité est en train de monter les escaliers. Nous avons aujourd’hui des travailleurs qui ne peuvent plus faire face. Dans mon propre département on a mis en place un plan de soutien pour permettre à des gens de mettre du carburant pour aller travailler ! », alerte cet ancien ministre de la Fonction publique.

« Il faut tirer les leçons des élections que nous venons de passer. Le vote RN s’est installé dans tous les territoires ruraux et les populistes de LFI en périphérie urbaine. Vous avez vu le résultat au Parlement ? Un Parlement bousculé au point que l’on a le sentiment qu’aujourd’hui cela devient très difficile de faire de l’action publique », alerte encore notre invité.

François Sauvadet réclame donc un renforcement de la décentralisation, permettant aux collectivités d’avoir une plus grande marge de manœuvre, sur le plan budgétaire notamment. « Tous ceux qui pensent encore que, depuis Paris, on va régler les problèmes des Français, du quotidien, se trompent lourdement. Ils vont nous conduire droit dans le mur ! », conclut-il.

Dans la même thématique

Paris : Speech of Emmanuel Macron at La Sorbonne
6min

Politique

Discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe : « Il se pose en sauveur de sa propre majorité, mais aussi en sauveur de l’Europe »

Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.

Le

Paris : Speech of Emmanuel Macron at La Sorbonne
11min

Politique

Discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe : on vous résume les principales annonces

Sept ans après une allocution au même endroit, le président de la République était de retour à La Sorbonne, où il a prononcé ce jeudi 25 avril, un discours long d’1h45 sur l’Europe. Se faisant le garant d’une « Europe puissance et prospérité », le chef de l’Etat a également alerté sur le « risque immense » que le vieux continent soit « fragilisé, voire relégué », au regard de la situation internationale, marquée notamment par la guerre en Ukraine et la politique commerciale agressive des Etats-Unis et de la Chine.

Le

Police Aux Frontieres controle sur Autoroute
5min

Politique

Immigration : la Défenseure des droits alerte sur le non-respect du droit des étrangers à la frontière franco-italienne

Après la Cour de Justice de l’Union européenne et le Conseil d’Etat, c’est au tour de la Défenseure des droits d’appeler le gouvernement à faire cesser « les procédures et pratiques » qui contreviennent au droit européen et au droit national lors du contrôle et l’interpellation des étrangers en situation irrégulière à la frontière franco-italienne.

Le

Objets
4min

Politique

Elections européennes : quelles sont les règles en matière de temps de parole ?

Alors que le président de la République prononce un discours sur l’Europe à La Sorbonne, cinq ans après celui prononcé au même endroit lors de la campagne présidentielle de 2017, les oppositions ont fait feu de tout bois, pour que le propos du chef de l’Etat soit décompté du temps de parole de la campagne de Renaissance. Mais au fait, quelles sont les règles qui régissent la campagne européenne, en la matière ?

Le