Infographie : les raisons de la colère des fonctionnaires
Ce jeudi, la fonction publique est appelée par sept syndicats à cesser le travail pour la deuxième fois depuis l’élection d’Emmanuel Macron. De multiples revendications la poussent à battre le pavé ce jeudi.

Infographie : les raisons de la colère des fonctionnaires

Ce jeudi, la fonction publique est appelée par sept syndicats à cesser le travail pour la deuxième fois depuis l’élection d’Emmanuel Macron. De multiples revendications la poussent à battre le pavé ce jeudi.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

La première journée de mobilisation des fonctionnaires avait eu lieu le 10 octobre 2017. Ce jour-là, entre 209.000 manifestants (selon la police) et près de 400.000 (selon la CGT) avaient rejoint les différents cortèges en France. Dans la capitale, ils étaient 26.000 à 45.000.

Cinq mois plus tard, les principales revendications n’ont pas changé, et sont partagées par une intersyndicale de sept organisations (la CGT, FO, FSU, la CFTC, Solidaires, la FA-FP et la CFE-CGC).

Les fonctionnaires réclament notamment des mesures pour soutenir leur pouvoir d’achat, mis à mal par plusieurs années de gel du point d’indice. Face aux salariés du privé qui bénéficient d’allégement de cotisations salariales supérieures au niveau de la hausse de la CSG, les agents du public s’estiment désavantagés par une simple compensation de ce prélèvement. Le rétablissement du jour de carence ne passe pas non plus.

Forte inquiétude face au plan du gouvernement

Les fonctionnaires descendent également dans la rue pour « la défense de la fonction publique, du statut général des fonctionnaires, des emplois publics ». Ils s’opposent ainsi à l’objectif de réduction de 120.000 postes dans la fonction publique sur le quinquennat (promesse présidentielle).

Les syndicats de la fonction publique redoutent les orientations du programme « Action publique 2022 ». Les rémunérations au mérite, plutôt que les déroulements de carrières habituels, et la crainte d’un recours plus massif aux contractuels, c'est-à-dire sans statut, nourrissent leur colère (relire notre article).

Si le secrétaire d'État Olivier Dussopt, a réaffirmé sa volonté d'être « à l'écoute » des syndicats pour préserver un service public « de qualité », les représentants des fonctionnaires ont à plusieurs reprises déploré le manque d’information et de concertation. Selon l’intersyndicale, « le gouvernement qui ne respecte pas les obligations légales de négocier dans le cadre du préavis de grève ».

Grogne dans l’éducation et l’hôpital

Ces revendications générales s’accompagnent également de demandes plus spécifiques selon les professions. Dans l’Éducation nationale, les enseignants du primaire défilent pour leurs conditions de travail, exigeant des classes qui ne dépassent pas 25 élèves (et 20 dans les réseaux prioritaires). Le plus important syndicat des enseignants du premier degré, le Snuipp-FSU, exige dans le même temps une meilleure considération de la profession et une « reconnaissance des qualifications des agents ». « Après 15 ans d’exercice, les enseignants du primaire en France sont payés 22% de moins en moyenne que leurs homologues exerçant dans les autres pays de l’OCDE », dénonce le syndicat.

Les personnels de santé se mobilisent aussi de leur côté, contre les plans successifs d’économies imposés à l’hôpital, qui se chiffrent en milliards d’euros. Plusieurs services d’urgence ont ainsi multiplié les grèves ces derniers jours pour dénoncer le manque de moyens et la dégradation des conditions d’accueil des patients.

Les salariés des maisons de retraite et des Ehpad lèvent le pied pour protester contre le même manque de moyens humains, qui pénalisent leur mission au quotidien.

D’autres secteurs des services publics se joignent au mouvement : les cheminots bien sûr, vent debout contre la réforme ferroviaire et les menaces qui pèsent sur les recrutements au statut. Des perturbations sont à prévoir dans l’aviation civile ou encore dans les crèches.

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture 2
3min

Politique

Cancers : l’Union européenne n’a pas « d’excuse pour ne rien faire »

Un sommet européen sur le Cancer doit se tenir à Bruxelles du 19 au 20 novembre. Il s’agit de la deuxième cause de mortalité sur le Vieux Continent. Chaque année, 2,6 millions de nouveaux cas sont diagnostiqués. Tabac, alcool, pesticides, polluants divers, nos modes de vie et conditions de travail sont en cause. Alors, comment endiguer le fléau du cancer dans l’Union européenne ? Pourquoi sommes-nous aussi touchés ? Ici l’Europe ouvre le débat avec les eurodéputés Laurent Castillo (PPE, France) et Tilly Metz (Verts, Luxembourg). L'UE n'a pas "d'excuse pour ne rien faire", estime cette dernière.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le