Intervention militaire en Syrie : quelle est la position du Sénat ?
À quelques heures d’un débat sans vote au Parlement autour de l’intervention militaire de la France en Syrie, quelles sont les positions des groupes politiques du Sénat ? Plusieurs voix ont déjà critiqué le bien-fondé des frappes occidentales contre le régime de Damas dans la nuit de vendredi à samedi.

Intervention militaire en Syrie : quelle est la position du Sénat ?

À quelques heures d’un débat sans vote au Parlement autour de l’intervention militaire de la France en Syrie, quelles sont les positions des groupes politiques du Sénat ? Plusieurs voix ont déjà critiqué le bien-fondé des frappes occidentales contre le régime de Damas dans la nuit de vendredi à samedi.
Public Sénat

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

« J’attends d’Emmanuel Macron qu’il ne cède pas aux injonctions des uns et des autres » déclarait Bruno Retailleau, le président du groupe LR du Sénat, vendredi, quelques heures avant les  frappes occidentales contre le régime de Damas.

Dans la nuit du 13 au 14 avril, une opération militaire menée conjointement par la France, les États-Unis et la Grande Bretagne a visé des installations liées au programme chimique du régime de Damas. Une réponse «  à la ligne rouge » franchie une semaine plus tôt par Bachar Al-Assad, soupçonné d’avoir attaqué au gaz chimique la ville de Douma dans la Ghouta Orientale le 7 avril dernier.

Une intervention militaire française qui donne lieu à un débat conjoint au Sénat et à l’Assemblée nationale, ce lundi à 17H. En effet, conformément à l’article 35 de la Constitution, le gouvernement « informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l’étranger, au plus tard trois jours après le début de l’intervention. « Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n’est suivi d’aucun vote ».

Division au sein du groupe LR

Majoritaire au Sénat, le groupe LR semble divisé sur l’opportunité de l’intervention militaire française. « Monsieur Trump a déjà frappé il y a exactement un an (…) Qu’est ce que cela a changé ? C’est à la diplomatie, c’est à une œuvre de paix, il faut absolument terminer ce conflit, reprendre des négociations même avec des gens qui ont les mains sales » expliquait Bruno Retailleau vendredi.

Une position qui diffère de celle de  l’ancien ministre de la Défense, le sénateur LR Gérard Longet, qui a qualifié de « légitimes » les frappes  occidentales. Sur Twitter, le président LR de la commission des affaires étrangères du Sénat, Christian Cambon, évoque lui « un sans-faute » et « un coup décisif » porté aux armes chimiques. « Reste à trouver la solution politique qui mettra fin à ce conflit » conclut-il.

Le groupe centriste  « soutient la position du gouvernement »

Hervé Marseille, président du groupe centriste du Sénat, indique à publicsenat.fr que sa formation politique « soutient la position du gouvernement ». « On est solidaire avec nos forces armées dans cet engagement car la ligne rouge a été franchie par le régime syrien avec l’utilisation de produits chimiques ».

 Claude Malhuret, président du groupe Les Indépendants République et Territoire, se félicite de la réussite de « l’opération militaire menée avec discernement, beaucoup de professionnalisme, sans dégâts collatéraux ». « La France a montré qu’elle défendrait ses principes, ses objectifs et ses intérêts ».

Du côté du groupe LREM, peu de suspense, « le groupe approuvera les frappes et soulignera qu’elles sont justifiées par l’atteinte du régime syrien à la réglementation internationale sur les armes chimiques. Elles ne font pas non plus obstacle à la reprise du dialogue avec nos partenaires, y compris la Russie » veut croire l’ancien ministre de la Défense et sénateur LREM, Alain Richard. Ce lundi, Moscou « s’est engagé à ne pas s’ingérer » dans le travail d'enquête de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques sur l'attaque présumée du 7 avril dernier en Syrie.

Réunion du groupe PS à 16h

Deuxième groupe du Sénat, le PS tiendra une réunion à 16H pour présenter en amont à l’ensemble des sénateurs le contenu de l'intervention de Patrick Kanner. Le président du groupe socialiste en a livré les grandes lignes à Public Sénat. « Le groupe socialiste soutiendra les frappes qui ont été portées sur les stocks chimiques de la Syrie. Ça a toujours été notre position. En 2013, François Hollande avait souhaité frapper la Syrie après les premières utilisations avérées d’armes chimiques. Ça n’a pas été possible car nous n’intervenons jamais de manière unilatérale. Et pour être très direct, nous avons été lâchés par nos amis anglais et par Barack Obama » a-t-il rappelé

Patrick Kanner: le groupe socialiste soutiendra les frappes sur la Syrie
00:37

La vice-présidente socialiste de la commission des affaires étrangères, Hélène Conway-Mouret, estime  quant à elle que « la France devait envoyer un signal fort dans le cadre d’une coalition internationale ». « Au-delà de ces frappes qui n’ont entraîné aucune perte humaine, il faut désormais privilégier la diplomatie, parler avec tout le monde. C’est ce que nous faisons de mieux. Il faut à tout prix éviter l’escalade militaire qui transformerait une guerre civile en guerre mondiale ».

Le groupe communiste veut un vote

Sur Twitter, la présidente du groupe communiste, Éliane Assassi, déplore l’absence de vote au Parlement cet après-midi. Elle demande l’emploi de l’article 50-1 de la Constitution selon lequel sur l’initiative du gouvernement ou d’un groupe parlementaire, l’exécutif peut, sur un sujet déterminé, « faire une déclaration qui donne lieu à débat et peut, s'il le décide, faire l'objet d'un vote sans engager sa responsabilité ».

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Intervention militaire en Syrie : quelle est la position du Sénat ?
3min

Politique

« L’humour est de gauche » selon l’humoriste belge Alex Vizorek

C’est l'un des Belges les plus connus de la scène humoristique francophone. Passé par France Inter, il officie désormais à RTL. Comment un humoriste est-il passé d’un public à l’autre ? Comment faire indifféremment rire un public de droite et de gauche ? Cette semaine, Alex Vizorek est l’invité de Rebecca Fitoussi dans l’émission Un monde, un regard.

Le

Intervention militaire en Syrie : quelle est la position du Sénat ?
3min

Politique

Parlement européen : « la droite traditionnelle pro-européenne joue avec l’extrême droite » pour Javier Moreno Sanchez   

« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais.   « C’est un peu tard mais elle commence à réagir »   Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause.     Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ».  « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste »   Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ».    Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici  

Le

Avis d’arret de travail Illustration
9min

Politique

Report de congés pour cause d’arrêt maladie : la délégation aux entreprises du Sénat saisit Sébastien Lecornu face à une décision « terrible » pour les PME

« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.

Le