Investi pour un second mandat, Emmanuel Macron se pose en président « nouveau » pour « agir »
Emmanuel Macron a été investi, à l’Elysée ce matin, président de la République pour cinq années supplémentaires. Forgé par les crises de son premier mandat, le chef de l’Etat s’est engagé sur une présidence avec « une méthode nouvelle ».  

Investi pour un second mandat, Emmanuel Macron se pose en président « nouveau » pour « agir »

Emmanuel Macron a été investi, à l’Elysée ce matin, président de la République pour cinq années supplémentaires. Forgé par les crises de son premier mandat, le chef de l’Etat s’est engagé sur une présidence avec « une méthode nouvelle ».  
Guillaume Jacquot

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La date ne devait rien au hasard. Emmanuel Macron a été élu pour la première fois président de la République le 7 mai 2017. Cinq ans après, jour pour jour, le chef de l’Etat a été investi pour un nouveau mandat, au cours d’une cérémonie protocolaire au palais de l’Elysée. Plus solennelle et grave que la première, cette investiture porte le poids des crises qui ont marqué son premier quinquennat. La guerre en Ukraine, la pandémie, les Gilets Jaunes ou encore « l’urgence écologique ». Dans son discours ouvrant la voie à son deuxième mandat, lequel débutera officiellement le 14 mai, Emmanuel Macron s’est posé en président différent. « Le peuple français n’a pas prolongé le mandat qui s’achève, commencé le 14 mai 2017. Ce peuple nouveau, différent d’il y a cinq ans, a conféré à un président nouveau, un mandat nouveau », a-t-il introduit.

Evoquant la « gravité des temps », le président de la République est notamment revenu dans cette salle des fêtes de l’Élysée sur les circonstances de sa réélection, face à Marine Le Pen. « Le peuple français a fait le choix d’un projet clair et explicite d’avenir, un projet républicain et européen, un projet d’indépendance dans un monde déstabilisé », a-t-il salué. Selon lui, ce choix « s’inscrit dans l’histoire ». La cérémonie a notamment été l’occasion d’insister sur la continuité des institutions. Les deux prédécesseurs d’Emmanuel Macron, François Hollande et Nicolas Sarkozy, étaient d’ailleurs présents et ont été remerciés pour leur présence.

Dans son allocution d’une dizaine de minutes, prononcée devant plus de 400 invités — membres du gouvernement, présidents des assemblées, parlementaires, représentants du monde de la culture ou encore de la jeunesse — Emmanuel Macron s’est engagé à « agir sans relâche » dans les années à venir. « Agir », le verbe a rythmé la première partie du discours dans une anaphore listant les enjeux du mandat qui s’ouvre. Action diplomatique pour « éviter toute escalade » en Ukraine, transition écologique, action en faveur de l’école, de la santé, de l’emploi ou encore un « juste partage de la valeur ajoutée ». Avec un « cap » : « celui d’être une nation plus indépendante, de vivre mieux, de construire nos réponses françaises et européennes aux défis de notre siècle ».

« Le fondement de la renaissance démocratique dont notre pays a besoin »

Emmanuel Macron a surtout promis un nouveau style de gouvernance. Agir, ce n’est « pas administrer le pays », a-t-il développé. « L’action en ces temps est jumelle du rassemblement, de la considération, de l’association de tous ». Dans sa « méthode nouvelle », le président de la République s’est engagé à associer les Français. « Ce sera là le fondement de la renaissance démocratique dont notre pays a besoin », a-t-il expliqué, dans un clin d’œil au nouveau nom de la République en marche. Après une série d’élections marquées par la désertion des urnes et la progression des extrêmes, Emmanuel Macron a reconnu que la confiance accordée par ses concitoyens était « fragile ».

Lors de la proclamation des résultats, le président du Conseil constitutionnel a notamment fait part de ses préoccupations vis-à-vis d’un « certain malaise démocratique préoccupant ». Comme un conseil adressé au président de la République, Laurent Fabius a emprunté les mots de Victor Hugo : « En ces temps troublés, soyons les serviteurs du droit et les esclaves du devoir ». L’ancien Premier ministre socialiste a ainsi particulièrement insisté sur l’impératif de « servir le droit », et respecter « l’état de droit », « y compris si la Constitution devait être révisée ». Quant aux défis attendant le chef de l’Etat, Laurent Fabius a formé le vœu de la paix, de la lutte « absolument urgence contre le réchauffement climatique », mais aussi le renforcement de la démocratie et « de sa compagne, la justice sociale ».

Sous les yeux d’enfants présents dans la salle des fêtes, Emmanuel Macron a une nouvelle fois réaffirmé son engagement pour la jeunesse, qui sera l’un des fils conducteurs de son action. Il a fait le « serment de léguer une planète plus vivable et une France vivante et plus forte ».

Après avoir reçu le collier de Grand maître de l’ordre national de la Légion d’honneur, le président de la République a procédé à la traditionnelle revue des troupes, en tant que chef des armées, et a écouté la Marseillaise jouée par l’orchestre de la Garde républicaine. Les 21 coups de canon ont également été tirés depuis la cour des Invalides. Un rite républicain immuable. Comme François Mitterrand en 1988 et Jacques Chirac en 2002, après leur réélection, Emmanuel Macron n’a pas remonté les Champs-Elysées.

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