Iran: Macron dit à Rohani sa “préoccupation”, appelle à “la retenue”

Iran: Macron dit à Rohani sa “préoccupation”, appelle à “la retenue”

Le président français Emmanuel Macron a dit mardi à son homologue iranien Hassan Rohani sa "préoccupation" face "au nombre de...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le président français Emmanuel Macron a dit mardi à son homologue iranien Hassan Rohani sa "préoccupation" face "au nombre de victimes liées aux manifestations" des derniers jours en Iran et a appelé à "la retenue et à l'apaisement", a indiqué la présidence française.

Lors d'un entretien téléphonique, les deux dirigeants ont décidé de reporter à une date ultérieure la visite que devait effectuer le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, à Téhéran à la fin de la semaine, a précisé le palais de l'Elysée.

Cet entretien est intervenu au sixième jour d'un mouvement de contestation marqué par des violences meurtrières et des centaines d'arrestations dans plusieurs villes iraniennes.

Au cours de cet appel, prévu avant ces évènements, M. Macron a fait "part de sa préoccupation face au nombre de victimes liées aux manifestations" et a "encouragé son homologue à la retenue et l'apaisement. Les libertés fondamentales, notamment les libertés d'expression et de manifestation, doivent être respectées", a indiqué l'Elysée dans un communiqué.

Rendant compte un peu plus tôt de cette discussion, la télévision iranienne a indiqué que M. Rohani avait demandé à M. Macron de prendre des mesures contre les activités d'un "groupe terroriste" iranien basé en France et impliqué selon lui dans les récentes manifestations. Téhéran accuse notamment les Moujahidine du peuple, qualifiés par le pouvoir iranien d'hypocrites (monafeghines), d'alimenter les violences et d'être liés à l'Arabie saoudite, rivale régionale de l'Iran.

"Ces propos reflètent avant tout l’affolement du régime des mollahs face à l’étendue du soulèvement contre la dictature religieuse et face à la popularité grandissante de l’organisation des Moujahidine du peuple d’Iran (OMPI) et de la Résistance iranienne", a affirmé dans un communiqué envoyé dans la nuit à l'AFP à Paris Afchine Alavi, membre du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI). Il affirme, sans préciser ses sources, que "jusqu’à ce jour, on dénombre des dizaines de manifestants sans défense tués par les gardiens de la révolution et des milliers d’autres arrêtés".

Selon des chiffres officiels, 21 personnes ont été tuées depuis le début le 28 décembre à Machhad (nord-est) des rassemblements contre les difficultés économiques et le pouvoir.

Le communiqué de l'Elysée n'a pas fait état de la présence en France de moujahidine mais a précisé que les deux présidents avaient évoqué l'accord nucléaire de 2015, "dont la France soutient l'application stricte, sous supervision internationale". M. Rohani "a demandé l’appui de la communauté internationale pour défendre cet accord et respecter les engagements pris", a précisé la présidence française.

L'avenir de cet accord est incertain après la décision du président américain Donald Trump de le remettre en cause.

MM. Rohani et Macron ont également discuté de la situation au Moyen-Orient, notamment en Irak et en Syrie, le président français appelant à "un dialogue renforcé sur le contrôle des armements, y compris balistiques, dans la région" selon l'Elysée.

La visite de M. Le Drian, pour laquelle une nouvelle date sera trouvée selon l'Elysée, doit préparer celle de M. Macron, qui a annoncé mi-octobre son intention de se rendre en Iran en 2018.

Dans la même thématique

Deplacement du Premier Ministre a Viry-Chatillon
7min

Politique

Violence des mineurs : le détail des propositions de Gabriel Attal pour un « sursaut d’autorité »

En visite officielle à Viry-Châtillon ce jeudi 18 avril, le Premier ministre a énuméré plusieurs annonces pour « renouer avec les adolescents et juguler la violence ». Le chef du gouvernement a ainsi ouvert 8 semaines de « travail collectif » sur ces questions afin de réfléchir à des sanctions pour les parents, l’excuse de minorité ou l’addiction aux écrans.

Le

Turin – Marifiori Automotive Park 2003, Italy – 10 Apr 2024
6min

Politique

Au Sénat, la rémunération de 36,5 millions d’euros de Carlos Tavares fait grincer des dents. La gauche veut légiférer.

Les actionnaires de Stellantis ont validé mardi 16 avril une rémunération annuelle à hauteur de 36,5 millions d’euros pour le directeur général de l’entreprise Carlos Tavares. Si les sénateurs de tous bords s’émeuvent d’un montant démesuré, la gauche souhaite légiférer pour limiter les écarts de salaires dans l’entreprise.

Le