Le Parti socialiste demande que le discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe, prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne, soit décompté des temps de parole et inscrit dans les comptes de campagne de la majorité présidentielle. Pour le patron du PS, invité de Public Sénat, le chef de l’Etat est devenu « candidat à cette élection européenne ».
Jacline Mouraud : aujourd’hui il faut « légiférer » sur les réseaux sociaux pour endiguer la haine
Par Louis-Marie Le Béon, Isabelle Pincet
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Le 18 octobre 2018, dans une vidéo virale, Jacline Mouraud dénonçait pêle-mêle les hausses de tarifs du carburant, et la réduction de la vitesse sur les routes. Vue plus de 6 millions de fois, l’appel de cette « gilet jaune » l'a propulsée du jour au lendemain sur le devant de la scène médiatique, non sans violence.
Comment expliquez-vous le succès de votre appel lancé le 18 octobre 2018 sur Facebook ?
« Le fait de m’adresser directement au Président, je pense que ça a parlé beaucoup aux gens parce que ce que j’ai dit, tout le monde avait envie de le dire au Président […] Ça a libéré la parole des gens, ça a levé un tabou aussi. En France, on ne disait pas combien on gagne […] personne ne disait « moi je gagne 2 000 ou 3 000 euros par mois. » […] vous ne pouvez pas vous imaginer la misère que j’ai reçue dans les messages. C’était impensable. Il y a des gens en France, et dans toutes les catégories sociales qui sont au bord du suicide parce qu’ils ne s’en sortent pas. »
Vous avez été encouragée sur Facebook, mais aussi menacée ?
« Tout a changé. J’ai été tellement menacée que j’ai été obligée de totalement vider mon compte [Facebook]. Certaines personnes au sein de ce mouvement se sont mises à utiliser la moindre photo que j’avais pu publier, à l’utiliser contre moi, à la diffuser. Ils ont essayé de tout retenir contre moi. J’ai mis du temps avant de le faire, mais on m’a dit « tu te mets en danger si tu laisses ta vie [sur les réseaux sociaux]. Mais moi, tout mon problème de sécurité actuelle, ne vient que de gilets jaunes radicalisés. »
Aujourd’hui, quel regard portez-vous sur les réseaux sociaux ?
« Il y a beaucoup de personnes qui ne sont pas du tout dans la radicalité donc qui désertent les réseaux sociaux (…) Mais le si peu qui reste… il n’y a pas de discours. Il n’y a que de la haine, de la jalousie et nous en plus, les femmes, la misogynie. »
Vous souhaitez qu’on encadre plus l’expression sur les réseaux sociaux ?
« C’est l’évolution du réseau qui a fait [cette haine]. Parce que l’année dernière, si on se remet au 18 octobre par exemple, le jour où j’ai fait ma vidéo, il n’y avait pas cette haine-là. Ça n’existait pas. C’est le mouvement qui a fédéré ça… enfin, le mouvement… les personnes qu’on a laissées fédérer cette haine-là. Et le problème maintenant, c’est que comme on dit : « le dentifrice est sorti du tube et on ne pourra pas le remettre dedans. ». Il y aussi le paramètre de l’impunité sur les réseaux sociaux. […] Il va falloir légiférer. Si on rend éditeur les propriétaires de réseaux sociaux, à mon avis, demain tout va bien ! Il faut les rendre responsables de ce qui s’y passe. ».