Le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures relatives à l’école, la famille et les réseaux sociaux dans le cadre d’un discours où il a demandé un « sursaut d’autorité ». Si le diagnostic sur la violence des jeunes est partagé par les sénateurs de tous bords, ils veulent maintenant savoir comment cela se traduira concrètement.
Jean Rottner : « J’ai été personnellement visé par Jean Castex quand il est venu en Alsace »
Par Antoine Comte
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« Jean Castex est venu faire un coup politique, lors de sa visite en Alsace. Il ne visait pas le Grand Est, il visait Jean Rottner parce qu’il n’a pas aimé ma phrase sur la crise sanitaire ». Jean Rottner, le patron LR de la région Grand Est, n’a toujours pas digéré la sortie du chef du gouvernement lors de son déplacement en Alsace le 23 janvier dernier venu saluer la création de la collectivité européenne d’Alsace (CEA).
« Je n’ai jamais été convaincu par la création de ces immenses régions, dont certaines ne répondent à aucune légitimité historique et surtout ne me paraissent pas répondre aux besoins grandissants de nos concitoyens pour une action publique de proximité », avait alors lancé Jean Castex. Avant d’ajouter : « Je suis favorable à ce que nous allions plus loin et que nous élargissions, fusse dans un cadre expérimental, les compétences de la collectivité européenne d’Alsace, dans le cadre d’un dialogue riche et approfondi avec l’ensemble des parties prenantes ».
Une vraie bombe politique qui a aussitôt relancé la guerre politique et institutionnelle entre la collectivité d’Alsace et la région Grand Est, ce que Jean Rottner a dénoncé avec force sur le plateau de Public Sénat.
« Tout était organisé pour que je sois personnellement visé. C’est assez amusant, parce que quelques minutes après, Jean Castex louait avec les autres élus le fait régional dans la délégation de compétences sur les routes nationales qui, pour lui, ne pouvaient pas être départementales mais régionales », a-t-il assuré encore amer.
« Ce n’est pas du niveau d’un Premier ministre »
L’élu régional a surtout regretté que le Premier ministre ait « rallumé des feux qui petit à petit s’éteignaient », ce qui « permettait au niveau de la Région et au niveau de l’Alsace d’aller de l’avant et de travailler ensemble ».
« J’étais d’ailleurs gêné pour sa ministre Jacqueline Gourault qui avait beaucoup donné et qui a été obligée de réaligner ses propos à l’Assemblée nationale et au Sénat. Ce n’est vraiment pas du niveau d’un Premier ministre » a-t-il ajouté, très remonté.
Pour rappel, la collectivité européenne d’Alsace, qui reste pour le moment dépendante de la région Grand Est malgré les appels du pied de son président Frédéric Bierry à "démembrer" la grande région, a récupéré les compétences des deux ex-départements alsaciens en matière de gestion des collèges par exemple, et est également chargée de la coopération transfrontalière avec les voisins allemand et suisse.