Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Jean-Yves Le Drian : « Nous avons franchi un palier inadmissible avec la Turquie »
Par Public Sénat
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Un cap a été franchi dans les relations entre la France et la Turquie. C’est le constat fait par le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, ce mercredi, lors de la séance de questions au gouvernement. Répondant à une question posée par le sénateur socialiste Rémi Feraud, interpellant le ministre sur les actions que comptait mettre en œuvre le gouvernement pour « agir résolument contre l’influence du régime turc sur le territoire national », Jean-Yves Le Drian s’est montré ferme. « Nous avons une longue liste de désaccords sérieux avec Ankara », a-t-il soutenu. « Mais ces dernières semaines, nous avons franchi un palier inadmissible entre deux pays alliés. Des insultes, des calomnies, la volonté d’instaurer une campagne de haine à l’égard de la France et de l’Europe, sont de nature totalement différente. Ce sont des menaces. Nous attendons donc que le président turc mette un terme immédiat à ces comportements. Et nous ne tolérerons pas non plus que cette haine et cette violence soient exportées sur le territoire français en étant relayées par des groupuscules qui ne doivent pas avoir le droit de cité. »
Rebondissant sur la question du sénateur socialiste, Jean-Yves Le Drian soutient par ailleurs que le conflit opposant la France et la Turquie dépasse les frontières de ces deux seuls pays. « Ce n’est pas uniquement un contentieux franco-turc mais une attaque contre l’Europe et ses valeurs » estime le ministre, rappelant le rendez-vous fixé par le Conseil européen au mois d’octobre. « Si la Turquie ne modifie pas sa posture avant décembre alors nous prendrons les mesures nécessaires au niveau européen. Toutes les options sont sur la table », conclut Jean-Yves Le Drian.